Les tentes des S.D.F. inquiète la mairie de Paris.
Il est 20 heures. Assis sur un bancface à la Seine, un groupe de touristes attend le Batobus. De l'autre côté du fleuve se dressent une une quinzaine de tente. Installés sur des chaises en plastique, des hommes mangent, boivent, discutent. De loin, on dirait un camping. Il faut regarder de plus près pour apercevoir les toiles imprimées d'une colombe en forme de croix, celle du Médecins de monde. Cet hiver, l'O.n.g. a distribué 300 tentes aux sans abri. Avec celles qu'ils se sont procurées par leurs propres moyens, on en compte autour de 500, qui se concentrent surtout le long de la Seine et du canal Saint Martin. Aujourd'hui, certains Parisiens, mécontents de voir la pauvreté s'implanter devant chez eux;, ont décidé de porter plainte : trop d'odeurs, de bruits de violences.
« La compassion s'arrête quand le thermomètre monte » , déplore Graciela Robert, qui a lancé le projet, et remarque qu'en hiver la solidarité est plus présente. L'incendie de quatre tentes dans le Xe arrondissement, dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 juillet, est alarmant. Dans ce climat tendu, Bertrand Delanoe se défend de « chasser les S.d.f. »tout en répondant « à la demande des riverains ». Dans une lettre à Catherine Vautrin, ministre déléguée à la cohésion sociale, le maire de Paris se déclare « prêt à renforcer » son dispositif d'urgence sociale, à une condition : « un plan ambitieux » dont l'Etat serait à l'initiative. On se renvoie la balle.
( à suivre)