Reuters le 21/09/2006 23h03 Wall Street finit en baisse, inquiète pour l'économie américaine
par Emily Chasan
NEW YORK (Reuters) - Les marchés actions américains ont terminé en baisse jeudi, une statistique plus mauvaise que prévu dans la région de Philadelphie étant venue alimenter la crainte d'un ralentissement accéléré de l'économie américaine.
Dans des volumes d'échanges nourris, l'indice Dow Jones des trente principales valeurs a perdu 0,69%, soit 79,96 points, à 11.533,23, l'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,54% (7,15 points) à 1.318,03 et le composite du marché Nasdaq, à forte composante technologique, a abandonné 0,67% (15,14 points) à 2.237,75.
Malgré leur baisse du jour, le Dow et le S&P-500 restent bien partis toutefois pour connaître peut-être leur meilleur mois de septembre en huit ans, alors que dans l'histoire récente, ce mois-là est souvent le pire de l'année pour les marchés actions.
Pour la première fois en trois ans, l'indice des conditions d'activité de la Réserve fédérale de Philadelphie, publié jeudi, est tombé en territoire négatif au mois de septembre, nouveau signe que le ralentissement de l'économie américaine se confirme et même qu'il s'accélère.
L'indice a chuté à -0,4 alors qu'il s'était établi à 18,5 en août et était attendu à 14,8 en moyenne par les économistes.
"Je ne pense plus que la question soit de savoir si l'économie ralentit ou non", commente Neil Wolfson de Wilmington Trust Investment management. "La question maintenant est plutôt de connaître l'ampleur de ce ralentissement."
Ce nouveau développement est venu éclipser la décision de la Fed, la veille, de laisser une deuxième fois consécutive son principal taux directeur inchangé, toujours une bonne nouvelle pour les marchés boursiers.
"Si l'économie ralentit, les bénéfices vont ralentir, et les marchés actions leur emboîteront le pas", résume Milton Ezrati, stratège chez Lord Abbett & Co.
TECHNOS A LA PEINE, REBOND DU BRUT
L'annonce par le géant de la distribution Wal-Mart d'une baisse de ses tarifs dans les médicaments génériques
a frappé de plein fouet plusieurs grandes chaînes de pharmacie, telles que la numéro un américaine Walgreen ou la numéro deux CVS.
Toutes deux ont dévissé respectivement de 7,41% à 46,25 dollars et de 8,33% à 32,48.
Le constructeur de PC Hewlett-Packard a trébuché quant à lui de 5,19% à 34,87 dollars, le scandale qui secoue le groupe ne cessant de prendre de l'ampleur.
L'affaire remonte à la découverte de méthodes illégales auxquelles HP aurait eu recours. Selon des informations de presse, elle menacerait maintenant le directeur général car celui-ci aurait été au courant d'une enquête sur l'origine de fuites à la presse .
L'ensemble des valeurs technologiques a peiné jeudi, IBM abandonnant 2,17% à 81,61 dollars, deuxième plus forte baisse sur le Nyse derrière HP, tandis qu'Apple a abandonné 0,81% à 74,65, plus fort repli des valeurs du Nasdaq.
Le leader mondial du PC Dell a perdu quant à lui 1,49% à 21,18 dollars après avoir reçu à son tour un avertissement de la SEC sur une éventuelle décotation du titre, le groupe ayant déposé tardivement auprès de l'autorité de tutelle ses résultats financiers trimestriels.
Le rebond technique des cours du pétrole - le brut léger US est remonté de 1,40% par rapport à son plus bas de six mois touché la veille - n'est pas venu rassurer non plus les intervenants sur l'impact d'un éventuel retournement des coûts énergétiques pour les ménages et les entreprises.
Mais Exxon Mobil en a profité pour gagner 1,05% à 64,78 dollars.
Reuters le 24/09/2006 17h36 Wall Street à la merci de mauvais chiffres de l'immobilier
par Ellis Mnyandu
NEW YORK (Reuters) - Wall Street risque d'être sur la défensive cette semaine si les statistiques attendues du marché immobilier viennent confirmer le scénario d'un ralentissement brutal de la croissance aux Etats-Unis.
Le reflux des cours du pétrole et la pause observée par la Réserve fédérale dans ses hausses de taux ont permis aux marchés boursiers américains de connaître un bon mois de septembre jusqu'ici, mais les signes de ralentissement qui se multiplient inquiètent de plus en plus les investisseurs.
La forte baisse de l'indice d'activité de la Fed de Philadelphie, annoncée jeudi, a notamment fait l'effet d'une douche froide sur le marché.
"Nous savons tous que le problème vient du ralentissement du marché immobilier", explique Paul Mendelsohn, stratège chez Windham Financial Services à Charlotte, dans le Vermont. "Il faut donc que d'autres secteurs de l'économie compensent ce ralentissement mais si ce n'est pas le cas, en particulier dans l'industrie et les services, alors le problème prend potentiellement une autre dimension".
L'indice Standard & Poor's-500, qui était monté mercredi à un plus haut de cinq ans de 1.328,53 points en réaction au maintien des taux de la Fed, a ainsi finalement perdu 0,39% sur la semaine, le Dow Jones cédant de son côté 0,46% et le Nasdaq Composite 0,75%.
LE MEILLEUR MOIS DE SEPTEMBRE DEPUIS 8 ANS
Les trois grands indices restent toutefois en course pour leur meilleur mois de septembre en huit ans avec à ce jour des gains de 0,84% pour le S&P-500, de 1,12% pour le Dow et de 1,61% pour le Nasdaq.
Cette bonne performance s'explique surtout par la décrue des cours du pétrole. A 60,55 dollars le baril vendredi à la clôture du Nymex, le brut léger américain accuse une baisse de 14% depuis le 31 août et de 23% par rapport à son record de 78,40 dollars inscrit le 14 juillet, deux jours après le début de la guerre au Liban.
Mais les craintes de ralentissement de l'économie sont revenues sur le devant de la scène et devraient continuer de dominer avec la publication cette semaine des statistiques d'août du marché immobilier et des chiffres définitifs de la croissance du deuxième trimestre.
"On attend surtout les chiffres du marché immobilier, qui pourraient être déterminants pour le marché s'ils s'éloignent dans un sens ou un autre des attentes", note Paul Nolte, directeur de l'investissement chez Hinsdale Associates à Hinsdale, dans l'Illinois. La statistique des ventes dans l'immobilier ancien sera publiée lundi et celle dans l'immobilier neuf mercredi.
Les économistes interrogés par Reuters tablent en moyenne sur une baisse des reventes de maisons à 6,18 millions d'unités en rythme annualisé, contre 6,33 millions en juillet. Les ventes de logements neufs sont, elles prévues à un rythme de 1,04 million d'unités, contre 1,072 million le mois précédent.
LA FED TIENT LE MARCHE EN HALEINE
Sur le front de l'inflation, le marché surveillera l'indice PCE publié vendredi et qui, calculé à partir des dépenses des ménages, est considéré comme un indicateur fétiche de la Fed.
Hors alimentation et énergie, les économistes l'attendent en hausse de 0,2% en août, après +0,1% en juillet.
Parmi les autres statistiques de la semaine figurent l'indice de confiance du Conference Board et celui de l'Université du Michigan, les commandes de biens durables ou l'indice des directeurs d'achat de la région de Chicago.
Les banquiers centraux de la Fed tiendront aussi le marché en haleine avec quatre interventions prévues dans la semaine. Richard Fisher, président de la Fed de Dallas, parlera lundi lors d'un colloque à Mexico, suivi mardi de Susan Schmidt, gouverneur au Federal Reserve Board qui sera auditionnée par la commission bancaire du Sénat. Thomas Hoenig, le patron de la Fed de Kansas City, s'exprimera mercredi lors d'un forum dans le Nebraska et vendredi c'est son collègue de St. Louis, William Poole, qui parlera de la "dépendance aux indicateurs" lors d'une conférence dans le Tennessee.
Du coté des entreprises, quelques publications trimestrielles sont à l'agenda mais le véritable coup d'envoi de la saison des résultats sera donné le 10 octobre par le géant de l'aluminium Alcoa.