Reuters le 03/09/2006 16h32 Wall Street pourrait poursuivre sur sa lancée après le Labor Day
par Viviane Rodrigues
NEW YORK (Reuters) - Les marchés d'actions américains pourraient continuer sur leur lancée après le week-end pr*****é du Labor Day, pour peu que se confirment les anticipations de pause dans le cycle de hausse des taux d'intérêt enclenché par la Réserve fédérale il y a deux ans.
Les derniers indicateurs économiques vont dans le sens d'une nouvelle pause après le statu quo observé par la Fed lors de sa dernière réunion le 8 août : baisse du moral des ménages, ralentissement progressif de la croissance dans le secteur manufacturier, croissance modérée de l'emploi et inflation de 0,1% des salaires en août, plus faible que prévu.
Ce qui a d'ailleurs valu à Wall Street une nette hausse vendredi. L'indice composite du marché Nasdaq et l'indice Standard & Poor's 500 ont réalisé en août leur meilleur mois depuis janvier tandis que le Dow Jones affichait son gain mensuel le plus important depuis avril. Depuis le début de l'année, le Dow affiche une hausse de 7% et le S&P 500 de 5%. Le Nasdaq est stable (-0,6%).
Lors de la semaine qui commence mardi, lundi étant férié pour la fête du Travail, les investisseurs en sauront plus sur l'état de la conjoncture avec les chiffres de la productivité au deuxième trimestre, attendue en hausse de 1,5%, la performance du secteur des services en août via l'indice ISM, attendue stable, ainsi que sur l'état général de l'économie dans les diverses régions des Etats-Unis avec la publication du rapport économique de la Réserve fédérale, connu sous le nom de "Livre beige."
RALENTISSEMENT OU RECESSION ?
En toile de fond, les économistes et spécialistes se demandent si les Etats-Unis sont simplement engagés dans un ralentissement économique progressif ou une récession en bonne et due forme en raison du fort ralentissement en cours dans le marché immobilier. Les promesses de vente enregistrées en juillet ont affiché une baisse sans précédent de 7%, a annoncé vendredi l'association nationale des agents immobiliers, la NAR.
"Wall Street est divisée entre ceux qui anticipent un 'atterrissage en douceur' de l'économie et deux qui attendent un atterrissage difficile'", explique Alexander Paris, économiste et analyste de marché chez Barrington Research, à Chicago. "Cette division est l'une des raisons pour lesquelles les marchés d'actions évoluent dans une marge étroite".
La deuxième estimation publiée mercredi pour le produit intérieur brut (PIB) du deuxième trimestre montre une économie en ralentissement à 2,9% en rythme annuel au lieu de 5,6% au premier trimestre.
"La Fed n'a pas de raison de relever ses taux en septembre. Cela pourrait soutenir les actions", estime Alexander Paris.
La prochaine réunion de la Fed est prévue le 20 septembre. Le marché est quasi-unanime à attendre un maintien des taux à 5,25%
"Septembre est traditionnellement un mois en baisse, mais si le pétrole se stabilise aux niveaux actuels et s'il n'y a pas de préoccupation sur le front géopolitique, le mois pourrait être un peu meilleur que d'habitude", estime pour sa part Peter Cardillo, responsable de la politique de placement chez SW Bach & Co. à New York.
Les cours du brut ont baissé de 1,07 dollar vendredi pour clôturer à 69,19 dollars le baril sur le Nymex de New York.
L'actualité des sociétés devrait être peu fournie. On attend jeudi les comptes de National Semiconductor tandis qu'Intel pourrait annoncer dès mardi la suppression de 10% de ses effectifs, selon News.com, un site web d'information technologique.
Reuters le 06/09/2006 22h10 Intel et le coût unitaire ont plombé Wall Street
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a clôturé en baisse, plombée par Intel et par une forte hausse du coût unitaire du travail.
Intel a entraîné les autres technologiques à la baisse et la statistique du coût unitaire ravive les craintes d'inflation et donc de nouvelles et prochaines hausses des taux de la part de la Réserve fédérale.
Le Livre Beige publié par la Réserve fédérale n'a pas eu de répercussions notables sur la séance. La banque centrale constate que l'économie américaine a globalement poursuivi sa croissance de la mi-juillet à la fin août mais que cinq de ses 12 régions ont noté un ralentissement de cette croissance dans un contexte de hausse des coûts de l'énergie et de fléchissement de la construction résidentielle.
Le Livre Beige "appuie la vision de la Fed d'une économie en ralentissement mais cela s'accompagne d'une hausse du coût unitaire du travail; cela donne plutôt l'image d'une économie un peu plus en état de stagflation", commente Brian Gendreau (ING Investment Management).
L'indice Dow Jones finit sur une perte de 63,08 points (0,55%) à 11.406,20 et le Nasdaq Composite abandonne 37,86 points (1,72%) à 2.167,84. L'indice S&P-500 cède 12,99 points (0,99%) à 1.300,26.
Intel a annoncé mardi la suppression de 10.500 emplois, soit 10% environ de ses effectifs, d'ici la mi-2007, ce qui l'amènera à constituer une provision de quelque 200 millions de dollars.
Les prévisions des analystes variaient de 9.000 à 15.000 suppressions de postes.
Le département du Travail a publié mercredi les chiffres révisés de la productivité non agricole et du coût unitaire du travail. Il a fait état d'une hausse de la productivité de 1,6% au deuxième trimestre, contre 1,1% en première estimation.
Le coût unitaire du travail affiche une hausse de 4,9% contre 4,2% en première estimation.
"Intel est soumis à une concurrence de plus en plus acharnée et il lui faut s'adapter à cette nouvelle réalité", commente Greg Palmer (Pacific Crest Securities). "La baisse d'Intel est très particulière et cela ne veut pas dire que l'ensemble du secteur high tech est en méforme mais par son statut, Intel entraîne tout le monde à sa suite".
Intel, qui est également une valeur du Dow Jones, a perdu 3,4% à 19,31 dollars. Parmi les grosses pertes du secteur high tech se distingue Komag, un fabricant de composants pour disques durs, qui chute de 13,6% à 31,33 dollars.
Recul également du secteur du jeu vidéo après que Sony eut annoncé le report à mars 2007 du lancement de sa prochaine console PS3 en Europe.
Le titre Sony traité sur le Nyse a perdu 2,35% à 42,84 dollars. Electronic Arts, le leader mondial du jeu vidéo, a abandonné 1,27% à 51,22 dollars.
Ford Motor en revanche progresse de 1,91% à 8,55 dollars. Le constructeur automobile a contre toute attente désigné Alan Mullaly, un ex-responsable de Boeing, à sa direction générale.
Citigroup a porté sa recommandation sur Ford de "vendre" à "conserver", jugeant que le bilan de Mullaly chez Boeing renforcer la crédibilité de la restructuration du constructeur automobile.