Le 3 décembre 2008 - La baisse de pouvoir d'achat, ressentie par deux Français sur trois, modifie les habitudes de consommation. L'enquête Ipsos-Tradexpo montre que les Français se tournent vers les magasins discount, ou renoncent à acheter certains produits qui ne sont pas de première nécessité. Ils recherchent surtout des produits moins chers, quelle que soit leur origine. Dans ce contexte, les produits asiatiques peuvent apparaître dans certains domaines comme une réponse à leur besoin de consommer à moindre coût.
Ipsos/Tradexpo publient aujourd’hui les résultats d’une étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 009 Français âgés de 15 ans et plus, interrogés les 7 et 8 novembre 2008.
Un fort sentiment que leur pouvoir d’achat est en baisse.
Plus de deux tiers des Français estiment que leur pouvoir d’achat a baissé depuis un an (68%), sans distinction socioprofessionnelle. Ce sentiment est d’autant plus fort que plus d’un tiers d’entre deux considère qu’il a beaucoup diminué (36%). La hausse des prix est perçue par 73% de ces derniers comme la principale cause de la dépréciation de leur niveau de vie.
Une modification significative de leurs habitudes de consommation.
Par rapport à il y a un an, 45% d’entre eux renoncent à acheter certains produits qui ne sont pas de première nécessité ; 39% privilégient les achats en plus petite quantité et 36% déclarent diminuer les dépenses liées aux loisirs. Les magasins discount attirent par ailleurs plus de Français qu’il y a un an : près de la moitié d’entre eux (43%) affirment y faire leurs courses plus souvent.
L’origine d’un produit, moins importante que son prix.
De plus en plus de Français se désintéressent de l’origine d’un produit, et se concentrent sur le prix. Par rapport à l’année dernière, plus de quatre Français sur dix (41%) disent rechercher davantage les produits les moins chers, quel que soit le pays où ceux-ci ont été fabriqués.
Les produits importés d’Asie : une image assez négative sur certains points…
Conscients que de nombreux produits sont fabriqués en Asie (sauf pour ce qui est des articles ménagers et des outils de bricolage/jardinage) les Français leur attribuent une qualité moindre par rapport à ceux fabriqués dans l’Union européenne.
Les Français valident également certaines critiques souvent émises à leur encontre : 90% jugent qu’ils sont souvent fabriqués dans des conditions contestées, 86% qu’ils ne respectent pas les normes de sécurité européennes et 84% qu’ils sont néfastes pour l’emploi en France.
… mais les Français leur reconnaissent aussi des atouts.
Les Français se montrent très sensibles à l’argument financier de ces produits : 87% estiment qu’ils sont souvent peu chers (dont 52% qui sont tout à fait d’accord avec cette affirmation), et quel que soit le domaine testé, leur coût est toujours jugé moins élevé qu’un produit fabriqué dans l’Union européenne.
Par ailleurs, la moitié d’entre eux voit dans ces objets des articles souvent originaux et à la pointe de la mode et des nouvelles tendances : 48% sont d’accord, notamment les femmes (52%) et les moins de 35 ans (60%).
Ces atouts peuvent être jugés particulièrement intéressants dans les domaines où le prix est le principal critère regardé au moment de l’achat.
Si dans certains domaines, la qualité reste le principal critère que regardent les Français au moment de l’achat (articles ménagers, outils de bricolage, jouets), le prix est jugé primordial dans d’autres domaines : c’est le cas des objets de décoration (48% regardent d’abord le prix, contre 23% la qualité) et des vêtements et accessoires de mode (46%, contre 37%). Pour le textile de maison, prix et qualité arrivent à égalité à 43% mais le prix reste le principal sujet d’attention auprès des catégories les plus démunies. Les produits importés peuvent donc renforcer leur potentiel dans un contexte où les Français cherchent dans de nombreux domaines à consommer à moindre coût
---------------------------------------------------------------------------------------- Consommation - Les Français et le “Made in China”
Romain Katchadourian, le samedi 6 décembre 2008 à 04:00
France Soir
Baisse du pouvoir d’achat oblige, les produits asiatiques sont plus que jamais plébiscités par les Français en raison de leur prix.
Peut-on aujourd’hui vivre sans produits importés d’Asie ? Il y a un an, une journaliste américaine s’est posé la question et a essayé d’y répondre en faisant l’impasse sur le « Made in China » pendant douze mois. De cette expérience elle a tiré un livre, expliquant combien ça a été difficile pour elle.
Sara Bongionni, c’est son nom, donne l’exemple de la paire de chaussures de son fils qui coûte 15 dollars dans sa version chinoise, mais dont l’italienne, la seule qu’elle ait trouvée après quinze jours de recherches, lui est revenue à 68 dollars. Pour se rendre compte du nombre de produits asiatiques que les pays occidentaux importent, il suffit d’étudier une carte des mouvements de conteneurs. L’empire du Milieu concentre deux fois plus de flux de marchandises que tous les autres pays du globe réunis. La Chine usine du monde, la formule est plus que jamais vraie.
La France est bien évidemment touchée par ce phénomène. S’il n’est pas nouveau, il vient d’être analysé une nouvelle fois. Dans une étude rendue publique hier, l’institut de sondages Ipsos dévoile que les produits asiatiques sont plus que jamais sollicités par les Français. 68 % des Français considèrent que leur pouvoir d’achat a baissé depuis un an.
Dans ce contexte difficile, les dépenses des ménages s’orientent vers des produits plus ciblés et 45 % des 1.009 personnes interrogées disent n’acheter que les produits de première nécessité. Un changement de mode de consommation qui profite surtout aux enseignes de hard discount puisque 87 % des sondés pensent que les produits asiatiques sont abordables. Le critère prix est leur atout majeur dans beaucoup de domaines comme le textile, les jouets et les objets de décoration.
Et la qualité ? Fait étonnant, si l’on croit le déficit d’image des produits asiatiques, la moitié des Français les jugent à la pointe de la mode et des nouvelles tendances. Ce sont les femmes de moins de 35 ans qui y sont le plus sensibles. Prix, tendance, l’étude élude cependant le critère qualitatif. Il en est question une seule fois et ce n’est pas à la faveur du « Made in China ».
L’étude souligne en effet que plus de 50 % des Français disent ne pas se tourner vers eux dans les domaines du jardinage, du bricolage ou des produits ménagers. Plus que le prix, la qualité est une priorité pour les consommateurs dans ces domaines. Près de 54 % des personnes interrogées s’inquiètent en premier lieu de leur fiabilité Preuve que malgré leur faible coût, les Français sont bien conscients que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous avec les produits importés d’Asie.