29 août 2007 10:17, par BMR & MAM (16 chroniques)
Nous sommes depuis longtemps fans et accros des enquêtes de l’inspecteur Chen Cao et des polars shanghaïens de Qiu Xiaolong. On s’est donc jeté avec un même enthousiasme sur le dernier épisode : De soie et de sang (le titre original faisant plutôt allusion à la robe rouge traditionnelle, le “qipao” dont sont habillées les victimes). Cette fois, Qiu Xiaolong s’attaque à un serial-killer, chose plutôt inattendue dans le folklore chinois auquel il nous avait accoutumés. Est-ce cela qui nous a dérouté ? Est-ce un terrain trop balisé par les "américains" du genre ? Est-ce le charme de la découverte qui s’émousse et la routine qui s’installe ? Quoiqu’il en soit on retrouve la ville de Shanghaï et le décor habituel des romans de Qiu Xiaolong : cuisine chinoise (hmmm la cervelle de singe vivant ...), poésie et littérature, trafics politiques, traumatismes encore vivaces de la Révolution Culturelle et plaies mal refermées, ... mais on n’accroche pas tout à fait à l’intrigue policière, et on peine pendant la première moitié du bouquin à suivre les traces d’un inspecteur Chen qui, comme nous, semble hésiter entre l’enquête et sa dissertation littéraire ... Un peu déçus par ce dernier épisode donc, ce billet est l’occasion de vivement vous conseiller de découvrir (si ce n’est déjà fait) Qiu Xiaolong par ses précédents polars, tous excellents et la plupart en format poche !
Voir en ligne : D’autres polars du shanghaïen sur notre blog Répondre à ce message
15 mai 2007 09:50, par Jean-Marc Laherrère (640 chroniques)
On retrouve avec plaisir Chen, ses goûts littéraires, et ses déambulations gastronomiques dans Shanghai. Certes, ce n’est pas un roman nerveux. Comme dans les précédents Xiaolong Qiu prend son temps, parle d’autre chose, installe une atmosphère … Rien à voir avec ce que font les auteurs américains quand ils écrivent sur un serial killer. La différence de traitement, bien mise en évidence par Qiu qui vit maintenant aux USA et connaît bien les deux pays n’est d’ailleurs un des grands intérêts de ce roman : ici, pas de profiler, et pas d’importance attachée à la psychologie, et surtout, à l’arrivée le « monstre » est créé par l’histoire et la collectivité, sans qu’il y ait de référence au Mal, avec un « M » majuscule. Un autre intérêt, comme dans les romans précédents, vient du rappel de l’histoire récente et de ses traumatismes, et de la peinture contrastée des effets des changements en cours, avec la paupérisation d’une partie de la population, et la montée en puissance d’une classe de « messieurs gros-sous ».