Motrices à plate-forme centrale mises en service en 1930. Dix voitures de ce type ont circulé à Clermont-Ferrand. Elles étaient nettement inspirées du matériel parisien mis en service entre 1912 et 1922 (motrice G). Noter le bon état des voies et du matériel alors que la décision de supprimer les tramways était déjà prise. Il eut été logique de moderniser ce réseau.
Croisement de deux motrices sur un évitement à Chamalières. Comme les voies, le fil de cuivre se dédouble et permet le croisement des navettes de prise de courant.
Place de Jaude, une motice Brill récemment livrée, à plates-formes vestibulées d'origine, s'apprête à croiser une motrice de 1890. Cette dernière avait perdu sa navette de prise de courant au profit d'une perche classique.
Clermont-Ferrand Service par tramways du 7 janvier 1890 au 17 mars 1956 Remplacement par des autobus
Les tramways de Clermont-Ferrand ont été généreusement représentés par la carte postale. Le fait d'avoir possédé la première ligne de tramways électriques de France a sans doute largement contribué à cette profusion. En outre, et contrairement à la plupart des villes de France, les tramways dans leurs dernières années d'exploitation ont souvent été photographiés en gros plan. Sans doute était-ce le reflet d'une certaine popularité.
Clermont-Ferrand a présenté la particularité d'avoir le premier tramway électrique de France à prise de courant par fil aérien. La concession des tramways de Clermont-Ferrand est accordée le 27 janvier 1888 au département du Puy-de-Dôme qui la rétrocéde à M. Claret. Le projet concerne "une ligne à traction par locomotive de Montferrant à Royat avec embranchement sur la gare de Clermont-Ferrand".
Dès l'origine, la traction électrique est retenue. Le système adopté est celui mis au point en Suisse, à Thury, c'est à dire par prise de courant par "navette" glissant dans un tube fendu à sa partie inférieure. Le tube est suspendu au dessus de la chaussée, à des potences.
La première ligne de tramways est mise en service le 7 janvier 1890, entre Montferrand et la place de Jaude et pr*****ée le 6 juin, à Royat. Vingt-deux motrices assurent le service. Il s'agit de petites voitures à plates-formes extrêmes ouvertes reposant sur un truck à faible empattement comportant un seul moteur de 25 CV. Le moteur attaque directement un essieu par un engrenage en bois. L'autre essieu est relié à l'essieu moteur par des bielles pour accroître l'adhérence. L'écartement de la voie est métrique.
En 1902, une nouvelle ligne est construite entre la place Delille et la place de Jaude par la vieille ville.
Le réseau est modernisé en 1907-1908 par le remplacement de la prise de courant par navette par la prise de courant par perche classique glissant sous le fil électrique.
En 1913, les lignes Place de Jaude - Salins - Gare et Place Gaillard - Fontgiève, sont mises en service et en 1914, une ligne reliant Salins à Beaumont. Une quinzaine de motrices à deux essieux et plates-formes fermées sont livrées pour exploiter ces extensions.
Les développements du réseau se poursuivent après 1918. La longueur maximum exploitée est atteinte en 1928 avec l'ouverture de la ligne d'Aubières. Le service est assurée sur cinq lignes dont une circulaire.
Parallèlement, de nouvelles voitures sont acquises : vers 1922, le réseau récupère trois motrices à bogies du réseau de Rodez ; en 1925, cinq motrices neuves à plates-formes extrêmes sont acquises. Enfin, en 1930, dix motrices neuves à plate-forme centrale sont réceptionnées. Les premières voitures de 1890 sont alors retirées du service. L'effectif du matériel, en 1932, comprend trente-trois motrices et vingt-quatre remorques.
Après la dernière guerre, le réseau des tramways est intact et en bon état. Mais il est nécessaire de procéder à la modernisation du matériel et au renouvellement de certaines portions de voies après le manque d'entretien de quatre années de restriction.
Le contexte pro-automobile ne se prête pas au lancement de tels investissements et il est décidé de remplacer les tramways par des autobus. Les suppressions des lignes ont lieu entre 1950 et mars 1956. Le réseau est alors desservi par des autobus Chausson AHH et ASH. Quelques années plus tard, des Berliet PH10-100 apparaissent sur la ligne de Montferrand, puis des Saviem SC10.
Sources : "Histoire des Transports dans les Villes de France" - Jean ROBERT
La ville de Clermont-Ferrand a été la première en France à voir circuler un tramway électrique à prise de courant par fil aérien, dès le 7 janvier 1890. La Compagnie des Tramways Electrique de Clermont-Ferrand procéda alors au développement du réseau à voie normale, à partir de 1905.
Après la Guerre de 1914, la compagnie procéda à la modernisation du parc de matériel roulant qui comprendra 33 motrices et 24 remorques en 1932.
En 1940, le réseau de tramway se trouvait presque intact ; les voies étaient en bon état. Le matériel, quoique ancien assurait un service correct.
Mais après les hostilités, sa conversion en autobus était décidée. Le dernier tramway de Clermont-Ferrand fut retiré du service le 17 mars 1956.
Motrice à plate-forme centrale livrée en 1930 au réseau clermontois. Ce matériel de bonne facture comportait une caisse calquée sur le type parisien. Notez le bon état de la voiture à trois ans de la fermeture du réseau, ce qui n'était pas toujours le cas en France.
La place de Jaude était un des points centraux du réseau de tramways. Le cliché montre une motrice à bogies type "Rodez" sur la ligne circulaire. A droite un autocar des services interurbains.
Motrice type "Rodez". Trois motrices de ce type avaient été récupérées vers 1922 à Rodez après la suppression de ce réseau en 1920. De construction suisse (Schlieren à Oerlikon), elles avaient été mises en service en 1913 et avaient encore bonne allure en 1953.