De nombreux historiens ont avancé l'hypothèse que les Huns étaient d'anciens Xiongnu, peuple originaire de Mongolie dont les annales chinoises permettent de retracer l'histoire à partir du IIIe siècle av. J.-C.. Cette identification a été contestée, notamment dans les travaux d'Otto John Maenchen-Helfen, le père des études sur les Huns en Europe.
Les Xiongnu ont-ils pu donner naissances aux Huns qui apparaissent sur la Volga à partir de 374 avant d'envahir l'Europe ? La question est extrêmement controversée et a fait l'objet de multiples travaux depuis que De Guignes a, le premier en 1758, proposé de les identifier. La mention dans l'Ancienne Lettre sogdienne de 313 des pillards Xwn de Luoyang, là où les sources chinoises parlent des Xiongnu avait semblé être un témoignage décisif en faveur de l'assimilation (Henning, 1948) avant qu'O. Maenchen-Helfen tente de prouver à plusieurs reprises que les uns et les autres étaient sans rapport, en utilisant essentiellement des données archéologiques mais en critiquant aussi les textes. Si l'on doit à ce dernier d'avoir montré toute la complexité de la question hunnique (Maenchen-Helfen, 1973) et si sa prudence a dans l'ensemble prévalu (voir par exemple Sinor, 1989, Daffinà, 1994, vue synthétique récente également dans Golden, 1992, pp. 57-67 et 77-83), le raisonnement de Maenchen-Helfen, s'il vaut très largement d'un point de vue ethnique (les Huns sont formés essentiellement d'un conglomérat de peuples), ne saurait être accepté en termes d'identité politique.
Il semble tout d'abord possible de prouver que le nom est bien identique. En 313 c'est un marchand sogdien écrivant dans le corridor du Gansu qui dans une lettre à un correspondant de Samarcande décrit avec précision les pillages des Xiongnu méridionaux en Chine et les appelle Xwn, nom qu'on doit rapprocher de celui des Huns (Henning, 1948, point concédé par Maenchen-Helfen, 1955, p. 101). Faut-il le rapprocher de celui des Xiongnu (˓χi̯wong ˓nuo) ? Le rapprochement ne pose pas de problème aux spécialistes de phonologiechinoise et surtout on voit mal quelle autre origine on pourrait donner à ce nom, qui est toujours donné comme équivalent de celui des Xiongnu dans toutes ses premières occurrences centre-asiatiques : outre l'Ancienne Lettre sogdienne, il faut aussi citer les traductions bouddhique de Chu Fahu (Dharmarakṣa), un Yuezhi de Dunhuang, qui en 280 traduit le Tathāgataguhya-sūtra (perdu mais dont on a une version tibétaine qui donne Hu-na) du sanskrit en chinois et rend Hūṇa par Xiongnu, puis en 308 fait de même dans sa traduction du Lalitavistara (conservé, Daffinà, 1994, p. 10).
Les Sogdiens connaissaient les Xiongnu depuis l'extension de l'empire de ces derniers à l'Asie centrale occidentale au IIe siècle av. J.-C. et on ne peut pas non plus douter de la qualité du témoignage (contra Sinor, p. 179 qui doit présupposer que le nom des Huns est générique, sans se demander pourquoi, et surtout Maenchen-Helfen, 1955 qui tente sans convaincre de rabaisser ce témoignage basé sur des témoins oculaires, en le comparant avec des exemples livresques) : il faudrait de solides raisons pour penser que ce marchand sogdien ou ce moine yuezhi de Dunhuang ne leur ont pas donné leur nom réel, raisons qui pour l'heure n'existent pas.
Mais ces textes n'impliquent pas que les Huns d'Europe ou d'Asie centrale après 350 soit, eux, des descendants des Xiongnu : on peut concevoir que le nom de Xwn ou Huna, exact pour décrire aussi bien les Xiongnu méridionaux qui pillent la Chine du Nord au IVe siècle, que les anciens Xiongnu, connus jusqu'en Inde, soit ensuite réutilisé pour des peuples nomades très différents. Plus encore, on possède la preuve de tels usages : en Sogdiane au VIIIe siècle, les Turcs sont parfois nommés Xwn. Mais ce nom générique n'est pas né de rien, et seule l'hypothèse Xiongnu en rend compte.
Le Wei Shu, reprenant des informations précisément datées de 457, écrit : « Formerly, the Xiongnu killed the king (of Sogdiana) and took the country. King Huni is the third ruler of the line. » (trad. Enoki, 1955, p. 44, « D'abord, les Xiongnu tuèrent le roi [de Sogdiane] et conquirent le pays. Le roi Huni est le troisième souverain de la lignée ») Ceci conduit à placer l'invasion Xiongnu de la Sogdiane dans la seconde moitié du IVe siècle. Là encore, il n'y a guère lieu de douter de ce témoignage direct, issu du rapport d'un ambassadeur sogdien. De même, l'onomastique sogdienne des graffitis caravaniers sogdiens du haut Indus utilise fréquemment le prénom ou surnom Xwn, alors qu'il n'existe plus dans les corpus postérieurs (documents chinois de Turfan), ce qui reflète la présence d'envahisseurs Huns en Sogdiane et la fusion des populations (de la Vaissière, 2002, p. 103-113) durant une période précise.
Ceci n'implique pourtant pas encore qu'ils aient été des Huns-Xiongnu, mais au moins qu'ils l'ont prétendu. À partir de l'hypothèse de De Guignes, on a cherché à plusieurs reprises à identifier un mouvement migratoire des Xiongnu en direction de l'Occident. Longtemps, l'épisode cité ci-dessus (l'installation du chanyuZhizhi près de Talas) a été utilisé en ce sens : on a fait des Xiongnu ayant accompagné Zhizhi à l'ouest les ancêtres des Huns d'Europe. C'est impossible tant les sources chinoises soulignent le petit nombre de ces Xiongnu (Daffinà, 1969, p. 229-230). Même si l'on prend en compte les mentions les plus tardives des Xiongnu septentrionaux au nord des Tian Shan (153 ap. J.-C.), deux siècles les séparent encore de l'invasion de la Sogdiane, tandis que rien ne permet de supposer un mouvement des Xiongnu méridionaux vers l'ouest. Mais il faut alors faire mention d'autres passages du Wei Shu qui parlent de « restes des descendants des Xiongnu » comme des voisins occidentaux d'une branche des Ruanruan, au nord-ouest du Gobi aux alentours de 400 ap. J.-C. (Wei Shu, 103.2290). L'indication n'est pas sans intérêt, car elle implique la survie d'une identité Xiongnu loin au nord, très au-delà du champ de vision des sources chinoises, à l'endroit même où l'on s'attend à trouver des Huns-Xiongnu peu après que l'essentiel de leurs troupes passent pour certains la Volga, et pour d'autres le Syr-Daria, laissant derrière eux ces petits groupes.
Les Huns d'Asie centrale prennent donc consciemment la suite des Xiongnu, s'affirment leurs héritiers et un élément authentiquement Xiongnu a sans doute existé en leur sein, quoiqu'il ait été probablement très minoritaire au sein d'un conglomérat de peuples divers. C'est la seule hypothèse qui en l'état actuel des données, rend compte de tous les faits connus.
De nombreux historiens ont avancé l'hypothèse que les Huns étaient d'anciens Xiongnu, peuple originaire de Mongolie dont les annales chinoises permettent de retracer l'histoire à partir du IIIe ...
18世纪以降,德经关于匈奴即匈人的观点得到一些权威人士的赞同,在学术界产生了广泛而深远的影响。英国著名历史学家爱德华·吉本(E·Gibbon,1737-1794)首先将德氏观点写入个人巨著《罗马帝国衰亡史》[5],客观上促进了这一观点的传播。近代西方著名汉学家、德国慕尼黑大学博士夏德(F·Hirth,1845-1927)[6]认同德氏之说,撰写《伏尔加河匈人与匈奴》(1899)[7]、《匈人研究》(1901)[8]等文,对德氏所依据的中文史料加以补证,进一步从文献上证明匈奴即匈人[9]。此外,柏林大学第一任汉学教授、荷兰人底格柔特(J·M· De Groot , 1854—1921)汇译中国古史中有关匈奴的史料,冠以《**前的匈人》(1921年)[10],对德经、夏德之说起到了推波助澜的作用。颇具影响力的英国作家韦尔斯(H.G. Wells ,1866-1946)的《世界史纲——生物和人类的简明史》(1921)[11],也在此时问世(下文简称《世界史纲》)。该书将迟至4世纪末活动于南俄地区和中亚草原一带,以游牧经济为主的诸部落泛称为匈人(Huns),其中包括公元前后退出蒙古高原而西迁的匈奴与当地人融合而形成的后代。作者虽坦言:“就在使用‘Hun’这个词作为匈奴人的普通对应词上”,“已经踏上了有争议的领域”[12],但仍将匈奴纳入这一涵盖宽泛的匈人(Huns)名下,以匈人(Huns)指称中国历史上秦、汉时期的匈奴。认为东方中国的压力和西方罗马帝国的腐败,以及畅通无阻的道路是促成匈人不断西迁的原动力。该书通俗易懂,出版后风靡一时,匈人即匈奴的观点广为人知。其间,虽有学者反对这一观点,但以德经、夏德为代表的匈人、匈奴同族论在学术界仍居主导地位。