Cinquante ans après l'avoir perdu, le tramway fait son grand retour samedi dans l'agglomération auvergnate
La mise en service commerciale du Translohr, pourrait toutefois être reportée de quelques jours suite à un incident. Le 2 octobre, deux galets inclinés en V ont quitté le rail de guidage central. Les essais ont été suspendus durant plusieurs jours. De nouveaux réglages et aménagements, destinés à empêcher un nouvel incident de ce type, doivent être effectués d'ici vendredi.
"Si vendredi les réponses apportées par l'exploitant et le constructeur sont non discutables, il n'y aura aucune difficulté pour mettre le tramway en circulation", déclare à l'AFP le préfet de région Dominique Schmitt, chargé de signer l'autorisation de mise en service. "Sinon, s'il faut quelques jours de plus, on les prendra".
Le tramway fait partie de l'histoire de Clermont-Ferrand qui avait accueillit en 1890 le premier tramway électrique de France. Il avait disparu en 1956 évincé par les bus et les voitures.
La ville fait encore aujourd'hui office de pionnier puisqu'elle accueille le premier tramway monté sur pneus et guidé par un rail central, fabriqué par Lorh Industrie, à Duppigheim. "Clermont-Ferrand a tout naturellement choisi le pneu à cause de Michelin certes, mais aussi en raison de son relief un peu difficile", explique M. Godard, dont la ville accueille le siège social du premier fabriquant mondial de pneumatiques, premier employeur et premier contribuable de la cité.
Equipées de pneus poids lourds Michelin, les vingt rames clermontoises, couleur "fleur de lave", un rouge grenat aux reflets dorés, sont larges de 2,20 mètres et longues de 32 mètres. "Il ne roule pas, il glisse", assure Philibert d'Hotelans, directeur des activités Translohr de Lohr Industrie. "Le guidage central, poursuit-il, impose une trajectoire et permet de limiter l'emprise du tramway sur la chaussée; les pneus permettent de tourner plus court".
La folie tramway gagne la France
Paris renoue peu à peu avec le tramway pour preuve la mise en service d'une nouvelle ligne au sud de la capitale sur les maréchaux. Les tests sur la ligne sont en cours, et la mise en service commerciale est prévue pour la fin de l'année 2006.
Par ailleurs, la communauté d'agglomération de Reims vient de signer une charte d'engagement en vue de garantir 42 millions de voyeageurs transportés en bus et tramways d'ici 2015.
L'agglomération accueillera en effet en 2010 une première ligne de tramway du nord au sud de la ville. Les travaux devraient commencer au printemps 2008 pour un coût de 305,58 millions d'euros à la charge du concessionnaire, les transports urbains de Reims.