Les SSII ne séduisent plus autant les ingénieurs débutants
Les ingénieurs débutants ne se pressent plus à la porte des SSII. Selon la dernière étude menée par le Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France (CNISF) auprès de 40.000 salariés, les sociétés de services en informatique ont recruté 12,5 % des ingénieurs débutants en 2006 contre 20 % l'année précédente. Dans le même temps, l'industrie a embauché 55,7 % des ingénieurs débutants contre à peine 50 % en 2005. « La vitesse d'accès au premier emploi s'est réduite et les entreprises ont sensiblement amélioré leurs propositions aux jeunes ingénieurs, explique Gérard Duwat, en charge de l'étude du CNISF. Avec des postes plus précaires et des rémunérations plus faibles à moyen terme, les SSII ont de plus en plus de mal à recruter. »
Pour autant, les SSII françaises ont réussi à augmenter leurs tarifs et à embaucher suffisamment de jeunes pour encaisser sans coup férir les augmentations de salaires consenties aux salariés en 2006. Selon une étude du cabinet Oberthur Consultants, la rémunération moyenne des informaticiens français a augmenté de 2,9 % en moyenne sur un an, dont 2,8 % dans les SSII. Mais leur salaire médian a quant à lui légèrement baissé. Ce chiffre, qui est défini par le fait que 50 % des informaticiens gagnent plus que ce montant et 50 % moins, s'est élevé à 43.805 euros en 2006, selon l'observatoire du CNISF, contre une rémunération annuelle brute de 44.000 euros l'année précédente. Cette baisse est largement liée au fort taux de rotation des effectifs de la profession, au renouvellement des générations et à la création de 10.000 à 15.000 emplois nets par le secteur en 2006.
A 43.805 euros par an, le salaire médian des informaticiens en SSII reste sensiblement inférieur à celui de l'ensemble des ingénieurs français (55.000 euros en 2006), même si l'écart est moindre pour les ingénieurs de moins de trente ans : 34.000 euros pour les informaticiens, contre 35.000 euros pour l'ensemble de l'économie. Par contre, au-delà de quarante-cinq ans, seule l'administration paye moins que les sociétés de services informatiques (le salaire médian est alors de 70.000 euros en SSII, contre 80.265 euros pour l'ensemble des secteurs).
Au total, le barème des salaires appliqués par les SSII et les éditeurs de logiciels reste notoirement inférieur à celui des ingénieurs des autres secteurs économiques. On ne constate pas de véritable rattrapage. L'augmentation du salaire moyen des salariés en SSII (+ 2,8 %) a été similaire à celle de l'ensemble des ingénieurs français (+ 2,7 % en 2006 selon le CNISF). D'où la grogne de l'association des informaticiens, Munci (Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens), qui se refuse évidemment à parler de « surchauffe des salaires » comme le font certains dirigeants du secteur.