La nourrice chinoise avait scalpé ses victimes
Policiers et magistrats ont reconstitué le meurtre sauvage d'un couple tué par la nounou de leur bébé à Paris en mai 2012.
Le Parisien | 08 Juil. 2013, 10h04
1
RÉACTIONS
23
Deux victimes tuées à coups de hache, leurs corps découpés avec une scie électrique, les morceaux dispersés dans le bois de Vincennes… C'est, en résumé, le scénario particulièrement macabre que viennent de reconstituer policiers et magistrat, en compagnie des deux auteurs présumés de ce double meurtre sauvage, commis le 24 mai 2012 à Paris, dans un petit appartement de la rue Taine, dans le XIIe arrondissement.
Le jour des faits, les victimes — un jeune couple de ressortissants chinois de 24 et 25 ans — se présentent au domicile de la nourrice de leur bébé de 3 mois. Cette dernière et son mari, également de nationalité chinoise, expliquent aux jeunes parents que leur fils est mort, de manière inexplicable, au cours de la nuit. Ils montrent la dépouille de l'enfant allongé dans un berceau.
Lu T., 30 ans, et sa compagne, Hui Z., 31 ans, proposent un « dédommagement » aux parents accablés par cette terrible nouvelle. Les choses auraient alors dégénéré. « Au cours de la reconstitution, la nourrice a apporté de nombreux détails glaçants, confie une source proche de l'affaire. Elle a notamment indiqué s'être emparée d'une hache posée sur une table avant d'en porter plusieurs coups à la mère de l'enfant décédé, qui était, selon elle, en train de l'agresser. Elle aurait ensuite lancé la même hache en direction du père du bébé mort, qui s'en prenait à son mari avec un couteau. Elle l'aurait atteint en pleine tête. » La suite des faits relève d'un film d'horreur.
Le corps du bébé reste introuvable
Hui Z., étudiante esthéticienne aurait déposé les corps de ses deux victimes sur des tapis pour les traîner jusqu'à la salle de bains. « Elle prétend avoir agi seule car son mari avait été sérieusement blessé au cours de l'empoignade avec les deux victimes, ajoute la même source. Elle aurait ensuite réussi à faire glisser les deux corps dans la baignoire, avant de les découper consciencieusement avec une scie électrique. » Pour une raison inexpliquée, Hui Z. a notamment scalpé ses victimes avant de dissimuler les restes de leurs dépouilles dans des sacs-poubelles. Mais elle a toujours soutenu avoir agi en état de légitime défense, puis « avoir paniqué » pour justifier s'être ainsi débarrassée des cadavres des jeunes parents.
« En revanche, elle assure ne plus se rappeler à quel endroit elle a abandonné le corps du nourrisson, révèle un proche de l'affaire. Elle a dit, dans un premier temps, avoir voulu aussi l'enterrer dans le bois de Vincennes, puis finalement l'avoir jeté dans un conteneur-poubelle. Les parents du père assassiné ont réclamé de nouvelles recherches pour retrouver le corps de ce bébé, prénommé Lucas. C'est très important pour eux de pouvoir lui offrir une sépulture digne. » Après la découverte des premiers morceaux de corps, au début du mois de juin 2012, dans le bois de Vincennes, les deux auteurs présumés des faits, qui s'étaient enfuis en Chine, avaient fini par se livrer à la police, quelques jours plus tard.