Gabon : Plysorol n'entend plus rien au mandarin
Le géant français du contreplaqué, Plysorol, qui avait échu le 1er avril dernier au repreneur chinois, Zhang, est toujours confronté à de gros problèmes de trésorerie qui avaient déjà entraîné en juillet dernier un chômage partiel de 15 jours. Le repreneur chinois était entendu le 25 août dernier par le commissaire aux comptes de Paris pour faire le point sur la situation et contraindre l'investisseur à verser les fonds promis pour redresser l'entreprise.
Les 1000 employés de Plysorol en France et au Gabon sont aux abois depuis le 1er avril dernier, où le repreuneur chinois, Guaho Zhang, avait promis d'injecter «10 à 15 millions d’euros d’argent frais dans la trésorerie de l’entreprise», puis «20 millions d’euros par an» pendant trois ans.
Les doutes se multiplient au sein du personnel de Plysorol, le géant français du contreplaqué avec trois sites de production en France et des filiales au Gabon, alors que les trous dans la trésorerie de l'entreprise persistent malgré la reprise en avril dernier par le repreneur chinois.
En juillet dernier, la direction avait imposé 15 jours de chômage partiel et annoncé un plan de restructuration, avant de déclencher une procédure d'alerte.
«Le cabinet Deloitte, commissaire aux comptes de Plysorol, a convoqué une réunion exceptionnelle avec les actionnaires pour tirer le signal d'alarme», a expliqué Marie-Christine Malet, la représentante des salariés.
S'il a bien repris les trois sites français de Plysorol à Magenta, Lisieux et Fontenay-le-Comte, tout en conservant la main-d'œuvre de 472 personnes en France dont 97 à Épernay, et les 500 autres des filiales gabonaises, l'argent promis tarde à venir et «on est toujours très tendu en trésorerie», confie Sébastien Carlier, directeur de l'usine de Magenta.
«L'apport de capital n'est pas à la hauteur de ce qui était prévu. La société Shandong Longsheng devait détenir 80 % du capital de la société et cet argent n'a toujours pas été versé», ajoute Marie-Christine Malet.
Monsieur Zhang évoque pour sa défense des problèmes administratifs liés à la complexité des montages comptables des sociétés. Lors d'une visite à l'improviste le 24 août dernier sur le site de Magenta, il a affirmé qu'il ne «lâcherait pas Plysorol».
La direction de Plysorol a annoncé le 25 août dernier qu'une mesure de chômage partiel allait être appliquée en septembre. « On nous a aussi appris que 7000 m3 de bois, en provenance du Gabon, attendent sur le port de Honfleur. Pourquoi alors ne pas les faire acheminer à l'usine, pour que nous puissions travailler normalement ?», indique Michèle Lemazurier, représentant syndical à Lisieux (200 salariés).
On se souvient que le patrimoine forestier de la société, ses 400 000 hectares au Gabon, était le principal enjeu du rachat de Plysorol. Et l'idée que Zhang se débarrasse des usines françaises après avoir pris le contrôle des réservoirs de bois était au centre des inquiétudes.
«Il ne pourra pas faire cela. Mais je me demande s'il avait conscience de la loi française lors du rachat, il ne s'imaginait probablement pas avoir des comptes à rendre», poursuit la représentante du personnel.
Les ouvriers ont effectué le 24 août dernier leur rentrée et «l'usine fonctionnera sans intérimaires en 3x8 avec des équipes réduites. La production devrait être comprise entre 60 et 70 m3 par jour», précise Sébastien Carlier, soulignant qu'on est loin des 110 m3 prévus en avril dernier.
Sur cette question, l’avocat du repreneur chinois indique que son client «ne donne plus de nouvelles» depuis des mois.
Publié le 28-08-2009 Source : gaboneco Auteur : gaboneco