Les écoles nationales et territoriales d’art
Partager |
57 écoles supérieures d’arts sont placées sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication. Elles dispensent toutes des diplômes reconnus par l’État. 8 d’entre elles sont des écoles nationales, 2 fonctionnent avec un co-financement entre le ministère de la Culture et la Région, et 47 dépendent de la fonction publique territoriale.
L’entrée dans les 8 écoles nationales dépendantes du ministère de la Culture se fait selon la même procédure que les grandes écoles, par concours.
- L’École nationale de la photographie d’Arles : elle prépare au diplôme de l’école nationale supérieure de la photographie (niveau bac+5). L’admission se fait au niveau bac+2, CEAP (certificat d’études des arts plastiques) ou une licence 2 (arts plastiques, histoire de l’art ou arts du spectacle), sur concours, avec épreuves écrites et orales.
- L’École nationale supérieure d’art de Cergy : Créée en 1975, l’ENSAPC assure un enseignement dans le domaine des arts plastiques sur un cursus de cinq ans (DNAP et DNSEP art). Elle reçoit environ 220 étudiants. L’admission se fait à deux niveaux :
• en première année sur concours d’entrée (épreuve rédactionnelle, présentation d’un dossier personnel de travaux et de recherches, entretien) bac ou niveau bac. 600 candidats se présentent chaque année pour 40 admis ;
• par équivalence sur commission à partir de la deuxième année, sur présentation d’un premier cycle en arts plastiques ou une année d’école d’art française ou étrangère reconnue par le ministère de la Culture (200 candidats pour 20 admis).
L’enseignement favorise les passages interdisciplinaires. Aux enseignements de la peinture, du volume, du dessin, de la vidéo et de la photo, sont associés, l’écriture, la danse, le son, le cinéma et les pratiques multimédias. Il existe un « contrat pédagogique » avec l’étudiant, les équipes pédagogiques et la direction de l’école qui définit le parcours de formation individualisé.
- L’École des beaux-arts de Dijon : prépare au DNAP et au DNSEP. L’école comporte deux départements : un département design qui est orienté vers le design d’espace et un département art qui est orienté vers une pratique artistique contemporaine. Une période d’études à l’étranger au cours de la quatrième année est vivement encouragée. L’examen d’entrée se déroule sur deux jours. Il comporte une épreuve unique alliant théorie et pratique et un entretien avec un jury de professeurs au cours duquel l’étudiant présentera ses motivations, ses références et son dossier de travaux. Une parfaite maîtrise de la langue française est requise. L’école compte environ 180 étudiants inscrits. A noter : l’école organise des conférences-séminaires, des stages, des spectacles, des expositions et des séjours-voyages.
- L’École nationale supérieure d’art (ENSA) de Limoges et d’Aubusson : se démarque des autres écoles d’art françaises par la spécificité de ses ateliers et de ses équipements, notamment dans le domaine textile. Aubusson est un haut lieu de la tapisserie d’une tradition séculaire, c’est aussi le seul centre de production à rassembler sur le même site toute la chaîne de métiers concourant à la réalisation d’une tapisserie. Limoges s’est forgé une réputation de taille mondiale dans le domaine de la porcelaine. Dans ce cadre de la mise en oeuvre du LMD, la pédagogie réorganise les vocations premières des sites d’Aubusson et de Limoges dans un esprit de transversalité des pratiques des arts du feu (céramique, porcelaine, verre, émail, vitrail, bijou) et du textile (tapisserie, tissage, design textile, stylisme) en les confrontant aux champs de l’art et du design. L’école délivre, d’une part, le diplôme national d’arts plastiques (DNAP) au niveau licence et le diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP). Les enseignements sont organisés autour des deux formations fondamentales en art et design de trois ou cinq années. L’option art offre à l’étudiant une organisation, une méthodologie et les moyens de franchir les différentes étapes qui le conduiront à poursuivre son travail dans les milieux professionnels des arts visuels. Au sein de l’option design, l’enseignement est centré sur la question du design d’objet. Le mot « objet » est à entendre à la fois comme objet d’art et comme objet industriel, il est unique ou multiple.
- L’École des beaux-arts de Nancy : Avec 200 étudiants, l’école de Nancy, seule école nationale supérieure d’art du nordest du territoire, prépare au DNAP en trois ans, au DNSEP en cinq ans (options art, design et communication). L’admission se fait avec le baccalauréat. Des ateliers de recherche et de création sont également mis en place chaque année. Elle dispose notamment d’un atelier national de recherche typographique. L’école est engagée dans le programme ARTEM associant les arts, les sciences et le management avec une école d’ingénieurs (Mines de Nancy) et une école de commerce (ICN) et autres universités. L’école favorise la mobilité internationale de ses étudiants. L’école est liée à l’Institut européen de cinéma et d’audiovisuel (IECA), institut spécialisé de l’Université Nancy II, par une convention permettant l’accès des étudiants de l’école à certains enseignements théoriques et pratiques.
- L’École nationale d’art de Nice/Villa Arson : dès son origine, la Villa d’Arson a eu l’ambition de réunir une école supérieure d’art, un centre d’expositions d’art contemporain et des résidences d’artistes. Aujourd’hui, elle accueille environ 200 étudiants et prépare aux diplômes du DNAP et du DNSEP option art. Elle dispose également d’une année propédeutique. Le concours est ouvert aux bacheliers et s’appuie sur une épreuve plastique, une épreuve écrite de culture générale, une épreuve de langue suivies de l’examen de l’ensemble des travaux personnels des candidats (dossier obligatoire) lors d’un entretien avec le jury. L’école est organisée en ateliers techniques de recherche, d’enseignement et de production qui constituent cinq pôles : pôle peinture, dessin ; pôle sculpture, installation (bois, métal, céramique) ; pôle édition, photographie (sérigraphie, lithographie, publication) ; pôle numérique (son, infographie, vidéo, photo numérique, web authoring) ; pôle enseignements théoriques (esthétique, histoire de l’art, langue anglaise). Elle organise des expositions, des séminaires de formation professionnelle et d’activités publiques (conférences, débats, rencontres). C’est un centre d’accueil d’artistes ; elle publie des catalogues et participe à des voyages d’études.
- L’École nationale supérieure d’art de Bourges : Avec près de 160 étudiants, l’école nationale supérieure d’art de Bourges offre des formations conduisant au DNAP option art et au DNSEP option art. Le concours est ouvert aux bacheliers. Il se compose d’une épreuve écrite de culture générale, d’une épreuve plastique, d’un test de langue (anglais, allemand, italien ou espagnol) et d’un entretien avec un jury sur présentation d’un dossier de travaux personnels. De plus, elle propose des formations spécifiques telles que :
• plasticiens intervenants en milieu hospitalier spécialisé ; cette formation est réalisée avec l’hôpital George-Sand ;
• plasticiens intervenants en milieu scolaire ;
• ateliers publics : cours d’histoire de l’art, d’initiation, de séances académiques, d’atelier thématique, d’atelier dialectique et d’expérience d’un propos contemporain.
L’école participe également à des conférences, des colloques, des ateliers temporaires, des expositions et des voyages d’études et à la publication de catalogues.
- L’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Lyon : L’école prépare au DNAP et DNSEP options art, design et communication ; un postdiplôme en design et art, et trois filières courtes conduisant au DNAT en graphisme, textile ou design de produits. L’admission se fait avec le baccalauréat. Le concours a lieu en avril. Préalablement aux épreuves proprement dites, le candidat est invité à concevoir et réaliser un dossier images et textes à partir d’une thématique et d’une série de contraintes formelles données dès la date de clôture des inscriptions : le 14 avril 2008. Le sujet de cette épreuve est envoyé en même temps que la convocation au concours d’entrée. Le concours comprend une épreuve de culture générale et une épreuve plastique chacune sur un sujet donné, un test de langue (QCM en anglais ou en espagnol) et un entretien avec présentation de travaux personnels du candidat et du dossier préparatoire. L’école propose également des programmes d’échanges européens mais aussi un diplôme post-art destiné à cinq jeunes artistes sélectionnés sur concours, issus de divers horizons géographiques et déjà engagés dans différentes pratiques. L’école est installée dans de nouveaux locaux depuis mars 2007 sur le site historique des Subsistances, quai de Saône (pôle d’arts visuels des Subsistances).
Les cas particuliers
Certaines écoles bénéficient d’un statut particulier. Cofinancées par le ministère de la Culture et par les Régions, elles dépendent à la fois de l’État et de la fonction territoriale. C’est par exemple le cas de l’École de l’image d’Angoulême ou encore du Studio national Le Fresnoy.
- Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains : ouvert depuis 1997 à Tourcoing, le Studio national des arts contemporains est un établissement d’enseignement artistique et audiovisuel de haut niveau. Du plateau de tournage à la salle de cinéma, du studio de montage à l’école, le service éducatif et culturel du Fresnoy propose d’explorer les multiples voies qui mènent à la découverte d’une image, d’un son et d’une oeuvre d’art contemporain en général. Le Fresnoy aide les étudiants à produire leurs oeuvres, en abordant toutes les disciplines artistiques (arts plastiques ou arts visuels, cinéma, photographie, vidéo, nouvelles technologies de l’image et du son, musique, architecture, spectacle vivant…). Ils bénéficient d’une assistance et de moyens techniques professionnels. Toutes leurs créations sont supervisées par des artistes invités qui réalisent également des oeuvres. Le Fresnoy est accessible après le bac pour cinq années d’études (ou aux candidats justifiant d’une expérience professionnelle). L’admission s’effectue sur dossier présentant le parcours personnel du candidat, un portfolio d’oeuvres réalisées, une lettre de motivation décrivant ses intérêts transdisciplinaires, ses orientations de travail, puis deux entretiens oraux qui ont lieu au Fresnoy. Le Fresnoy travaille avec des partenaires extérieurs (chaînes de télévision, producteurs publics ou privés, musées, centres d’art, maisons de la culture…), ainsi qu’avec d’autres institutions d’enseignement et de production artistique et audiovisuelle françaises et étrangères. L’école fait partie du réseau des écoles d’art du Nord-Pas-de-Calais qui regroupe les écoles de Dunkerque, Cambrai, Valenciennes, Tourcoing, Le Fresnoy et le Studio National d’art contemporain.
- L’École supérieure de l’image (Angoulême) : prépare aux diplômes du : DNAP options art ou communication et communication mention bande dessinée ; DNSEP option art mention créations numériques, option communication mention arts numériques. Admission en première année : baccalauréat. Deux sessions de concours sont organisées en mai et septembre.
• Le concours d’entrée en première année d’Angoulême se déroule sur deux jours. Le premier est dédié aux épreuves écrites et plastiques. L’épreuve de culture générale consiste, d’une part en un commentaire argumenté autour d’une réflexion touchant à la création artistique et visuelle, et d’autre part, en un commentaire argumenté d’une oeuvre d’art ou d’une image en anglais, allemand, espagnol ou italien (au choix). Le deuxième jour est dédié à l’entretien au cours duquel le candidat présente un ensemble de réalisations plastiques personnelles.
• Le concours d’entrée en première année à Poitiers comprend une épreuve de dossier à réaliser chez soi et à adresser à l’école trois semaines avant le concours. Celui-ci se déroule sur deux jours et comprend une épreuve de culture générale (commentaire et traduction) et des épreuves plastiques. Le lendemain, les candidats sont convoqués pour un entretien de motivation et présentation du dossier personnel.
Les 45 écoles régionales et municipales d’art
Ces écoles dépendent de la fonction publique territoriale. Même si certaines ont l’appellation « régionale », elles ne sont que municipales… Toutefois, certaines sont réellement régionales, telles l’EESI d’Angoulême et les écoles d’outre-mer. Elles ont toutes un fonctionnement autonome, mais proposent des diplômes nationaux (DNAP, DNAT, DNSEP).