Le racisme est une idéologie basée sur une croyance, qui remonte à la Renaissance et postule une hiérarchie entre les êtres humains selon leur origine ethnique, qui est alors parfois dénommée « race ». Plus généralement, le racisme désigne la croyance que les différences biologiques innées conditionnent inévitablement l'accomplissement culturel et individuel. Le racisme peut alors se traduire par des actes d'hostilité ou de discrimination envers les personnes selon leur origine ethnique, et prendre la forme de xénophobie ou d'ethnocentrisme.
Certaines formes d'expression du racisme, comme la discrimination, sont considérées comme des délits dans un certain nombre de pays, notamment occidentaux. Les thèses racistes ont servi de support à certaines idéologies politiques pour pratiquer des discriminations sociales, des ségrégations ethniques et commettre des violences, dont des actes de génocides.
Histoire du racisme
Historique
Quelques exemples de racisme (à distinguer de la xénophobie) :
Le christianismemédiéval, même s'il entretenait l'antijudaïsme, n'a pas développé de racisme à proprement parler. Les médiévistes considèrent que l'esclavage n'existait pas au Moyen Âge. Cela dit, certains auteurs comme Jared Diamond (Collapse) estiment que ce sont des préjugés racistes qui ont amené la société viking établie au Groenland à partir de la fin du Xe siècle à disparaître à la fin du XVe, en l'empêchant d'adopter les techniques qui ont permis aux Inuit, qui arrivent au Groenland au XIIe siècle, d'y survivre jusqu'à nos jours.
À partir de 1535, l'Inquisitionespagnole délivra des "certificats de propreté du sang" aux personnes ne possédant pas d'ancêtre juif ou musulman. Ces certificats furent non seulement exigés pour l'accès à l'armée espagnole, aux charges du Saint-Office, l'entrée des universités, mais aussi demandées par les familles à la veille des mariages. Il s'agit d'un antijudaïsme ou d'un anti-islamisme plutôt que de racisme à proprement parler, mais il est indéniable que ces idées ont contribué à l'apparition du racisme moderne.
Nazisme : Le nazisme est une théorie politique en partie raciste prônant l'extermination entres autres des juifs et des tziganes, ne descendant prétendument pas des aryens, à l'inverse des peuples germaniques. La mise en application de cette doctrine par le IIIe Reich allemand a provoqué la mort de 6 millions de juifs (voir l'article détaillé sur la shoah).
Apartheid en Afrique du Sud. Dans les années 1980, des scientifiquesafrikaners imaginent le Project Coast et élaborent une substance stérilisante destinée aux Noirs. Elle pouvait être répandue dans l'eau ou les produits de consommation courante [4].
En Australie, les Aborigènes ont été décimés par les maladies infectieuses, les migrations forcées, à l'instar des Amérindiens. Certains historiens soutiennent qu'ils ont été victimes d'un génocide. Ils ont obtenu le droit de vote en 1967, bien après les autres citoyens australiens.
Le racisme est généralement assimilé à une idéologie se fondant sur l'hypothèse scientifique erronée du racialisme qui classifie les êtres humains d'après leurs différences morphologiques en application d'une méthode apparentée à celle de la zoologie pour justifier la mise en place de législations ségrégationnistes et la discrimination politique.
Historiquement, cette considération a été liée au droit (et même au « devoir », selon Jules Ferry) pour une race supérieure d'en dominer au moins temporairement une ou plusieurs autres, notamment dans un cadre colonial.
Sur le plan politique, le darwinisme social a servi à justifier le colonialisme, l'eugénisme, le fascisme et surtout le nazisme. En effet, cette idéologie considère légitime que les « races humaines » et les êtres les plus faibles disparaissent et laissent la place aux races et aux êtres les mieux armés pour survivre. Ernst Haeckel. Voir Race humaine.
Le comte Joseph-Arthur de Gobineau fait publier en 1853-1855 l'Essai sur l'inégalité des races humaines. Il apparaît comme la théorisation d'idées racistes prégnantes dans la France du XIXe siècle. Dès le premier chapitre, il écrit : « Toute civilisation découle de la race blanche, aucune ne peut exister sans le concours de cette race ». À l'école d'anthropologie de Paris, on pèse les cerveaux pour classer les individus dans une hiérarchie des races. Dans le dictionnaire Larousse de 1866, l'article « Nègre » affirme que le cerveau des Noirs est moins volumineux que celui des Blancs. Ce racisme a justifié les exactions de l'armée coloniale française.
Ernest Renan ne cacha pas ses sympathies pour les théories de Gobineau, et publia des écrits allant dans le sens de la supérioté de certaines races.
Soulignons qu'indépendamment de toute comparaison de la valeur de ces races, le racisme a également désigné le droit pour un groupe de pratiquer un eugénisme visant à se « protéger » contre les conséquences supposées néfastes pour les générations futures d'un métissage.
Le racisme aux États-Unis
Dans un discours télévisé prononcé en 1963, le président américain John Fitzgerald Kennedy aborde de front la question de la discrimination raciale aux États-Unis : Le bébé noir qui naît aujourd'hui en Amérique, quelle que soit la région du pays dans laquelle il voit le jour, a environ la moitié des chances de terminer ses études secondaires dont bénéficie un bébé blanc, né au même endroit le même jour ; le tiers de ses chances de terminer ses études universitaires ; le tiers de ses chances d'exercer une profession libérale ; deux fois plus de chances de se retrouver au chômage ; un septième environ de ses chances de gagner 10 000 dollars par année. Son espérance de vie est plus courte de sept ans et il doit envisager la perspective de gagner deux fois moins.C'est essentiellement à un problème moral que nous avons à faire face. Il est aussi ancien que les Écritures et aussi clair que la Constitution des États-Unis. Le cœur du sujet est de savoir si tous les Américains doivent se voir octroyer des droits égaux et des chances égales, si nous voulons traiter nos concitoyens comme nous voulons être traités. Si un Américain, parce que sa peau est sombre, ne peut déjeuner dans un restaurant ouvert au public, s'il ne peut envoyer ses enfants dans la meilleure école publique, s'il ne peut voter pour les hommes qui le représentent, si, en bref, il ne peut jouir de la vie pleine et libre que nous voulons tous, alors qui donc, parmi nous, accepterait de changer de couleur de peau et de prendre sa place ? Qui donc, parmi nous, accepterait les conseils de patience et de temporisation ? Cent ans se sont écoulés depuis que le président Lincoln a affranchi les esclaves ; pourtant, leurs descendants, leurs petit-fils, ne sont pas encore libres. Ils ne sont pas encore libérés des entraves de l'injustice. Ils ne sont pas encore libérés de l'oppression économique et sociale, et notre pays, en dépit de tout ce qu'il espère et de tout ce dont il se targue, ne sera pas complètement libre tant que tous ses citoyens ne seront pas libres.Nous prêchons la liberté date nous sommes sincères, et nous la chérissons la liberté dont nous jouissons ici, mais dirons-nous au monde, et, ce qui est beaucoup plus important, nous dirons-nous les uns aux autres que ce pays est celui des hommes libres à l'exception des Noirs ? Que nous n'avons pas de citoyens de seconde classe à l'exception des Noirs ? Que nous n'avons pas de système de classes ou de castes, que nous n'avons pas de ghetto, pas de race supérieure, excepté en ce qui concerne les Noirs ?John Kennedy, le 12 juin1963
En 1959, le journaliste et écrivain John Howard Griffin fait l'expérience de la ségrégation raciale dans le sud des États-Unis en teignant sa peau en noir, qui donne lieu à un livre-témoignage, Dans la peau d'un Noir, en 1961.
Le racisme en France
Établi dans le but de régir la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises des Antilles, le Code noir, par Colbert, a institutionalisé le racisme en justifiant la mise en esclavage des déportés africains sur les colonies des Antilles et de Guyane. Aboli par la Constituante en 1794, rétabli par Napoléon Ier en 1802, l'esclavage est resté en vigueur en France jusqu'en 1848.
Pour que la population française accepte mieux la colonisation de l´Afrique et de l´Asie, les milieux d´affaires français qui exploitaient les colonies ont mis en place avec l´État français une propagande raciale (affiche, film, exposition) qui présentait les populations colonisées comme des sauvages, sous-hommes, plus proches des animaux que des humains. Aujourd´hui, des Africains et des Maghrébins originaires des ex-colonies sont dit discriminés dans l´emploi et le logement. Si les drapeaux nazis sont interdits, il en va tout autrement des drapeaux sudistes ou des croix celtiques ( ces dernières étant une récupération d'un symbole à priori neutre par les mouvements d'extrême droite).