Mythologie grecque
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La mythologie grecque est l'ensemble des mythes provenant de la Grèce antique. Elle couvre une très large (et imprécise) période du XIIe siècle av. J.-C. au IVe siècle av. J.-C. Ces récits, familiers à tous les anciens Grecs forment les fondements de leurs rites ainsi que de la représentation qu'ils se faisaient du monde, au moins jusqu'à Protagoras. Cette mythologie est aussi à l'origine, pour une grande part, de la mythologie romaine.
Présentations
Dans la mythologie grecque, les dieux du panthéon polythéiste sont anthropomorphes et sont avant tout la personnification de forces qui gouvernent l'univers. Bien que certains d'entre eux semblent avoir un certain sens de la justice, ils peuvent se montrer mesquins et rancuniers comme Héra par exemple. La faveur des dieux est gagnée par des sacrifices et la piété, mais ceci ne garantit rien ; en effet, ils sont réputés pour leurs fréquents changements d'humeur ; leurs colères sont terribles et leurs amours peuvent être tout aussi dangereux.
Le monde de la mythologie grecque est complexe : monstres, guerres, intrigues et dieux inquisiteurs y sont nombreux, il y a aussi plusieurs héros tel que Bellérophon ou Héraclès et les généalogies s'entrecroisent. Cette complexité étant probablement due à la multiplicité des influences : babyloniennes, minoennes, achéennes, autochtones… À partir de ces influences diverses se sont forgés une multitude de récits que l'on pourrait qualifier de "nationaux", propres à une cité (le cycle thébain pour Thèbes, le cycle héracliéen pour Sparte). Toute l'activité des auteurs mythologiques grecs, depuis les aèdes jusqu'au pseudo-Apollonios, consistant à synthétiser cette multiplicité.
Il est notable que les Anciens mêlaient les événements de leur mythologie à ceux de leur histoire. Ainsi, l'Iliade et l'Odyssée étaient considérées comme historiques. Le Grec Évhémère semble avoir été le premier à émettre l'hypothèse que les récits mythologiques sont des déformations de faits historiques réels. Les très nombreuses recherches archéologiques des XIXe et XXe siècles ont voulu conforter et affiner cette approche. Le très célèbre ouvrage de Robert Graves, les Mythes grecs, récapitule les éléments en faveur de cette hypothèse. La question de la continuité entre le temps des dieux et le temps des hommes, apparemment difficile à résoudre, semble pouvoir s'expliquer par des phénomènes de synthèse, de simplification et de symbolisation d'événements concrets (conquêtes, rituels, ...). Les événements décrits dans les différentes théogonies se déroulent donc dans un temps apparemment parallèle à celui de l'humanité, dont les durées ne sont pas transposables.
À l'époque « historique », une attitude vis à vis des récits mythologiques pourrait avoir été une interprétation littérale et non-critique des textes (tout au moins certains personnages publics étaient condamnés pour impiété). Cette approche est parfois comparée à la façon dont, par exemple, certains chrétiens créationnistes d'aujourd'hui interprètent littéralement la Bible comme un récit historique. Il semble que les Grecs se considéraient eux-mêmes descendants de héros mythiques, tendance qui se serait accrue avec l'évhémérisme.
Le théâtre grec, avec Eschyle, Sophocle et Euripide, montre la façon dont les hommes conçoivent l'action des dieux dans leur monde. Dans l'œuvre d'Eschyle, le concept d'ananké préside ce qui peut être conçu comme un équivalent du destin dont serait absent le concept de déterminisme.
En plus de son utilisation constante dans les arts et les sciences humaines comme la psychanalyse et son complexe d'Œdipe, la mythologie grecque fournit des récits très riches sur lesquels sont basés la plupart des problématiques et des thèmes de la littérature occidentale, que l'on peut encore apprécier aujourd'hui.
La religion grecque reposait sur des rites, et non sur un texte sacré et des dogmes. Ceci étant, la mythologie offrait un certain nombre de réponses à des questions existentielles, métaphysiques ou morales courantes : continuité de la vie après la mort, vertu (voir le mythe hésiodique des races), etc.
Partie centrale d'une grande mosaïque de sol provenant d'une villaromaine de Sentinum, v. 200-250 ap. J.-C. Éon, dieu de l'éternité, estreprésenté avec à ses pieds Gaïa
les trois Hécatonchires (ou Centimanes) : Cottos, Gyès (ou Gygès) et Briarée (ou Égéon), créatures aux Cent Bras.
Ouranos détestait sa progéniture, il les envoya donc dans le Tartare, les profondeurs de la Terre. Gaïa, ne supportant pas le traitement infligé à ses enfants, complota une revanche avec ses enfants les Titans : ces derniers maitrisèrent Ouranos pendant que le plus jeune d'entre eux, Cronos, lui sectionna les testicules avec une serpe. Du sperme qui s'en échappa et qui coula sur Gaïa, elle engendra :
Selon Hésiode, Aphrodite (déesse de la beauté et de l'amour) serait née de cet événement, elle serait issue du mélange du sperme à l'écume de mer. Selon Homère, elle serait plutôt née de l'union de Zeus et de Dioné.
* Hestia, déesse du foyer (restée vierge en dépit des avances de Poséidon et d'Apollon)
* Déméter, déesse des moissons
* Héra, déesse du mariage, et de la végétation (épouse légitime de Zeus)
* Hadès, dieu des enfers et des morts
* Poséidon, dieu de la mer et des fleuves
* Zeus, roi des dieux, maître du ciel et de la foudre
Cronos, ayant été informé par son père Ouranos d'une terrible prédiction lui annonçant qu'un jour un de ses enfants le détrônerait, les avala dès leur naissance. Grâce à sa mère Rhéa, Zeus, le dernier des enfants échappa à ce sort, sa mère l'ayant substitué par une pierre.
À l'âge adulte, Zeus libéra ses frères et sœurs du haut de l'Olympe, et engagea avec eux une lutte contre Cronos et les Titans, la guerre des Titans qui dura dix ans jusqu'à la victoire finale des Olympiens, aidés par les Cyclopes et les Hécatonchires. Zeus emprisonna les Titans dans le Tartare.
Deuxième génération des dieux olympiens
Naissance d'Athéna (Métis est figurée allégoriquement sous le siège de Zeus), tripode à figures noires, v. 570-560 av. J.-C., musée du Louvre (CA 616)
De l'union de Zeus et sa première épouse Métis (une Océanide, déesse de l'ingéniosité) naquit :
Athéna, déesse de la guerre, de la sagesse et de la ruse (en naissant elle sortit de la tête de son père)
Héphaïstos(selon certaines traditions, il aurait été engendré par Héra seule pourse venger des infidélités de Zeus), dieu de la forge, marié à Aphrodite.
Perséphone, reine du royaume des Ombres. Elle fut enlevée par Hadès au royaume des enfers. Déméter, désespérée, se retira dans la solitude et avec elle disparut la fertilité de la terre. Zeus envoya Hermès, le messager des dieux, aux Enfers pour convaincre Hadès de libérer Perséphone.Il accepta à la condition qu'elle mange un fruit qui la contraindrait àvivre aux Enfers un tiers de l'année. Pendant ce tiers de l'année, Déméter se retire et la terre ne produit rien, il s'agit de l'hiver.
De l'union de Zeus et de Maïa (l'une des Pléïades, fille du Titan Atlas et de l'Océanide Pléioné, fille des Titans Océan et Thétys. Maïa symbolise la croissance) naquit :
Hermès, dieu de la richesse, du commerce, de la chance, il est aussi le messager des dieux
Jeune guerrier casqué, traditionnellement identifié comme Arès.Copie romaine d'un original grec ; réplique. Canope de la villaAdriana, près de Tivoli. Bassin de l'Euripe, Villa Hadriana, Tivoli.
Les Moires : Clotho, Lachésis, Atropos.La première tisse le fil, c'est la naissance, la deuxième déroule etmesure le fil, ce sont les jours de la vie, la troisième coupe le fil,c'est la mort.
Dionysos barbu menant les Heures, œuvre romaine d'époque impériale (Ier siècle ap. J.-C.), copie d'une œuvre néo-attique
De l'union de Zeus et Leto (Fille des Titans Coéos et Phœbé) naquirent :
les jumeaux, Apollon (Dieu de la médecine, et de la beauté masculine. Il est le grand-père d'Hygie, déesse de la santé) et Artémis (Déesse de la chasse, des vierges, de la nuit)
Zeus eut également des enfants avec des mortelles :
De l'union de Zeus et Sémélé (fille de Cadmos, fondateur de Thèbes) naquit :
Dionysos,dieu des jonctions, des opposés et des ambiguïtés (mort-vie,homme-femme, vin et ses excès, dieu de la traversée de la ténèbrehivernale, de l'hiver, de la fête des morts et de son dépassement parla conquête de l'immortalité). Sa mère ayant voulu contempler Zeus augrand jour, elle fut foudroyée. Pour sauver son fils, Zeusle mit à l'intérieur de sa cuisse les mois manquant à l'enfant pournaître à terme. Il est le seul dieu à avoir une mère mortelle. Zeus s'est déguisé en mortel pour séduire Sémélé.
Les Demi-dieux, enfants de Zeus et de mortellesZeus eut également des enfants avec des mortelles :
De l'union de Zeus et Sémélé (fille de Cadmos, fondateur de Thèbes)naquit : Dionysos, dieu des jonctions des opposés et des ambiguïtés(mort-vie, homme-femme, vin et ses excès, dieu de la traversée de laténèbre hivernale, de l'hiver, de la fête des morts et de sondépassement par la conquête de l'immortalité). Sa mère ayant voulucontempler Zeus au grand jour, elle fut foudroyée. Pour sauver sonfils, Zeus le mit à l'intérieur de sa cuisse les mois manquant àl'enfant pour naître à terme. Il est le seul dieu à avoir une mèremortelle. Zeus s'est déguisé en mortel pour séduire Sémélé.
De l'union de Zeus et Io (fille d'Inachus, premier roi d'Argos) naquit :
Ils régnèrent tous les deux sur Thèbes. Ce sont eux qui firent construire les remparts de la ville. Zeus se transforma en satyre pour séduire Antiope.
De l'union de Zeus et Léda (femme du roi de Sparte Tyndare) :
Elle eut quatre enfants les Dioscures renfermés dans deux œufs. De l'un sortirent Pollux et Hélène et de l'autre Castor et Clytemnestre qui eux étaient les enfants du roi de Sparte Tyndare.
Héros et demi-dieuxTout au moins chez Hésiode, le terme de héros désigne une race différente de celle des mortels et des dieux.
Par la suite, on a nommé ainsi les demi-dieux ou les mortels honorés après leur mort, dont le destin est extraordinaire (par la naissance, le courage, les qualités). Ainsi, Tantale, Œdipe ou Cécrops sont des héros, au même titre qu'Héraclès, Achille ou Persée. Leur comportement les mène souvent à l’hybris et leur mort est la plupart du temps violente. Les héros sont souvent des fondateurs : Thésée est celui du synœcisme d'Athènes, Orphée des rites orphiques, Pélops donne son nom au Péloponnèse.
Par extension, tout personnage ayant connu un destin digne d'être raconté est nommé héros, comme les chefs militaires de l'Iliade ou les héros éponymes d'Athènes, même si leur origine divine est lointaine.
Les demis-dieux sont très souvent les fils de Zeus (comme Héraclès, appelé Hercule dans la mythologie Romaine) avec les mortelles, qu'il approcha sous des formes variées, comme pour la mère de Persée, Danaé, il se transforma en une pluie d'or pour entrer à l'intérieur de la tour où la jeune femme était emprisonnée (un piège pour Iphigénie).
Que pensaient les grands philosophes grecs de leur mythologie ? On trouve un élément de réponse chez Nietzsche :
« Subtilité dans la pénurie. — Gardez-vous surtout de vous moquer de la mythologie des Grecs, sous prétexte qu'elle ressemble si peu à votre profonde métaphysique !Vous devriez admirer un peuple qui, dans ce cas particulier, a imposéun arrêt à sa rigoureuse intelligence et qui a eu longtemps assez detact pour échapper au danger de la scolastique et de la superstition sophistique.» Nietzsche, Aurore §85
Arbre généalogique des Dieux et héros grecs. Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque de Jacquenod et encyclopédie Quillet.Légende : les noms en rouge sont les dieux et héros les plus connus,les flèches servent de report pour les personnes marié(e)s qui, de parce fait, se retrouvent plusieurs fois et le symbole Z représente Zeus
Les sourcesPlusieurs types de sources antiques sont intéressantes pour l'étude de la mythologie grecque.
Les sources visuelles, iconiques, fournies par les innombrablesreprésentations figurées qui ornent les objets et les édifices produitspar la culture grecque antique sont précieuses.
Pour ce qui est des sources écrites, signalons d'une part l'épigraphie, d'autre part la littérature antique :
La poésie des périodes archaïque et classique, principalement destinée à être déclamée lors de banquets aristocratiques ou de concours lyriques. Elle inclut :
Les ouvrages des mythographes, essentiellement des abrégés ou des traités essayant des réconcilier les versions contradictoires des anciennes légendes. La Bibliothèque d'Apollodore est le meilleur exemple de ce genre, avec les Fables d'Hygin et les Métamorphoses d'Antoninus Liberalis.
La poésie des époques hellénistique et romaine,plus apparentée à la littérature qu'à l'art lyrique, qui a néanmoinspréservé de nombreux détails importants qui auraient sinon été perdus.Elle compte :