SOCIÉTÉ
Trafic de diplômes à Toulon: "impossible", selon le directeur de l'IAE
AP | 16.04.2009 | 13:58
Il est "impossible" que de faux diplômes aient pu être décernés à des étudiants chinois contre le versement d'une somme d'argent à l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de l'université de Toulon, a assuré jeudi le directeur de l'établissement, Pierre Gensse, expliquant qu'une fraude "a probablement eu lieu" en Chine.
"Je préside le jury (de l'IAE) depuis 2007 et je peux vous affirmer que les choses se passent tout à fait correctement", a assuré M. Gensse sur France-Inter, assurant qu'il est "exclu" que l'administration délivre des diplômes non décernés par le jury. "C'est impossible", a-t-il répété.
"La seule chose", a-t-il admis, "c'est qu'en amont des professeurs aient pu être conciliants avec certains étudiants, mais c'est au coup par coup. Mais en aucun cas ça ne peut prendre le caractère d'un jury qui aurait été contaminé ou de plusieurs personnes, qu'il y ait une collusion".
"Cette année, dans le but de développer l'université (...) une commission centralisée -qui n'est donc pas la commission de l'IAE- a recruté des étudiants chinois en nombre sur la base d'un diplôme de niveau de français passé en Chine", a expliqué M. Gensse. "Sur ce diplôme-là passé en Chine (...), il y a un doute". "La fraude, elle a probablement eu lieu puisque manifestement les étudiants qui sont là, (...) ne parlent pas français", a-t-il constaté, précisant que cette filière concernait "138 étudiants chinois".
"Un étudiant chinois (...) est venu un jour me proposer 100.000 euros pour aider une partie de ces étudiants qui étaient dans l'incapacité de passer les examens, parce que les notes obtenues (...) sont lamentables bien évidement", a-t-il raconté, expliquant qu'il avait prévenu la police.
Selon lui, l'IAE n'est pas en faute: "le taux de réussite des étudiants chinois est très faible, il est de 50 à 60% alors que les étudiants français ont un taux de réussite entre 80 et 85%", a-t-il affirmé, précisant que 130 diplômes ont été attribués au total par l'IAE à des étudiants chinois "ces dernières années".
Une enquête judiciaire pour "corruption passive et active et escroquerie" et une enquête administrative ont été ouvertes dans cette affaire révélée par "Le Monde" daté de jeudi. Le quotidien évoque aussi une "fraude possible" dans les universités de Pau, La Rochelle, Poitiers et en région parisienne. Démentant "formellement" être concernée par cette affaire, l'université de La Rochelle a assuré n'avoir été saisie "d'aucune demande concernant cette affaire que ce soit par voie judiciaire ou administrative". AP