Des pains d'explosif trouvés dans un grand magasin parisien
Cinq pains d'explosif, sans système de mise à feu, ont été trouvés, mardi 16 décembre, dans le magasin Printemps-Haussmann à Paris (9e arrondissement), a-t-on appris de source policière. Un périmètre de sécurité a été mis en place par la police autour du magasin qui a été évacué. "Cinq bâtons de dynamite, relativement anciens, ont été découverts dans une chasse d'eau du 3e étage. Le dispositif n'était pas opérationnel", a déclaré la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, peu après son arrivée sur les lieux.
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Une revendication, signée d'un mystérieux Front révolutionnaire afghan – un groupe jusqu'alors inconnu des services de renseignements français – était parvenue, mardi plus tôt dans la matinée à l'AFP, par courrier, signalant que "plusieurs bombes" avaient été déposées "dans le magasin Printemps homme Haussmann". La revendication précisait que l'une des bombes devant exploser d'ici à mercredi était située au "3e étage dans les toilettes". "Si vous ne faites pas intervenir quelqu'un avant mercredi 17 décembre", précisait la lettre, "elles exploseront". "Faites parvenir ce message à votre président de la République qu'il retire ses troupes de notre pays [l'Afghanistan] avant fin février 2009 sinon nous repasserons à l'action dans vos grands magasins de capitalistes et cette fois-ci sans vous en avertir. (...) Je vous assure que ce n'est pas un canular donc prévenez très vite les autorités compétentes ou vous aurez du sang sur les mains", conclut le communiqué rédigé dans un français approximatif.
"LA VIGILANCE FACE AU TERRORISME EST LA SEULE LIGNE POSSIBLE"
La section antiterroriste du parquet de Paris et celle de la Brigade criminelle ont été saisies de l'enquête, la seconde ayant dépêché des enquêteurs au siège de l'AFP pour mettre la main sur l'original de la revendication. Les services antiterroristes pensent qu'il s'agit plutôt d'un avertissement "car tout était indiqué pour retrouver les explosifs", a précisé une porte-parole du parquet de Paris. La ministre de l'intérieur a pour sa part estimé qu'il fallait "se méfier des indications qui étaient dans la lettre [de revendication] qui pourraient orienter les enquêteurs vers de fausses pistes".
L'analyse des produits retrouvés au Printemps Haussmann et l'analyse de la revendication sont en cours, a précisé Nicolas Sarkozy en marge d'une conférence de presse au Parlement européen, à Strasbourg. "En l'état actuel, j'appelle chacun à être très prudent et très modéré (...) La vigilance face au terrorisme est la seule ligne possible parce que malheureusement tout peut arriver et fermeté parce qu'on ne transige pas avec les terroristes, on les combat", a ajouté le chef de l'Etat.
Le 10 décembre, un correspondant anonyme avait appelé l'AFP pendant quelques secondes, affirmant qu'une bombe allait exploser au Printemps, sans autre détail. Les trois magasins de l'enseigne à Paris avaient alors été évacués préventivement par la police. La découverte d'aujourd'hui intervient dans un contexte où la France, en pleine période de fêtes de fin d'année, est directement menacée, en raison de sa présence militaire en Afghanistan. Dans une vidéo, datant apparemment du mois d'août mais diffusée en novembre, un chef militaire des talibans avait menacé d'entreprendre des actions contre Paris si la France ne se retirait pas d'Afghanistan.