La notion de temps de travail apparait véritablement avec le salariat moderne et la grande industrie. Alors que le travail en usine remplace l'artisanat ou le travail à domicile, le temps de travail devient visible et peut être encadré par la loi. Malgré la diversité des situations, on observe une tendance générale à la réduction du temps de travail annuel en Europe comme en Amérique du Nord à partir de la moitié du XIXe siècle.
En France, la réduction du temps de travail obéit d'abord à des préoccupations hygiénistes (rapport de Villermé, limitation de la journée à 8 heures pour les enfants de 8 à 12 ans en 1841) avant de devenir une revendication syndicale. À la fin du XXe siècle, la réduction du temps de travail est devenue une revendication de la gauche et est souvent perçue comme un moyen de réduire le chômage. François Mitterrand réduit la durée de travail à 39 heures hebdomadaires, en accroissant ainsi la productivité. La France est devenu depuis le 2e pays à la plus forte productivité horaire. Il faudrait 5 millions de travailleurs de plus pour la même productivité, selon Pierre Larrouturou.
Le passage à la semaine de 35 heures (en moyenne) fut l'une des principales réformes du gouvernement Jospin. Elle reste extrêmement controversée, tant en ce qui concerne ses effets sur le chômage que sur les conditions de vie des salariés. Les gouvernements successifs de Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin ont part ailleurs apporté des modifications visant à un assouplissement de cette loi. En juin 2006, Ségolène Royal, candidate à la candidature du Parti Socialiste pour les élections présidentielles de 2007, a affirmé que la loi sur les 35 heures était mal appliquée, et n'aurait fait qu'accroitre les inégalités. De la même manière, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'avec cette loi, le gouvernement Jospin voulait faire croire «aux gens qu'en travaillant moins, on pourrait gagner davantage» et suggère que «les gens travaillent davantage, parce qu'avec davantage de pouvoir d'achat, on a aussi davantage de croissance»[1]. Certains, comme Pierre Larrouturou, proposent de passer à la semaine de quatre jours (32 heures) en affirmant que ce changement peut faire baisser le chômage.