Assaut à Saint-Denis : où est passée l'autre arme des terroristes ? Les forces de police avaient évoqué la présence de "deux kalachnikovs" dans l'appartement détruit le 18 novembre. Il n'a été retrouvé qu'un pistolet.
Les terroristes qui ont trouvé la mort à Saint-Denis étaient-ils armés de kalachnikov ? Plus d’une semaine après l’assaut donné par 110 hommes du Raid et de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) à l’immeuble où étaient retranchés Abdelhamid Abaaoud, Hasna Aït Boulahcen et un autre terroriste présumé (encore non identifié), des interrogations demeurent sur le déroulé des opérations. Le procureur de Paris, François Molins, a lui-même rajouté au doute, lors de sa conférence de mardi dernier, en indiquant que seul "un pistolet automatique de marque Browning et de calibre 9 mm" avait été retrouvé sur place. Comment expliquer alors l’échange de "tirs nourris" qui aurait duré trois quart d’heure selon le témoignage des hommes sur place ?
D’après nos sources policières, le patron du Raid, Jean-Michel Fauvergue, et ses "premiers de colonne" qui étaient le plus en avant pendant l’assaut ont été reçus lundi en fin de journée par Jean-Marc Falcone, le directeur de la police nationale, pour rendre compte de leur version.
Ils sont certains d’avoir été visés par des munitions de guerre. Eux-mêmes sont surpris qu’on n’ait pas retrouvé d’autre arme sur place", nous indique cette source.
Plusieurs éléments peuvent expliquer l’absence de fusil d’assaut dans les décombres de l’appartement de la rue Corbillon. L’arme disparue pulvérisée ?
Dès le départ, Jean-Michel Fauvergue a évoqué l’existence de deux armes, dans les interviews qu’il a données au "Parisien" et au "Figaro" le soir-même de l’attaque. L’une serait donc le pistolet 9 mm trouvé sur les lieux et "et qui pouvait être chargé avec des munitions de guerre", indique une source proche des forces de police. L’autre manque à l’appel et était vraisemblablement tenu par l’homme inconnu qui s’est fait exploser.
On a retrouvé des éléments de corps humains à des dizaines de mètres alentour. On ne peut pas exclure que l’arme ait été pulvérisée ou qu’elle soit en miettes sous les gravats."
Preuve des dégâts causés par l’assaut, qui aura au final duré plus de sept heures, il n’a été retrouvé sur place que 300 des 5.000 cartouches tirées par les hommes du Raid. Les 4.700 autres ont disparu sous les décombres. On n’a pas davantage retrouvé de "cuillères", ces petits éléments en fer qui servent à dégoupiller les grenades qui ont été jetées par les hommes du Raid et les terroristes.
On peut donc supposer que chacun des terroristes présumés, Abdelhamid Abaaoud et l’autre terroriste inconnu, portait une arme et que c’est par assimilation avec les armes trouvées au Bataclan que Jean-Michel Fauvergue a indiqué qu’il s’agissait de kalachnikov. Au moment où il l’a déclaré, cet élément n’était encore qu’une supposition puisqu’aucun de ses hommes n’a affirmé formellement avoir vu de kalachnikov à Saint-Denis.
Deux ceintures retrouvées intactes
Autre interrogation : était-il légitime de tirer 5.000 cartouches contre cet immeuble, sans que l’on sache précisément combien de personnes se trouvaient à l’intérieur ni de quelle manière elles étaient armées ? Jean-Michel Fauvergue et François Molins ont tous les deux indiqué qu’au moment de l’attaque il y avait de fortes présomptions que les terroristes retranchés soient en possession d’explosifs. Deux ceintures ont été retrouvées intactes. Une troisième a été utilisée. Or en présence d’explosifs, la tactique consiste à opérer des "tirs de saturation", nous indique une source policière, c’est-à-dire à couvrir de projectiles les terroristes afin qu’ils n’aient pas le temps de disposer et d’utiliser les charges. Cette pluie de tirs peut donc être perçue comme justifiée.
Une entreprise est venue enlever les gravats placés sous scellés qui ont rempli deux bennes. Pour l’heure, il ne semble pas qu’il y ait de volonté de la justice de commander de plus amples investigations pour résoudre le mystère du fusil d’assaut disparu.
Caroline Michel
Réactions (13)
Alain Poueyto
Alain Poueyto a posté le 27 novembre 2015 à 10h28
On nous prend vraiment pour des c..s, des centaines de balles tirées et pas une douille de kalach, une arme désintégrée : là on aura tout entendu dans la niaiserie.
Une femme se faisant sauter ah non mince ce n'est pas elle.
Qui enquête ? Car là je me demande si on nous prend pas pour des jambons et là je reste poli.
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Claude Charonne
Claude Charonne a posté le 27 novembre 2015 à 01h19
On touche au sublime dans la nullité de ce genre de journalisme.
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Gerard Pernot
Gerard Pernot a posté le 27 novembre 2015 à 00h34
L’une serait donc le pistolet 9 mm trouvé sur les lieux et "et qui pouvait être chargé avec des munitions de guerre"
De qui se fout'on?
Le 9mm Parabellum est une munition de guerre. Elle n'a rien de bien sensationnel au point de vue chargement, elle manque même de punch...
Il existe d'autres calibres 9mm: le 380 ACP moins puissant, le 38 et le 357 Magnum. Ces deux derniers sont plutôt des calibres utilisés dans les révolvers. Le 357 Magnum est une munition de puissance "respectable".
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Tra roth
Tra roth a posté le 27 novembre 2015 à 00h23 http://tempsreel.nouvelobs.com/a ... es-terroristes.html