Mise à jour : 16 novembre 2010
Une étude publiée dans Human Reproduction jette le trouble sur une éventuelle augmentation des cryptorchidies chez les enfants dont les mères ont pris du paracétamol et d’autres antalgiques légers en cours de grossesse.
Intrauterine exposure to mild analgesics is a risk factor for development of male reproductive disorders in human and rat. Kristensen DM and al. Hum Reprod 2010 Nov 8.
Cet article comporte trois parties : une étude épidémiologique, une expérimentation animale in vivo et une autre ex vivo.
L’étude épidémiologique a été réalisée par interrogatoire de femmes enceintes au 3ème trimestre sur leur consommation d’antalgiques au cours des deux 1ers trimestres de grossesse. Les garçons ont ensuite été examinés à la naissance à la recherche d’une cryptorchidie.
La fréquence des cryptorchidies n’est pas significativement augmentée chez les femmes ayant consommé un antalgique en cours de grossesse, ni chez les femmes ayant consommé spécifiquement du paracétamol, de l’aspirine ou de l’ibuprofène.
Les cryptorchidies ne sont pas augmentées par la prise de paracétamol au 1er ni au 2ème trimestre (l’étude n’inclut pas le 3ème trimestre).
Ce n’est que chez les enfants des mères ayant pris du paracétamol pendant plus de 15 jours au 1er et au 2ème trimestres que l’on retrouve une augmentation des cryptorchidies à la naissance. Aucune information sur leur sévérité, ni sur leur évolution n’est fournie (alors qu’elle est spontanément favorable pour une grande proportion entre l’âge de 1 et 3 mois).
Le nombre important de données manquantes dans la partie épidémiologique et la méthodologie insatisfaisante, doublée de résultats non concluants pour les parties expérimentales, ne permettent pas d’établir à ce jour un lien de causalité entre la prise de paracétamol en cours de grossesse et une augmentation de la fréquence des cryptorchidies.
Le bénéfice du paracétamol en cours de grossesse reste au 1er plan, quel que soit le terme de la grossesse.