En Europe, dans le cadre de la politique agricole commune, le découplage est un principe selon lequel les aides allouées aux agriculteurs ne sont plus proportionnelles aux quantités produites. Le découplage est une évolution de la PAC (Polotique Agricole Commune) qui lui permet d'être compatible avec les exigences de l'organisation mondiale du commerce.
In Europe, under the common agricultural policy, decoupling is a principle that subsidies to farmers are no longer proportional to the quantities produced. Decoupling is an evolution of the PAC (Common Agricultural Polotique) which allows it to be compatible with the requirements of the World Trade Organization.
诸位看这段, 农业是一个特例, 在这里和农业政策无关
Théorie du découplage : vieux et endetté contre jeune et dynamique
Par Simone Wapler, 11 septembre 2008
Simone Wapler
Le découplage : ce néologisme désigne, selon la théorie à la mode, l'autonomie économique des pays émergents. Perdre leurs riches clients occidentaux n'entamera pas leur croissance car leur marché intérieur viendra prendre le relai de la boulimie des pays riches : voilà en substance ce que l'optimiste théorie du découplage avance.
Les pays émergents sont désignés par l'acronyme barbare de BRIC (comme Brésil Russie Inde et Chine). Notre époque chérit les acronymes barbares et les néologismes. Le fossile auteur de ces lignes les hait, mais dans un louable souci de paraître tendance, le fossile se tient au courant du "découplage des BRIC", pour essayer de comprendre le monde qui l'entoure.
Nous savons que notre croissance va mal, si mal qu'il n'y en a plus. Nous savons que celle des Etats-Unis ne va guère mieux mais que par un miracle d'embrouille statistique, et malgré des chiffres record de chômage et destruction d'emplois, la croissance reste positive.
Les croissances du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine nous feraient envie
Que savons-nous de la croissance des pays émergents ? Finalement pas grand-chose. Les statistiques ne sont pas aussi fournies que chez nous et, comme chez nous, elles tombent avec retard. Il faut souvent se contenter d'un seul chiffre sans beaucoup de recoupement possible. L'autre solution consiste à recueillir des informations "vécues" auprès d'entrepreneurs ayant des contacts avec ces pays.
Au Brésil, la croissance 2007 était de 3,7% ; en 2008, elle est estimée à 4,5%. De ce côté, donc tout irait bien, pour le moment. Ces 4,5% feraient verdir de jalousie beaucoup de pays d'Europe. Les obligations brésiliennes sont bien notées. La découverte de l'immense gisement de pétrole de Tupi fait du pays un futur gros producteur de pétrole avec un client assoiffé, les Etats-Unis tout proches. Certes l'indice boursier Bovespa est assez corrélé au prix du pétrole et a baissé ces derniers temps. Mais la bourse n'est pas la vraie vie, heureusement.
En Russie, le taux de croissance 2007 était de 8,1%. L'inflation est préoccupante : 12% ou plus. L'AGEFI helvétique titrait le mardi 2 septembre "Nestlé lance une opération séduction sur le front russe" avec un sous-titre prometteur "Le groupe convoite quelque 375 millions de clients potentiels dans les pays de l'Est". On y apprend que le renchérissement du pétrole a profité à la Russie et que Nestlé revoit à la hausse ses objectifs régionaux. Le géant de l'alimentaire prévoit que la part de la Russie dans son chiffre d'affaires Europe passera de 15% à 20% d'ici 2011. Soit un milliard de francs suisses de recette supplémentaire. Sachant que les produits Nestlé se situent plutôt dans le luxe que dans l'entrée de gamme, ceci est plutôt bon signe pour l'avenir du marché intérieur russe. Les 375 millions de clients potentiels sur lesquels lorgne Nestlé sont à comparer aux 395 millions de consommateurs de l'Europe de l'Ouest qui auraient plutôt tendance à freiner sur le chocolat malgré son potentiel d'antidépresseur.
L'Inde prévoit un ralentissement de sa croissance de 9% à 7,6%. Le pays marche par année fiscale, à l'anglo-saxonne. L'inflation serait de 5,8%. Selon les autorités, les 7,6% seront une moyenne pour les trois années à venir. Des élections importantes se tiendront en 2009.
Les camarades-capitalistes chinois affichent toujours des chiffres officiels robustes. Mais certaines ombres viennent tempérer ce beau tableau. L'inflation est importante car les Chinois consacrent encore une grande part de leurs salaires à l'alimentation. Certaines des entreprises occidentales qui fabriquent en Chine commencent à s'en retirer car les salaires augmentent. Elles préfèrent se replier dans des régions où le coût de la main-d'oeuvre est moins élevé. Selon nos contacts, le trafic aérien intérieur a ralenti, témoignant d'une baisse de l'activité économique.
La crise les fait ralentir, mais leur expansion continue
Une conclusion à tout cela ? Il me semble que le découplage n'existe pas dans la mesure où, lorsque l'économie des riches freine, celle des pays émergents aussi. Mais là où nous affichons une perte de richesse (destruction d'emplois, montée du chômage, augmentation de l'endettement), eux affichent une croissance encore très dynamique, des chiffres qui chez nous seraient considérés comme une aubaine.
La richesse se déplace. Nous vieillissons, nous nous endettons. De l'autre côté du monde, on s'enrichit, on se prend à rêver à un deux-roues, à une voiture, à un peu plus de viande, à un logement avec de l'eau courante. Des fonds souverains achètent nos entreprises.
Certain voient un grand marché s'ouvrir pour nos entreprises dans ces pays. Mais attention à ne pas se montrer trop naïf. Là où nous fabriquons des voitures low cost, ils se lancent dans l'ultra low cost. Lorsque nous espérons leur vendre des médicaments, ils fabriquent des génériques qu'ils nous revendent.
A terme, le découplage est stupide : nous aurons toujours besoin de leurs matières premières, mais ils n'auront plus besoin de nos services et de nos technologies. Ils seront émergés et non plus émergents. Il faudra nous remettre à ne dépenser que ce que nous gagnons et savoir nous passer des biens fabriqués avec de la main-d'oeuvre délocalisée.
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