Les forces de l’Eglise sont le poids de la tradition et l’habitude.
Les offices sont aussi appelés les heurescanoniques.
Les premiers chrétiens se réunissaient la nuit pendant les Vigiles (le samedi soir). Ils pratiquaient les chantset les lectures :
ÿ Lection (leçon) : lecture longue
ÿ Le Capitulum(chapitre) : lecture brève
ÿ Les psaumes
Les Vigiles deviennent en 313 trois offices différents :
1-Forme primitive des« vêpres »
2-Vigiles :
a.Nocturne
Ou (en pleine nuit)
b.Matines
3-Laudes (le dimanche matin)
Cela va fournir le noyau des fêtes du dimanche ( 1èrevêpres : le samedi en fin d’après midi, 2ème vêpres : lesvêpres du dimanche soir).
Les prières journalières qui sont effectuées chez sois :
¡9h (jugement). Prime
¡12h (crucification). Tierce
¡15h (mort). Sexte
Le monachisme a fait la force de la permanence de la prière : lesmoines prient pour le peuple.
C’est St Bénédicte en 530 environ qui varédiger une règle destinée à cette vie monacale pour que les offices de lajournée soient réglés.
Offices de nuit :
¡Matines : peu après minuit (essentiellement lu)
¡Laudes : au levé du jour
Compiles : avant le couché du soleil (office le plus court etmusicalement le moins intéressant)
Les vêpres, laudes et matines sont de grandes heures et sont lesoffices les plus anciens.
Ce système est de nos jours très modifiés, ila été cependant été chanté pendant longtemps : au moyen âge, à larenaissance et à l’époque baroque.
Voir organisation des offices, copie.
Le calendrier est complexe, il possède deux éléments importants.
I-le propre dutemps :
Cela concerne ce qui va changer d’une année à l’autre. Il est organiséautour de la vie du christ qui est écartelée en deux dates :
¡25 décembre (naissance de jésus christ)
¡± Pâques, mais il varie d’une année à l’autre. Pour connaître sa date ilfaut passer par les étapes suivantes :
repérer l’équinoxe d’hiver, c’est à dire le 21 mars
repérer la première pleine lune qui suit l’équinoxe
repérer le premier dimanche qui suit cette pleine lune le jour de pâques est maintenant déterminé
Grâce au jour de pâques nous pouvons déduire toutes les autres datesdes fêtes mobiles. Voir les trois étapes, préparation, célébration etprolongation dans la feuille le propre du temps.
Féria I signifie le 1er jour du chrétien dans le mois (c’estun dimanche).
II-Le commun desSaints
Le calendrier des Saints, chaque jour porte le nom d’un saint.
Si le jour de la fête du St patron (nom del’église) est un jour en semaine, il ne se passe pas grand chose voir rien. Acontrario, si la fête tombe un dimanche de Pentecôte (par exemple), cela vaprimer sur la messe et donc sur la fête du St patron.
C’est donc pour cette raison que l’on ne dit pas forcément la mêmemesse dans toutes les paroisses.
(Les fêtes sont maintenant complexes, on parle de fête simple,semi-double, double de seconde classe ect.)
Origine et développement de la liturgie chrétienne
Les prémices de l’histoire de la musique sont très liées avec la chrétienté
I- Les origines pré chrétiennes
a- Les premiers chrétiens et emprunts de rites auprès des juifs
La religion juive est une religion plus ancienne que la religion chrétienne. A début de la chrétienté les deux religions étaient très proches jusqu’au IVème siècle.
Voici quelques exemples qui montrent que les chrétiens se sont basés sur la religion juive :
Office (moment de prière régulière)
Eucharistie (communion, répétition symbolique du dernier repas du christ®juifs : pâques juives)
Récitation de psaumes (nourrissent la vie du chrétien)
Le trizagion ( triple acclamation « sanctus, sanctus, sanctus » ®juif « kadosh, kadosh, kadosh »
Organisation de la cérémonie principale :
1. lecture, commentaires, serment, prône
2. chant de psaumes
3. Prières récitées ou chantées (cf : feuille 3, les mélodies sont très proches)
La manière de chanter :
Le chant responsoriel : alternance entre un soliste et un chœur
Chant antiphonique : alternance entre deux chœurs
b- Les influences grecques
Byzance devient le centre des chrétiens.
L’on y pratique de la musique comme : l’hymne d’Oxyrhynchus (ville égyptienne), il s’agit du plus ancien chant retrouvé. Le document présent sur la feuille 3 est une retranscription.
Ce chant est différent d’avec le chant grégorien car celui-ci saute des quintes. Par contre ils ont tous les deux un point de contact à la fin avec amen. Cela deviendra par la suite une petite doxologie (formule liturgique de louange à dieu. Conclut généralement un chant ou une prière récitée. Formule la plus utilisée : Gloria, Patri et Filio et Spiritui sancto. Opposé à la grande doxologie ou là il s’agit de l’hymne Gloria in excelsis Des chants de liturgie orientale que les occidents ont emprunté au VI ème s).
La religion chrétienne va passer d’orient en occident et va donc s’étendre dans sa langue principale : le Grec.
II- Du Ier siècle à 380
a- Le Ier siècle
Le premier développement du rite chrétien se tient à Jérusalem et a Antioche (sud de la Turquie).
A cette époque il fallait se cacher pour pratiquer cette religion
L’office (ensemble constitué par la prière canonique dont les prières se succèdent tout au log du jour.// L’office divin : à été défini intégralement au Vie siècle par la règle de St benoît. Constitué de 7 offices quotidiens : matines(nocturnes), laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complices// canon : c’est une règle. Partie centrale entre la préface et le Pater, qui ne change pas d’un jour à l’autrerégulier ) avait lieu le samedi soir, Sabbat juif (chanté entre le chant du coq et le levé du soleil) ® suivait une messe ® déborde sur le dimanche et devient donc le jour du seigneur.
Les psaumes étaient chantés par des solistes, le chœur leur répond ® commentaire des lectures + communion ( le problème c’est qu’ils n’avaient pas de chants ni d’accompagnement musicale)
b- Le deuxième siècle
Le même office se divise en trois :
- Les Vêpres : au début de la nuit
- Les Vigiles/Matines
- Les Laudes : aux premières heures du jour
On parle d’office de prime, tierce…
En 313 la religion chrétienne sort de la clandestinité, elle est reconnue par l’empire romain. A partir de ce moment, cette époque connaît un développement des constructions d’églises (Alexandrie, Constantinople).
Un problème se pose, chaque région veut développer ses rites pour récupérer le plus de monde.
c- le IVème siècle
Les langues autres que le Grec vont se développer. Il s’agit des langues vernaculaires. La langue qui unifiait l’empire romain est à présent la langue latine cela à une répercussion néfaste sur les bases romaines.
III- Du pape Damase à Grégoire le Grand
A la fin du IVème le pape Damase siège à Rome (les différents sièges de la chrétienté se déplacent vers Rome). Celui-ci se rend en occident pour organiser la liturgie et le chant.
En 382, le premier concile de Rome introduit, dans un but d’unification, la liturgie de Jérusalem à Rome.
Le pape Léon I (440-461) essaye de faire remplacer les chants venus d’orient pas les chants composés à Rome : création de frictions en chrétienté de l’orient et de l’occident.
Grégoire le Grand (532-604) donne son nom au chant grégorien, il joue un rôle important car serait lui (probablement) qui aurait organisé les chants.
LEGENDE Une colombe blanche s’est posée sur l’épaule gauche de Grégoire le Grand et lui a susurré les mélodies des chants grégoriens. La colombe blanche représentant le saint esprit.
Problème :
L’immensité du répertoire est tel qu’il est difficile de supposer qu’un seul homme est à l’origine de tout ça
Les mélodies ont été composées à des époques différentes (ex : 100 ans après sa mort)
Grégoire le Grand fait partie des pères docteurs de l’Eglise, dans ses textes il ne pote apparemment pas d’intérêt pour la musique.
Hypothèse des chercheurs : Si Grégoire le Grand n’est pas l’auteur de ces chants, il a peut-être classé les mélodies puis ensuite distribuées dans les différents offices (cela reste une idée discutée).
IV- Développement de la liturgie après 600.
A partir de 600, le nombre de manuscrits explose. Les chants grégoriens que l’on connaît aujourd’hui représentent l’état des mélodies de 750 à 800.
Ces mélodies sont le résultat d’événements politique :
752-753 : le pape Etienne II visite la Gaule. Il célébra une messe selon le rite romain. Pépin le Bref (752-768) va assister à celle-ci et va demander tous les livres liturgiques pour que sa religion soit identique à celle que les Romains pratiquent.
o Pépin le bref envoie l’évêque de Metz : Chrodegang (752-766) qui établit le rite romain dans la cathédrale de Metz.
Charlemagne (768-814) possède un immense empire qu’il souhaite unifier d’avantage. Pour cela il s’aide d’une puissante arme : la religion. Il veut utiliser le chant grégorien comme arme politique. Le problème :
o Les ecclésiastiques font des allés et venues vers Rome pour s’informer de l’évolution de la liturgie et des chants alors que la liturgie que Charlemagne reste ancrée.
o Un fossé se creuse, les chants grégoriens naissent dans le Nord alors que d’autres différents naissent à Rome
Le corpus de mélodies trouve un ciment fort : la langue latine. Rome grandit ® la religion occidentale prend de plus en plus de place.
Liturgie : ordonnance de l’office divin. Son organisation s’exerce en deux domaines :
- les textes à réciter, lire ou chanter
- les rites à observer
Les témoignages remontent au IVe siècle et les écrits au IXe.
I- Premier témoignage : le neume
Signes sur les paroles.
Cette notation est appelée a campo aperto (à chant ouvert). Elle est notée sans ligne, elle se chante de façon mnémotechnique il faut donc connaître la mélodie par cœur. Il s’agit donc d’une transmission orale. Cette méthode est très précise rythmiquement.
C’est le manuscrit H159 qui a permit de comprendre la notation neumatique car celui-ci possède des lettres (dc des notes)
Le manuscrit du XIIe de Londre a une notation carrée ou l’on distingue des lignes. Les mélodies ont été notés tardivement dût a la transmission orale qui était pratiquée auparavant.
Définition :
Le neume : ensemble de notes chantée sur une même syllabe.
Explication des différent signes
Sir : livre de Sirac
36 : chapitre 36
18 : verset 18
Ps 121 : psaume 121
In : introit (type de chant ici c’est un chant d’entrée)
I : 1er mode
C : cl » ut 4ème ligne
: clé de fa
:fin d’une incise, isole chaque unité de sens littéraire et mélodique
: Fin d’une phrase musicale et littéraire
: fin de la pièce ou début du verset. La partie entre les deux barres est chantée par un soliste.
Il a pour règle une note une syllabe. Le style de lecture y correspondant est :
Récitation des psaumes
chants bibliques attribués par la tradition à David et composés par différents auteurs entre le Ier s AVJ et le Xème s.
Répons bref
Constituent une forme de chants liturgiques dans lesquels le chœur répond au soliste. Dans le schéma de base, susceptible de variantes, le chœur chante d’abord le corps du répons puis le soliste un ou plusieurs versets du psaume, enfin le chœur reprend le corps du répons soit intégralement, soit la 2ème partie seulement.
Hymne
Latin hymnus, chant lyrique en vers métriques ou rythmique pour enrichir la spiritualité de l’office. Elle s’exprime sous forme de poème le mystère du jour en restant un acte solennel. Peut prendre place au début de l’office ou après une lecture, elle favorise la réflexion sur la parole. C’est un élément lyrique de la liturgie. Jusqu’au XI ème s elle était chantée que par les moines, ensuite par la communauté. Chaque nouvelle fête ou office entraîne sa création. Dans la seconde moitié du moyen âge les hymnes ont intégré les bréviaires.
Bréviaires : avant le XII ème s et XIII ème s : recueils ou abrégés. A partir du XIII ème s : livre contenant toutes les parties de l’office divin.
Séquences
Chant du gloria
Crédo
Certaines notes sont accentuées afin d’insister sur les mots/neumes, elles sont généralement plus aiguës ou plus graves mais ne s’en éloignent jamais de trop.
II- Le style neumatique
Il s’agit de syllabes qui comportent un, deux ou trois groupes de notes.
Il utilise des neumes plus complexes.
Sanctus
Agnus
Introït
Chant d’entré qui ouvre la messe, elle contient une antienne répétée à la fin, un verset de psaume et la doxologie Gloria Patri. Les premiers mots servent souvent à désigner un dimanche « ordinaire » du cycle temporal ainsi que la semaine qui suit.
Chant de communion
Chant de procession
Montre au peuple une statue, une relique et même à partir du XIVs l’hostie consacrée à l’Eucharistie. Parcours à travers la ville/campagne ou est mit en avant la fête et la décoration. Accompagné souvent d’un défilé dans un ordre précis (démonstration hiérarchique)
Chant des antiennes musicales : refrain tiré d’une hymne ou d’un psaume répété par le chœur au début et à la fin d’une psalmodie, voir entre chaque verset.
Pour accentuer les syllabes les vocalises sont utilisées.
III-
Le style fleuri ou mélismatique
Comporte de très longues vocalises, mélismes sur les syllabes (appelés Fleurs musicales). Les vocalises se trouvent sur la dernière syllabe. Le mélisme vient souligner la fin de la phrase musicale ou/et de l’entité verbale.
Kyrie
kyrie Eleison : seigneur prend pitié, arrivée en occident probablement comme une pièce de chant indépendante (règle de st Benoît pour les petites heures et canon 3 du concile de Vaison en 529)
Chant de l’offertoire
D’abord à Rome, antienne chantée à la messe durant l’offrande des dons, et en pays franc la démarche de l’offrande. Le rite de l’offertoire au VIIème s se modifie à tel point que Luther y vit une « abomination »
Graduels
Le chant du graduel appartient à la catégorie des chants de messe. Il est chanté juste après la première lecture, l’épitre, par le soliste.
Epitres :
• Non pauliniennes : « épitres catholiques » ou « canoniques » utilisés sur divers sujets ( sacrement, justification par les œuvres et par la foi, papauté etc…)
• Pauliniennes : ensemble de 13 ou 14 lettres attribuées à l’apôtre Paul. Elles sont d’une grande richesse thématique. Ces textes ont fondé la théologie du christianisme
o Théologie : (attention très résumée) vient du terme théologia qui signifie : qui ne se trouve pas dans les écritures juives ou chrétiennes. C’est une notion grecque adoptée par les penseurs chrétiens pour servir de cadre intellectuel.
Alléluia
Chant exécuté à la messe après le graduel. (Mot hébreu exprimant la joie. La liturgie en use pour seconder ou conclure nombre de chants, notamment dans les périodes pascales)
Trait
CONCLUSION :
Dans le style de chant Fleuri, la musique est beaucoup plus en avant que dans les chants précédents ou ceux-ci mettent en avant les paroles du chant. Chaque style a ses fonctions à jouer.
Ils sont choisit selon:
Le degrés de solennité liturgique (grandes ou petites fêtes, les moments liturgiques)
Qui célèbre ou chante (prêtre, chantre Schola, pape)
Par exemple, lors d’une messe le style est plus travaillé que pour les offices.
Dans le chant grégorien il y a trois moments importants :
Formule d’intonation
Formule médiane
Formule de cadence
Le début est chanté par
soliste afin de donner la tonalité
I-Les mélodies originales
Elles sont :
-Composées librement, sont doncchacune uniques.
-Très nombreuses dans le chant del’office
Elles se trouvent dans :
-Les chants de messe
-Introït
-Communion
-Offertoire
-Alléluia
II-Les mélodies types
Elles sont plus intéressantes pour lamémorisation. Il s’agit d’une mélodie composée pour plusieurs textes.
Elles sont apprises facilement mais possèdent néanmoins quelquesaménagements.
Les pièces du graduel sont souvent des mélodies types.
Les notes ajoutées se nomment notesaccessoires.
Les notes qui sont conservée sont forment les groupesessentiels.
Un neume peut être disloqué en plusieursneumes pour y adapter un certain nombre de syllabes.
III-Lesmélodies centons
Centon est un terme qui provient du latin Centoqui signifie un habille de toute sorte avec plein de bout un peut comme dupatchwork.
Ces mélodies sont formées à partir d’unréservoir de formules mélodiques (formules combinées pour faire une seulemélodie.
--graduel V
Elles sont organisées de la manièresuivante :
-formule d’intonation ou initiale
-formule centrale, pour le corps dela mélodie
-formule finale, pour les cadences
Exemple avec Bonum est…Formule initiale : 1 ou 3 très ornée
Puis formule : 5
Misericordiam : 17
Tu am : 19
Et veritatem tu : 28
Per noc : 31C, 32, formule finale : 36
Ces mélodies permettent aussi de se lierentre elles (pour la suite de cérémonies), les graduels chantés par exempleavant Noël utilisent la même mélodie.
Voir graduel p25-27-30-32-33-38 (semainesprécédant Noël, II mode)
Au départ les chants grégoriens étaient baséssur trois modes (do, ré et mi) appelés cordes mère.
Mais les grecsutilisaient bien avant cela 8 modes, ce qui ne correspondait pas forcément à ceque les moines de l’époque voulaient faire.
Les modes utilisés au final sont les modes de ré, mi, fa, sol qui sedistingue par la note final (aujd tonique).
Après la final setrouve une 2ème note appelée :
¯
Teneure ou corde de récitation(DOMINANTE)
¯
file:///C:/DOCUME%7E1/gu/LOCALS%7E1/Temp/msohtmlclip1/01/clip_image002.gifCon final(DOMINANTE)
Ces modes sedivisent en 2 :
¯
Le mode authente(authentique) : exploite plutôt aigue soit une quinte au dessus de la notefinale
¯
Le mode plagale(grec : plagios) : exploite plutôt le grave soit une tierce au dessusde la note finale.
Les moines vont doncorganiser de Tonneurs : chants classés par ton
Tableaudes différents modes :
Numéros
Note finale
Corde de récitation
I
Ré
La
II
Ré
Fa
III
Mi
Si ® Do
IV
Mi
Sol ® La
V
Fa
Do
VI
Fa
La
VII
Sol
Ré
VIII
Sol
Si ® Do
Explication dequelques chants :
Dapacem : moderé authente possède 10x ré et 28x la
Cuminvocarem :25x ré, 11x la et 23x fa ® il s’agit d’un
mode plagale
Videruntamnes :Vème mode ® fa authente ®25x fa et 88x do
Les témoignages remontent au IXe s : siècle qui a vu apparaître les premières notations, les tropes et les séquences 1ers exemples notés de polyphonie.
Polyphonie : ajouter une 2ème voix (diaphonie) à un plein chant pré existant. Elle peut se rapprocher à la notion de glose ou de trope.
I- Les descriptions théoriques
On trouve cette notion sous entendu sous :
- St Augustin au Ve s.
- Chez Boèce au VIe s description littéraire de poly improvisées.
Puis apparaissent des preuves indiscutables chez :
- Aurélien de Réomé (dans la musica disciplina entre 840-850).
- Rémi d’Auxerre (entre 862-900)
Le IXe est le moment où la poly arrive en force
II- Les premiers témoignages écrits, traités musicaux
1- Les premiers exemples
a. Théoriques
Dû à certaines personnes :
- Réginon de Prüm (842-915)
- Hucbald de St Amand (850-930)
Ces deux auteurs ont écrit chacun un traité mais qui comportent exactement le même titre : De harmonica institution.
Ouvrages théoriques intéressants car les auteurs vont opposer la consonance et la dissonance et vont employer le terme organum (genre musical poly). L’organum est défini.
b. Musicaux
Musica enchiriadis : le manuel de musique et la Scolica enchiriadis (ou scolia..) qui est un commentaire du manuel de musique. Pendant très longtemps attribué à Hucbald de St Amand.
Pendant les recherches ont constate que l’auteur est (Otger/Ogier/Hoger de Laon).
Définition de organum : reproduction en mouvement parallèle d’un plain chant pré existant à distance d’8ve de 5te ou de 4te.
La reproduction se fait en dessous du plain chant. Le plain chant est désigné par vox principalis (V.P) la voix inventée est désignée par vox organalis (V.O).
Les différents types d’organum :
Simple : une voix seule en dessous de la VP
Ou
Composite : VP redoublée. Exemple 3. Dès qu’il y a trois voix.
D’après les docs, on extrapole à partir des exemples musicaux.
Organum libre
Ou
Organum parallèle modifié (ex a) on commence avec des 4tes puis on rencontre d’autres intervalles de tierces).
Cela permet d’aller chercher d’autres intervalles. Pourquoi abandonner de temps en temps les quintes ?
De toujours garder ces intervalles ont tombait sur le triton (quarte diminuée) surnommée le diable en musique.
Rex caeli domine : on part de l’unisson pour aller chercher la tierce puis la quarte.
Poly très simple qui peut s’improviser : donc existait avant les témoignages.
2- Guy d’Arezzo (991-1050) : Micrologus (petits discours).
Voir le livre Micrologus à la bibliothèque, chapitre 18-19. pour la définition.
Il va s’intéresser à un organum parallèle modifié. Il explique qu’il ne faut pas utiliser les quintes et les secondes mineures. En revanche il préfère les 4te j, 3ce M et m et 2de M. il est attiré par la fin de phrase appelée ocursus. Il va énoncer quelques règles qui sont toujours d’actualité :
- on rentre dans l’unisson par une seconde M ou une tierce M. (intervalles imparfaits)
Il s’intéresse à la qualité des intervalles et à la variété des intervalles et des mouvements parallèles, contraires et obliques.
Dans le Micrologus, il explique non pas par des mots mais par des exemples musicaux.
- l’invention de la voix organale est simple (même note)
- il nous montre que la voix inventée peu passer ou dessus et ou dessous de la voix inventée. (nouveauté avec Guy D’Arezzo).
Le croisement ouvre une plus grande perspective : la poly commence à avoir un plus grand intérêt musical. Variété des mouvements autorisés. Il utilise le terme diaphonia ou diaphonie pour désigner la polyphonie à deux voix.
3- Jean d’Affigmen (Cotton) ver 1100, traité De musica.
L’auteur pourrait être un moine appelé Jean. (auteur peut être John Cotton, le même peut être). Il consacre un bref chapitre sur l’organum. Il explique qu’il faut privilégier le mouvement contraire : on a le droit de terminer par l’unisson.
La voix principale finie en dessous. Il semble privilégier la quinte, les tierces et les septièmes m soit le renversement de la seconde M.
Encore plus de liberté dans ce mouvement inventé.
4- Comment faire un organum : Ad organum faciendum
Une même mélodie peut générer deux poly différentes. Tous types de mouvements. Cela donne plus de choix donc on peut concevoir une poly dont la composition est variée. On pénètre dans le domaine de l’art et de la composition.
Conclusion : du IX au Xe, on passe d’une non-invention à un chant qui prend un sens artistique.
Ces sources théoriques nous expliquent comment faire mais ne nous donnent pas de pièces intégrales.
III- L’organum primitif dans les sources musicales
Avant il y avait un fossé entre la théorie et la pratique. Car avant le théoricien ne s’abaissait pas à pratiquer la musique.
Il a fallut attendre que les poly soit notées. Elles sont d’origine française ou anglaise. Elles ont été chantées dans le cadre de cérémonies. Elles étaient souvent destinées à des solistes. Ont émet l’hypothèse que les parties poly étaient destinées au soliste. Seul des endroits précis des chants sont mis en poly.
1- Tropaire de Winchester
Ouvrage qui contient des tropes et des poly. Il provient de la cathédrale de Winchester. Il contient 157 organa notés in campo a perto (difficile à lire). On arrive grâce au graduel à reconstituer les poly. Le style note contre note pré domine. Le mouvement parallèle est fréquent. Il y a quand même des mouvements contraires qui arrivent le plus souvent au moment des cadences.
2- La polyphonie aquitaine XIIe
Pourquoi d’un coup il y a un développement important dans le sud de la France ? Le hasard a peut être fait que les sources du sud ont été conservées.
Le XIIe s est important à st martial car son monastère est actif. Le scriptorium : atelier de copie. Ce centre de copie réalisait des manuscrits. Copies qui se réalisaient en plusieurs étapes (long). C’est aussi à St martial que l’on a vu se développer les tropes et les séquences. Parmi les manuscrits copiés ont retrouve 4 manuscrits qui contiennent 64 pièces poly qui représentent le répertoire de France et d’Espagne.
Ont trouve 2 types d’organum :
a. mélismatique ou fleuri : vocalises.
La voix principale peut supporter plusieurs notes sur une même note.
Si celui qui chantait la VO chantait plein de notes, on est obligé de tenir la VP plus longtemps. La Voix principale devient la teneur (tenor).
Problème : on ne sait tjrs pas noter le rythme : les notes se trouvent à peut près alignées selon les mélismes. Cela relève d’une certaine ambigüité.
b. Discant « neume contre neume »
Désigne une diaphonie. Les deux voix chantent le même texte, les deux voix fonctionnent avec quasiment les même rythmes.
4 3 5 1 exemple de neumes sur des syllabes.
3 5 4 1
3- Le codexe Calixtinus (milieu XIIe)
Dernier témoignage de pratique poly primitive. C une sorte de guide vert pour les pèlerins de St jacques de Compostelle. Cet ouvrage a été réalisé sous la direction de Aimeri Picaud qui était un moine à Cluny. Il était entouré de collaborateurs qui venaient de Vézelay.. Cet ouvrage est d’origine française.
Codex calixtinus : calixtinus vient du nom Calixte II (+1124). Présenté sous le haut patronage du pape Calixte II.
Beaucoup de pièce monodique mais 21 pièces poly + une pièce à 3 voix (cangaudean ….). C’est une pièce signée Magister Albertus Parisiensis : maitre Albert de Paris. (1147-1180).
Voir dans BU ouvrage de Théodore Karp, ouvrage de 2 volumes the polyphoniy of st martial and Santiago de Compostela. Le 2ème volume ce n’est que de la musique.
Nostra phalans. Exemple typique de discant. Une voix est plus volumineuse. Il y a une différence avec le discante. Une des deux voix est donc une voix principale. Mais là les deux voix sont inventées : on appel donc ça un conduit. Il désigne aussi sont usage liturgique (conduit un déplacement). La fin des phrases est souvent à l’octave, les deux chanteurs évoluent dans la même tessiture. Chant sous une forme strophique.
La cathédrale notre Dame fût construite àParis au XIe s. car paris est un centre culturel : Philippe Auguste décided’ouvrir un collège pour étudiants en 1180.
Avant l’enseignement était dans les mains des ecclésiastiques, icic’est le début du processus de la laïcisation, Robert de Sorbon met enplace la Sorbonne au XIIIe s. On enseigne le trivium et le quadrivium.En 1160 Maurice de Sully devient évêque de paris et pose la première pierre deNotre Dame en 1163. En 1250 la cathédrale est terminée.
Des auteurs anonymes anglais du XIIIe s laisse deux noms decompositeurs :
-Léonin (ou magister Leoninus) : Actif entre 1150-1207, il compose lelivre magnus liber organi de gradali et antiphonario.
C’est à dire le grand livre d’organum pour legraduel et l’antiphonaire. Il y a une mise en polyphonie de certains graduelset de certaines antiennes. Il était considéré comme un excellent compositeurd’organum. On pense que c’est Léonin qui a composer les polyphonies à 2 voix.
-Pérotin (magister pérotinus) : excellent compositeur de déchant : mélodieajoutée au plein chant. Actif jusqu’en 1220, il a reprit lemagnus liber organi de gradali et antiphonario de Léonin pour le réviser.Il a raccourcis certaines pièces, modifié des détails et composé d’autrespolyphonies. Pérotin est le 1er à nous laisser des organa à 4 et 3voix. Ces deux organa sont datés : Viderunt, Sederunt organa à 4 voixchantés à Notre Dame en 1198-1199, avant la fin de la construction de lacathédrale. Et 2 organas à 3 voix : alléluia mativitas et un alléluiaposui adjütorium.
Le magnus liber organi de gradali et antiphonario est unmanuscrit très copié. Il montre que les œuvres de Pérotin et Léonin étaienttrès présentes.
Les 4 manuscrits les plus importants :
-Wolfen Büttel : W1n°677 vient d’Ecosse écrit en 1230, W2 n°1206 vient de Paris1250-1300
-Florence, bibliothèque Laurent deMédicis : Pluteux F 291 vient de Paris 1240, c’est le manuscrit le plusimportant car c’est le plus complet.
-Madrid, manuscrit 20486 1250-1300,vient d’Espagne.
Ils ont été réalisés tardivement par rapport au répertoire qu’ilsconcernent. Ils transmettent des versions un peu fautives.
Dans le magnus liber organi de gradali et antiphonario ont trouve 20graduels, 40 alléluias, 35 répons, 12 bénédicamus domino. On trouve environ 500clausules. Les clausules : c’est une section d’organum quel’on peut substituer à une autre, sorte de pièce détachée. C’est presque uneœuvre ouverte.
Mise en poly des pièces du propre du temps, sauf que l’on chante cespièces que une seule fois par an.
II-La notationmodale
le rythme apparaît en même temps que les horloges mécaniques (2èmemoitié du XIIe).
Ici les rythmes sont notés. ® on peutenvisager des notations de polyphoniques beaucoup plus complexes. Le principede base est simple, c’est une valeur longue qui s’oppose à une valeur brève.
Ici le symbole ternaire est fort (il rappel le père, le fils, et edu Stesprit), la valeur longue se divise toujours en 3 valeurs brèves.
On combine ces valeurs pour obtenir des modes rythmiques.
Un schéma rythmique s’appelle ordo (pluriel : ordines).Ce sont des fonctions de ligature.
C’est le contexte qui permet de définir le type de rythmes a utiliserdans la musique. Pour avoir une notation rythmique rigoureuse, il faut avoirdes ligatures ® ici cette musique contient beaucoup demélismes.
III-L’organum denotre dame
L’organum ne va pas toucher toute la monodie grégorienne. Seul certainspassages sont dotés de la polyphonie. Seul les sections chantées par lessolistes sont mises en polyphonie. Ces organa proposent une alternance entreles passage polyphoniques et monodiques.
Viderunt omnes : on met en polyphonie seul le mot videruntomnes.
C’est l’intonation du chant.
Cetteorganum va s’organiser en fonction du plein chant (vox principalis), onretrouve ce qui se passe à St Martial de Limoge. De longs mélismes pour lesnotes de la VO (durée des notes très longue).
Mais il y a un problème : on ne sait pas noter le rythme de cesnotes longues. Ont dit qu’elle sont immesurables (immensurabilis). Ellesdéfinissent ce qu’un traité nomme diaphonia basilica(partie de l’organum dont les valeur du ténor sont extrêmement longues).
Par exemple au 6ème système de Viderunt omnes, notes pluscourtes : notes mensurabilis. On arrive donc dans un 2èmetype de diaphonie , la diaphoniaorganica : polyphonie à 2 voix organisées.
Pour terminer, il arrive parfois de retrouver (dans les organa de 3 à 4voix) des voix qui se croisent ® copula.
Ex : Souvent on commence par une appogiature 7ème ou 9ème,suivit par un ordo, puis la fin de la phrase.
2ème phrase : 7ème M puis on fini sur la5te.
La mélodie n’est pas construite au « fil de la plume » maisest réellement construite et pensée.
Viderunt omnes par Pérotin :
Echange entre les voix. Les phrases se terminent soit sur un ouvert,soit sur un clos. Tactus : numéros sur la partition, chacun setapait sur l’épaule pour se donner la mesure.
Au tactus 130 on a un motif qui passe du duplum au triplum.
Comme chez Léonin on va avoir un arrêt sur le mot omnés.
IV-Les clausules
Dans le Hoppins, les mélodies de Léonin sont notées avec au dessus desclausules. Le mot dominus a une mise en musique officielle par Léonin etd’autres possibilités écrites par d’autres auteurs non identifiés.
Le ténor est isochrone : toujours lemême rythme.
Les clausules se trouvent dans le milieu de la pièce : organumorganica.
V-Le genre del’école Notre Dame
Le genre de cette école est l’organum. Il y a d’autres genrespolyphoniques qui existent :
-le conduit (conductus, note contre note) : Pièce quiaccompagne un déplacement liturgique. il met un poème strophique latin enmusique qui n’appartient pas aux textes officiels de la liturgie de manièresyllabique.
Problème : le conduit est de style syllabique, il n’y a donc plusde possibilité de noter le rythme. Il est donc considéré comme un genre moinsimportant.
La majorité ne comportent pas de mélismes : on distinguealors :
-le conductussimplex
-le conductuseum cauda : conduit mélismatique qui met en mélismesles dernières syllabes.
Soli notorem : Musique qui comporte des passages sanstextes : sina littera.
Mesure 65 par exemple, très longue vocalise sur « tu ».
Est-ce que ce type de pièce avait unsoutient instrumental ? Ici on cherche la beauté en mettant en arrièreplan les paroles.
Les débuts de ce qui va se poursuivre : le motet. Le motet est un terme qui vient du latin motetus qui veut dire petitmot. On peu dire que ce sont les mots que l’on ajoute au duplum. Le motet est une clausule tropée d’organum. C’est àdire : (v1 page 149 livre noir). Un motet est pluritextuel, un texte par voix. On peuchanté ce motet de plusieurs manières. On pouvait chanter en languevernaculaire. Or on sort de l’église qui devient un chant privé. On ledétourne de sa 1ère fonction liturgique.