Ce mardi matin, cinq pains d'explosifs ont été découverts dans le grand magasin parisien Printemps-Homme, situé boulevard Haussmann dans le IXe arrondissement de Paris. Après vérification, ces pains, retrouvés dans une chasse d'eau des toilettes du 3e étage par un chien renifleur, n'étaient munis d'aucun dispositif de mise à feu, selon l'Intérieur. "Le dispositif ne pouvait pas exploser", a insisté Michèle Alliot-Marie, qui s'est immédiatement rendue sur place, avec le maire de Paris Bertrand Delanoë. Et les 5 bâtons de dynamite étaient "relativement anciens (...) Le dispositif n'était pas opérationnel", a-t-elle dit, estimant qu'il fallait "se méfier des indications qui étaient dans la lettre (de revendication,ndlr) qui pourraient orienter les enquêteurs vers de fausses pistes".
Juste avant, l'Agence France Presse avait en effet reçu par courrier (lire le texte de la revendication) une alerte à la bombe indiquant que des explosifs avaient été déposés dans le grand magasin de la Capitale, très fréquenté en cette période de l'année. L'alerte était revendiquée par un groupe "parfaitement inconnu jusque là" du nom de Front révolutionnaire afghan, selon le ministère de l'Intérieur. Les policiers se sont rendus dans le magasin vers 10h30 - 11 heures pour une simple vérification et sont tombés sur les engins.
"Elles exploseront"
La revendication signalait que "plusieurs bombes" avaient été déposées "dans le magasin Printemps Hommes Haussmann", au "3e étage dans les toilettes". Des sources policières faisaient état de 25 pains recherchés. Mais seuls cinq engins ont effectivement été découverts. "Si vous ne faites pas intervenir quelqu'un avant mercredi 17 décembre", précisait la lettre du FRA, "ellesexploseront". Dans cette revendication, le groupe, "inconnu des services de renseignements français", selon une source policière, réclame le retrait des troupes françaises en Afghanistan "avant fin février 2009".
La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie de l'enquête ainsi que la brigade criminelle. Nicolas Sarkozy a pour sa part appelé mardi à "la vigilance" et la "fermeté" face au terrorisme, tout en soulignant qu'il fallait être "très prudent et très modérés dans nos réactions" après la découverte d'explosifs dans le grand magasin parisien du Printemps. "Ma conviction n'a pas cessé depuis 2002 (...), la vigilance face au terrorisme est la seule ligne possible: vigilance car malheureusement tout peut arriver, et fermeté parce qu'on ne transige pas avec le terrorisme", a-t-il ajouté. Le Quai d'Orsay a pour sa part indiqué ne pas connaître l'auteur de la revendication. "Il faudra attendre un peu de temps" pour déterminer quels sont les auteurs de cet acte.
Peu après 13 heures, le périmètre de sécurité dressé autour du PrintempsHaussmann a été levé et la circulation rétablie. Le grand magasin a rouvert ses portes à 14h30, une fois les bâtiments fouillés. Des mesures "renforcées de sécurité" sont en train d'être mises en place au Printemps, a déclaré dans l'après-midi son directeur général Pierre Pelarrey, assurant que ce magasin se situait dans l'un des endroits les plus sécurisés de Paris.