Quand le président Sarkozy a rencontré le Dalaï Lama, il a commis une grave erreur.
----------Cette erreur ne reçoit pas le soutien de la majorité du peuple français.
Il est évident que le président de la République française est maître de son emploi du temps et qu'il a le droit de rencontrer qui il veut. Mais cette liberté est soumise à l'intérêt bien compris de la France et des Français. Elle est soumise donc à l'agrément de la majorité des Français.
Or les Intérêts de la France sont liés aux intérêts légitimes des partenaires commerciaux et politiques de la France. Si leurs intérêts légitimes ne sont pas respectés - et surtout des intérêts fondamentaux et universels comme l'intégrité territoriale - alors, il est normal qu'ils diminuent ou cessent des relations économiques et diplomatiques avec la France. Cela n'est dans l'intérêt de la France parce que cela générerait du chômage dans notre pays.
Mais ma critique n'est pas basée exclusivement sur des intérêts commerciaux. Elle est basée sur des principes politiques essentiels. C'est pour cette raison que le Général De Gaulle, fondateur de la 5ème République Française, a très tôt établi des relations diplomatique avec la République de la Chine Populaire, dans un contexte international pourtant très compliqué. Personne ne peut soupçonner le Général De Gaulle de mercantilisme quand il a ranimé les relations amicales avec le peuple chinois. Il obéissait bien à des considérations politiques de premier plan : l'indépendance de la France et des relations amicales avec un Etat très important.
Monsieur Sarkozy a porté atteinte à des principes essentiels en rencontrant le Dalaï lama. Peut-on imaginer quelque pays dans le monde où des relations commerciales ou diplomatiques priment sur l'intégrité territoriales ?
Monsieur Sakozy maintiendrait-il des relations diplomatiques et commerciales normales avec un gouvernement étranger qui aurait des relations officielles avec les indépendantistes corses ou basques ?
L'indépendance de la politique internationale de la France, les relations stratégiques avec la Chine, l'intérêt diplomatique, l'intérêt commercial de notre pays exigeaient qu'il ne fasse pas ce qu'il a fait.
On peut tourner le problème dans tous les sens, mais si on est objectif, on doit reconnaître que le Dalaï Lama est une créature néo-coloniale, fabriquée par les Britanniques, une marionnette prise en mains par la suite par les USA pour affaiblir la République Populaire de Chine. L'affaiblir en tentant de l'amputer d'une large part de son peuple et d'un territoire emblématique du point de vue culturel. Cet homme n'est pas un chef religieux, mais un chef politique, à la tête d'un gouvernement sécessionniste anti chinois et ennemi déclaré du Parti Communiste Chinois qui a créé la République Populaire Chinoise et qui l'a menée au niveau scientifique, technologique et économique que nous connaissons.
Alors les tenants de "la cause tibétaine", c'est-à-dire les ennemis de la République Populaire de Chine et du parti Communiste Chinois, en manque d'arguments de droit international, d'arguments diplomatiques et d'arguments commerciaux, font référence à leur dernier faux argument : "les droits de l'homme". Les droits des citoyens chinois, les droits des minorités régionales.
C'est un faux argument.
Prenons le problème sous son aspect général.
Une population pauvre est exaspérée ; elle compte parmi elle beaucoup plus de personnes désespérées. Même si un tel pays était la meilleure démocratie du monde, il lui faudra avoir un système de sécurité intérieure vigoureux pour contenir les violences et maintenir la cohésion nationale. Oui, le niveau des libertés individuelles et des droits de l'homme est directement lié au niveau de vie de chaque pays. On ne saurait parler - sauf pour le droit à la vie - d'un niveau universel des droits de l'homme, sans considération de la réalité économique du pays étudié et sans considération pour son histoire.
Aussi, les protestations des pays développés et riches pour le non respect des droits de l'homme dans les pays en voie de développement sont totalement inadéquates. Elles sont aussi hypocrites : on sait que ces pays riches ont été la cause de l'appauvrissement des pays en voie de développement par le biais de l'esclavagisme, du colonialisme, de l'impérialisme économique par le contrôle des marchés internationaux et par la corruption.
On est dans la situation où des pays ont attaqué, volé et ruiné un pays, puis les prédateurs lui reproche d'avoir une population pauvre et difficile à contenir parce que désespérée.
Mais si l'on tient compte de ce point de vue objectif qui lie le niveau des droits de l'homme requis au niveau de vie du pays étudié, alors les pays riches sont très en retard par rapport à beaucoup de pays en développement, et notamment par rapport à la Chine.
Prenons le cas du non respect des droits de l'homme en France.
Par exemple, je suis Français, issu d'une minorité ethno-culturelle, je suis un Arabe. Pour occuper un poste de travail nécessitant deux années d'études supérieures, j'ai du faire huit années d'études supérieures ! Mais une fois en place, à la première occasion, j'ai été licencié sous un faux prétexte.
Mon cas n'est pas unique. Les Français originaires d'Afrique et faisant l'objet de ségrégation sont plus de dix pour cent de la population totale du pays. Le gouvernement refuse même d'établir des statistiques nationales sur la composition ethno-culturelle de la population française parce qu'il sait que ces chiffres montreront l'ampleur incroyable des atteintes aux droits de l'homme en France. Or la France est un des pays les plus riches du monde ; notre pays a derrière lui plusieurs siècles d'esclavagisme, de colonialisme et d'aventures militaires internationales comme actuellement en Afghanistan.
Compte tenu de son niveau économique, la France n'a aucune leçon de droits de l'homme à donner ni à la Chine ni à la Russie ni à l'Iran.
Prenons le cas du progrès du respect des droits de l'homme en Chine.
Le gouvernement français en s'exprimant sur le Tibet met en avant des valeurs françaises qu'il ne respecte pas lui-même. En plus, il évoque souvent des préoccupations sur les droits de l'homme en Chine. Des droits qu'il ne respecte pas chez lui. C'est de l'hypocrisie développée à un niveau international parce qu'un minimum de sérieux interdit de comparer des pays à l'histoire différente et au niveau de vie différent.
Dans le cas particulier du Tibet, le monde constate que ce pays est en train de se moderniser, que son économie est en train de se développer, que cette région est désenclavée grâce à une ligne de chemin de fer la plus haute du monde... En premier lieu, c'est cela les droits de l'homme. Ensuite les différence de niveau de vie ne sont pas en Chine ce qu'elles sont en France entre les plus riches et les plus pauvres. Et pour finir la Chine n'a exporté son armée dans aucun pays du monde.
Tout le monde sait que jamais dans son histoire, les habitants de la Chine n'ont jamais cumulé tant de droits économiques, politiques collectifs et politiques individuels que pendant la période actuelle. De plus, tous les observateurs ont pris acte des multiples déclarations et efforts des dirigeants chinois pour améliorer encore la situation au fur et à mesure de l'élévation du niveau de vie et d'instruction de la population.
L'argument des droits de l'homme ne justifiait pas que le Président de la République Française reçoive le Dalaï Lama.
Ma conclusion est qu'en tant que Français, je suis atterré par la politique irresponsable de mon Président quand je le vois recevoir le Dalaï Lama - une marionnette de puissances étrangères agressives.
Je demande à tous les Chinois de bien vouloir comprendre que ce geste présidentiel n'est pas accepté par tous les Français. Je serais très triste de voir la Chine rabaisser ses relations avec la France pour sanctionner ces agissements irresponsables. Mais, honnêtement, je le comprendrais. Et à quelque chose, malheur est bon : comme leur échec en Irak et bientôt en Afghanistan, une telle leçon serait pédagogique pour des politiciens versatiles et prédateurs ; j'espère que la prochaine fois, ils réfléchiront à deux fois avant d'agresser une autre peuple ou un autre pays.
Le peuple français veut une politique de paix, de respect mutuel et d'amitié avec tous les peuples du monde, et particulièrement avec le peuple chinois.
Finalement, les peuples français et Chinois se retrouveront et leur amitié refleurira.
Je suis âgé de 62 ans.
Je suis un réalisateur et un producteur de télévision.
Je vous autorise à reproduire tout ou partie de ce message d'amitié dans tout média ou vecteur médiatique.
Abdellah Ouahhabi
copie de ce message a été envoyée à Monsieur le Président de la République Française