17 000 Brestois évacués le dimanche 1er juin
Une bombe de la Seconde Guerre mondiale a été découverte à proximité de la place de Strasbourg. Son désamorçage nécessite la mise en place d'un vaste périmètre de sécurité.Pour eux, ce ne sera pas un dimanche tout à fait comme les autres. Le dimanche 1er juin, 17 000 Brestois seront invités à quitter leur domicile tôt le matin pour permettre le désamorçage d'une bombe mise au jour récemment au voisinage de la place de Strasbourg.
«Nous avons une évacuation de cette ampleur seulement une fois tous les deux ans en France», précise Benoît Trevisani, chef du service du déminage de la Sécurité civile.
Signe que l'opération sort de l'ordinaire, celui-ci se trouvait présent hier à Brest en compagnie d'un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, Michel Hurlin, sous-directeur des services opérationnels à la direction de la défense et de la sécurité civiles. «C'est une opération assez inhabituelle par son ampleur et sa dangerosité, a souligné ce dernier. La prudence commande de la faire avec le risque zéro mort, zéro blessé. Les seules personnes exposées devront être les démineurs.»
Le risque zéro pour la population signifie, en l'occurrence, la mise en place d'un périmètre de sécurité d'un rayon de 800 mètres autour de l'engin explosif durant l'opération de désamorçage. «L'engin est mal situé. Nous sommes sur une butte. C'est le point le plus haut de Brest avec des zones totalement dégagées», indique Sylvère Damour, du service de déminage.
Rien ne vient faire obstacle au souffle d'une éventuelle explosion. Difficile dans ces conditions de prendre des dispositions pour réduire le périmètre de sécurité, comme cela a pu être le cas lors de précédentes opérations de désamorçage.
Le dimanche 1er juin, un coup de sirène retentira à 8 h, heure retenue pour l'évacuation du périmètre de sécurité. Un second coup de sirène annoncera la fin de l'opération de désamorçage. «Les habitants pourront probablement commencer à regagner leur domicile en fin de matinée ou en début d'après-midi», indique Philippe Paolantoni, le sous-préfet de Brest.
9 200 logements
Dès la semaine prochaine, Brest Métropole Océane mobilise 75 agents en vue de l'opération d'évacuation. Ils passeront dans les quelque 9 200 logements inclus dans le périmètre. Ils remettront à leurs occupants une lettre signée du sous-préfet et du maire de Brest, François Cuillandre, précisant les modalités de l'évacuation et les précautions à prendre en quittant son domicile.
Trois résidences de personnes âgées se trouvent dans le périmètre (Poul ar Bachet, Ker Héol, les Jardins d'Avalon). Elles aussi seront évacuées. Les personnes âgées jugées intransportables par leur médecin pourront rester à leur domicile. Celui-ci fera l'objet de mesures de confinement pour réduire le risque.
Les personnes qui n'ont pas de solution d'hébergement pourront se rendre à l'hôtel de ville où un accueil sera assuré. Un numéro vert, le 0800800619, est mis en service pour renseigner les Brestois.
Un dimanche a été retenu pour l'opération pour causer le moins de gêne possible. Techniquement, celle-ci pouvait avoir lieu plus tôt. Mais les autorités n'ont pas voulu la programmer le dimanche 25 mai, jour de la fête des Mères.
Dans l'Ouest, la précédente opération de cette envergure remonte à octobre 2006. La neutralisation d'une bombe avait nécessité l'évacuation de 22 000 personnes à Nantes.