Vous êtes ravi. L’entretien se déroule bien, et vous pensez avoir vos chances pour la suite du processus d’embauche. Problème, la question du salaire n’a pas été abordée. Que devez-vous faire ?
> Ne quittez pas la pièce comme ça
Vous n’êtes pas obligé de vous lancer dans les négociations dès le premier entretien, mais ne quittez surtout pas votre interlocuteur sans avoir évoqué franchement la question du salaire. « Certains recruteurs font exprès de ne pas en parler pour tester le candidat », explique Claude Baratay, consultant pour le cabinet de recrutement Bream & Laanaia. Résultat, si vous n’osez pas parler argent, vous risquez de passer pour un timoré et un inadapté au marché du travail… Laissez donc l’initiative au recruteur, c’est la coutume. Mais s’il n’en fait rien, vous devrez vous jeter à l’eau à la fin de l’entretien. Un bon moyen de caser le sujet sans trop vous mouiller est de dire : « nous n’avons pas parlé de la rémunération. Dans votre système de recrutement, il est peut-être prévu qu’elle fasse l’objet d’un autre entretien ? ». La balle n’est plus dans votre camp. Vous vous êtes montré serein, déterminé, et souple à la fois, puisque vous n’imposez rien.
> Soyez bien préparé
Attendre le prochain rendez-vous signifie aussi plus de temps pour se préparer au difficile exercice de la négociation. Quand l’heure viendra, vous devrez être vraiment prêt. Hors de question de rester bouche bée quand on vous demandera votre avis. « Il faut arriver, autant que possible, à deviner le salaire qu’on va se voir proposer, mais aussi être capable de proposer une fourchette de salaires si on vous demande votre avis », assure Claude Baratay. En vous aidant des forums internet, de la presse et de vos relations, informez-vous sur la réputation de l’entreprise, sa santé financière, ses concurrents (s’arrachent-ils les profils comme le vôtre ?), les salaires pratiqués sur le marché, etc. Assurez-vous de prendre en compte l’étendue de vos futures responsabilités, et les critères de performance sur lesquels vous serez évalué. Demandez-vous alors si vous êtes prêt à baisser vos prétentions, et préparez vos arguments pour les défendre.
> Sachez parler argent
« On entend encore trop souvent des choses comme : je veux tant parce je les vaux, ou parce que j’ai telle formation… ça ne veut rien dire », insiste Claude Baratay. Car un salaire ne se calcule pas par rapport à quelqu’un, mais par rapport à un poste, à un niveau de responsabilité. Quels risques allez-vous prendre ? Quel sera votre degré d’engagement ? Telles sont les véritables questions. Quant à la conscience aigüe de votre propre valeur… mettez-la un peu de côté ! Vous l’aurez compris, la modestie est de mise. Mais ne vous montrez pas non plus intimidé. Sachez que la gêne est présente aussi du côté du recruteur dans ce jeu de séduction mutuelle.
Derniers conseils : on parle toujours de salaire brut annuel, mais n’oubliez pas de prendre en considération les avantages en nature (ordinateur portable, frais de transport ou de repas,…), ainsi que les parts variables (primes, intéressements,…) lors de la négociation.