Locronan est un petit bourg bâti au pied d’une montagne et élévé au rang de ville en 1505 par Anne de Bretagne venue en pèlerinage.
Dès le XVe siècle, le chanvre fleurit à peu près partout dans la région de Locronan. De cette production naît aussitôt une industrie qui va faire prospérer la petite cité. La renommée des toiles issues de la manufacture de Locronan va vite traverser les frontières et même les océans.
C’est à cette époque de prospérité trouvée que remontent l’église saint Ronan ainsi que la petite chapelle du Penity attenante à celle-ci et abritant le gisant du saint (respectivement des XVe et XVIe siècle).
La place située devant elles, bordée de belles maisons renaissantes en granit et dotée en son centre d’un puits prend toute sa dimension le deuxième dimanche de juillet annuellement lors des Troménies mais encore plus toutes les six années lors de la grande Troménie (la dernière a eu lieu en 2001).
La tradition hagiographique du Haut Moyen Âge nous apprend que la région a été christianisée au Ve siècle par saint Ronan, ermite irlandais. La tradition orale contemporaine veut que saint Ronan parcourait chaque jour en pénitence le circuit de la petite troménie, et chaque dimanche celui de la grande. La ville de Locronan conserve à jamais la trace de son passage puisque nous la nommons désormais Locronan, le locus (l'espace) de Ronan.
Des celtisants ont associé la procession estivale de la grande troménie à sa consœur irlandaise du Croagh Patrick, qui se déroule chaque premier août soit à la fête celtique de Lugnasad ; saint Ronan pourrait être un avatar du dieu Lug.