Ingénieur informaticien, un métier qui ne paye pas ? Une étude nationale révèle qu'il n'y a pas d'embellie significative des niveaux de rémunération dans l'informatique. Dans les sociétés de services, les salaires restent particulièrement bas.
[EMAIL="commentaires@01net.fr?SUBJECT=Commentaire%20sur%20l%27article%20Ing%C3%A9nieur%20informaticien,%20un%20m%C3%A9tier%20qui%20ne%20paye%20pas%C2%A0?%20de%20Gilbert%20Kallenborn,%2001net.%20%28351392%29&BODY=Mon%20avis%20sur%20%27Ing%C3%A9nieur%20informaticien,%20un%20m%C3%A9tier%20qui%20ne%20paye%20pas%C2%A0?%27"]Gilbert Kallenborn[/EMAIL] , 01net., le 18/06/2007 à 18h10
Alors que certains cabinets de conseil prédisent une véritable surchauffe salariale dans l'informatique, le Conseil national des ingénieurs et des scientifiques de France (CNISF) semble quelque peu atténuer cette tendance. Cet organisme vient de finaliser son enquête annuelle sur la situation professionnelle des ingénieurs français. Côté salaires, l'informatique est moins bien cotée que les autres activités technologiques. Une augmentation générale de seulement 1,1 % Pour 2006, le salaire médian annuel brut (SMAB) des ingénieurs se situe à 51 875 euros (autrement dit, il y a autant d'ingénieurs qui gagnent plus que d'ingénieurs qui gagnent moins). Pour les ingénieurs en informatique, il est de 47 679 euros, ce qui représente une augmentation de 1,1 % par rapport à 2005.
Certaines activités s'en sortent mieux que d'autres. Dans le développement, l'intégration, le support et l'assistance, l'augmentation du SMAB se situe entre 3 et 3,8 %. Dans les domaines de la production, de l'exploitation, des études et du conseil, sa baisse s'inscrit dans une fourchette de 2 à 3,2 %. « Il existe bien un rattrapage au niveau des salaires, mais on est encore loin d'une surchauffe. Au sein des SSII, la situation salariale reste particulièrement médiocre », explique Régis Granarolo, porte-parole du Munci. En effet, selon la même étude, le SMAB dans les SSII se situe à 43 805 euros, faisant des sociétés de services l'un des secteurs les moins bien payés en France pour les ingénieurs. Seul le secteur de l'agriculture et de la pêche présente un niveau de rémunération encore plus bas.
Cette sous-performance sectorielle reste d'ailleurs vraie pour toutes les tranches d'âge, même pour les ingénieurs de moins de trente ans qui sont particulièrement représentés dans les SSII. « Cette situation est liée au modèle économique même des SSII. Les clients et les prestataires poursuivent le même but, à savoir la réduction des coûts. Elle se traduit au niveau des salaires », estime Régis Granarolo. Des interrogations sur les chiffres Toutefois, les chiffres du CNISF sont à prendre avec des pincettes. Les données reflètent les réponses formulées de manière volontaire et anonyme par 40 000 ingénieurs. L'étude n'est donc pas exhaustive, et certains spécialistes du recrutement s'étonnent des niveaux de salaires exprimés. « Les salaires bruts évalués par le CNISF ne correspondent pas à notre vision du marché et nous semblent sous-évalués, explique Dominique Galet, directeur de la division système d'information chez Michael Page. Les salaires bruts des postes d'informaticiens que nous négocions sont sensiblement plus importants. Par ailleurs, les niveaux de rémunération entre SSII et clients finaux tendent à se rejoindre. »
En revanche, le cabinet de recrutement est d'accord pour dire qu'il n'existe pas de surchauffe salariale, mis à part quelques postes bien précis comme développeur Java ou consultant PGI. « Dans l'ensemble, l'offre et la demande sont équilibrées », précise Dominique Galet.