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Automutilation ou autostimulation ?
« Chez certains enfants, on peut observer des mouvements répétitifs qui font partie du développement classique de l’enfant », explique le psychiatre. Par certains gestes, le petit enfant teste les propres limites de son corps, mais aussi se calme, se rassure. « Tout à chacun a pu éprouver la fonction anxiolytique de certains mouvements répétés », selon le psychiatre.C’est par exemple le cas de l’enfant qui se berce dans son lit, et va, par un effet d’entraînement, se cogner la tête, au risque d’associer douleur et soulagement
L’enjeu : qu’une phase du développement ne se fixe dans la durée et que l’enfant ne s’enferme ainsi dans cette autostimulation. « A partir du moment où en tant que parent, l’on s’inquiète, il est conseillé de consulter », estime le psychiatre. A fortiori si d’autres signes vous interpellent, car les gestes auto-agressifs peuvent faire partie d’un tableau général de troubles plus graves, comme l’autisme.
L’automutilation : une réponse à la frustration ?
Vers le fameux « âge du non », les comportements auto-agressifs peuvent devenir un mode de réaction face aux interdits posés par les parents. « Confronté à la frustration, l’enfant va trouver dans ce comportement une façon de surmonter l’interdit », explique le Pr Gicquel. Tout comme un adulte peut, sous le coup de la colère, donner un coup de poing dans le mur, l’enfant va « court-circuiter » cette psyché submerg&eeacute;e via une décharge motrice : se rouler par terre, se cogner la tête, se donner des coups de poing. « C’est aussi un moyen de pression, car en s’attaquant à lui-même, l’enfant perçoit qu’il attaque ses parents, tout autant qu’un appel à la contenance de ses parents dans ce moment de débordement », ajoute le professeur.
S’il faut agir sur le moment pour éviter que l’enfant ne se fasse mal, un tel comportement ne doit pas être pris isolément mais amener à une réflexion globale sur l’environnement socio-éducatif et la situation psychique de l’enfant, en sollicitant par exemple une aide extérieure si nécessaire.
Automutilation, autoagression : la réponse à une carence affective
Les gestes auto-agressifs prennent une tout autre signification dans un environnement affectif pauvre et se font alors souvent le symptôme d’un mal-être profond. « Un enfant en carence affective, en privation sensorielle, va alimenter lui-même son besoin en stimuli sensoriel. Si la maman est indisponible affectivement voire absente ou bien que l’environnement affectif est défaillant, l’enfant pourra se bercer lui-même, se cogner », explique le psychiatre.L’enjeu étant, encore une fois, que l’enfant ne s’enferme dans un tel comportement, dans une telle stratégie de fait inadaptée.
Passée la petite enfance, un véritable signal d’alarme
Selon une étude de 2006 réalisée auprès de 3000 jeunes adultes, 5 % des comportements d’automutilation débuteraient avant 10 ans. Ces gestes – se griffer, se couper, se brûler – qu’ils soient réalisés de façon compulsive ou impulsive, de manière cachée ou démonstrative, se font alors souvent l’écho d’un « conflit psychique, d’un débordement émotionnel ou au contraire d’un vide émotionnel ». Si chaque enfant et chaque histoire sont différents, ces comportements d’automutilation peuvent constituer un véritable signal d’alarme à prendre au sérieux, et représenter dans certains cas « l’antichambre d’un geste à risque de suicide », met en garde le psychiatre.
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