"Premier centre de cette sorte mis au jour en Europe"
En revanche, selon l'ambassade de Chine, ce "service logistique" délocalisé à l'extéaieur de Paris sert en fait "pour la communication". Le magazine est bien plus sceptique, assurant qu'il s'agit "du premier centre de cette sorte mis au jour en Europe". "Il servirait prioritairement à l'espionnage économique", apprend-t-on. Un spécialiste des interceptions satellitaires y détaille même le dispositif : une antenne tournée vers un satellite couvrant l'Afrique de l'Ouest et l'Amérique latine, une autre vers la Corne de l'Afrique et le Moyen-Orient, la troisième servant "probablement" à renvoyer les précieuses informations à Pékin. "Le centre de Chevilly-Larue intercepterait par exemple les communications (discussions, mails et SMS) des businessmen - Français et autres - qui négocient, sur place, des contrats miniers ou pétroliers", et servirait également à "écouter et pister les chefs terroristes islamistes".
L'hebdomadaire s'intéresse aussi à ce que sait la diplomatie française de ce système. Le Quai d'Orsay ne fait pas de "commentaires" sur ces révélations. Un "ancien haut responsable " croit savoir que la France a bien donné son feu vert en 2010 à l'installation de ces émetteurs, comme le veut le droit international. Mais pour "des moyens de transmission et non d'écoute", précise cette source selon laquelle la décision a fait "râler" la DGSI. L'un de ses hauts responsables explique pourtant qu'il ne s'agit pas d'un renseignement "agressif" : "Il y a d'autres formes d'espionnage chinois beaucoup plus offensives", dit-il, citant notamment les cyberattaques. Selon L'Obs, ce sont les négociations autour de juteux contrats entre les deux pays qui expliquerait la passivité de la diplomatique française. Malgré l'alternance au pouvoir, l'enjeu économique à l'égard de Pékin reste d'actualité. Les écoutes chinoises, qui se seraient fortement développées ces dernières années partout sur la planète, ont donc encore de beaux jours devant elles.