Alex arrive dans la cuisine et se sert un café. Le téléphone sonne et elle décroche. Alex : Allô ? Oh, maman. Oui. Oui. Oh ! J’aicomplètement oublié de l’appeler. J’ai complètement oublié. Ca m’estcomplètement sortie de la tête. Ecoute ! Je l’appelle ce soir. Promis,je l’appelle ce soir. Bah bien sûr maman, enfin. Oui... (Alex sort de la cuisine et Jean qui était caché, apparaît)
... D’accord. Sinon tu vas bien ?...
(Jean a une peluche à la main, il ouvre le micro-ondes, sort le café et met la peluche à la place)
... Ouais. Ouais, ben écoute, c’est une bonne idée. Pourquoi pas. Bien sûr, oui. D’accord...
(Jean prend le café et sort discrètement de la cuisine)
... Bah écoute ! Je vais en parler à Jean. Ouais...
(Alex revient dans la cuisine)
... Tu sais, Jean, il est pas comme ça. Bah non. Ouais, je vais lui en parler...
(Elle met le micro-ondes en route) ... Okay, puis on se rappelle demain. D’accord ? Bon, je te fais des gros bisous. Je te rappelle demain, tchao maman. Elle raccroche et pose le téléphone. Elle arrête le micro-ondes,ouvre la porte, et crie et pleure à la vue de la peluche devenue noire.
Alex : Mon doudou !!
Jean revient comme si de rien n'était.
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Jean vide un paquet de céréales. Jean : Alexandra ? Alex : Oui ? Quoi ? Jean : Elle est où ? Alex : De quoi ? Jean : La surprise ? Alex : Quelle surprise, Loulou ? Jean : La surprise qu’était dans le paquet de céréales. Alex : Franchement Jean. Je l’ai donné à Hélène pour son petit garçon. Jean : Attends, c’était quoi ? C’était quoi ? Alex : Je sais plus, Jean. C’était euh… c’était un autocollant. Jean : Non, non, non. C’était quoi ? Un tyrannosaure ou un tricératops ? Alex : J’en sais rien moi, j’y… Jean : Viens là ! Viens là ! Alex : Quoi ? Jean : C’était lui ou lui ? Alex : Pfff, je sais plus euh… c’était le orange là, voilà, c’était ça. Jean : J’aurais pu faire ma collection dedinosaures, bravo. Tu vas dire à Hélène de le ramener tout de suite.Alors là, tout de suite, okay ? Alex : Jean, je peux pas demander un truc comme ça à Hélène, surtout pour une bêtise pareille. Jean : C’est pas une bêtise. C’est MA bêtise. C’est ce que j’ai acheté de mes céréales, avec mon argent. Alex : Jean franchement, tu fais le bébé là. Jean : Je suis pas bébé. Il part. Alex : Mon petit Loulou. Ecoute ! Si tu es très gentil, je vais revenir cet après-midi avec une petite glace. Il revient. Jean : Avec du chocolat ? Alex : Oui, avec plein de chocolat, mon Loulou. Tu me fais un petit bisou ? Jean : Non. Alex : Un petit bisou. Jean : Non. Alex : Allez, sois gentil, fais un bisou... C’est bien. Tu auras 2 glaces. Et Jean repart.
Alex est au téléphone et fait la cuisine alors que Jean lit un magazine. Alex : Ouais. Ouais. Non, c’est pas vrai ? Oui. Jean : Hé oh ! Il lui fait signe de raccrocher. Alex : Oui. Ecoute, maman ! Je vais… je vais… Jean : Oui. Alex : Je vais te laisser. Oui. D’accord. Ecoute ! je te rappelle demain. Jean : Oui. Alex : D’accord. Jean : Allez, au revoir. Alex : Je te fais de gros bisous. Tchao maman. Tchao tchao. Jean : 2h que t’es au téléphone toi, oh ! Alex : Loulou, c’est maman. Jean : Je m’en fous. C’est bon, t’arrête maintenant. Ca suffit. Alex : Oui, promis. Ca y est. C’est fini. Jean : Terminé. Alex : J’appelle plus. Terminé. Jean : Non mais oh. Le téléphone sonne. Jean : C’est pas vrai, non. C’est qui ? C’est la mère, la copine ? Jean décroche. Jean : Allô ? Salut, Cathy, ça va ? (Alex lui fait des signes). Bah écoute, t’as pas de bol elle vient de partir là. Ah tu cherches le dossier de présentation ? (Elle lui fait encore des gestes). Ecoute, cherche dans son bureau, tu sais dans le deuxième tiroir ? Ouais. T’as pas la clé ? Euh… (Elle lui parle et lui dit où elle est). Auniveau de la deuxième étagère, tu sais ? Première étagère de labibliothèque noire, tu sais c’est tout à fait le genre de gonzesse àmettre ça là. Ouais. Eh ben voilà. Ouais, je t’en prie. Mais c’estnormal. Non attends, "mec génial", tu t’emportes là. Tu me gènes,Cathy. Bah écoute, t’es pas mal non plus. Non mais t’en trouveras undes comme moi. Tu sais, t’en trouves. On a pas jeté le moule. Hein ?Ouais. Mais bien sûr, ça serait chouette de se faire une petite bouffe,tu penses. La prochaine fois, essaie de m’appeler plus sur mon portableparce qu’à la maison, c’est un peu lourd. Okay, bah ça… okay… Alex prend le téléphone des mains de Jean. Alex : Dis donc, ça va. Je t’en… Bah y a personne ? Jean : Et non, y a personne, pauvre nouille. Elle a raccroché. Il rigole de son coup.
Jean prépare le petit déjeuner en dansant. Jean : Se réveille un matin… En me regardantsouffrir, ces instants difficiles où tu ne sais plus quoi dire… Tuoublieras, tu m’oublieras… You will forget… Hi ya hi ya hi ya ya ya… (Alex arrive et le regarde faire). You will forget… you will forget… Alex coupe le son et Jean s’arrête. Alex : N’importe quoi. Ridicule. Jean : Mais non. N’importe quoi. Alex : Tu t’es pris la honte. Tu t’es pris la honte. Jean : Mais non, je savais que t’étais là.
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Jean est à la table et lit le journal. Jean : Non, Alex, sûrement pas. Alors là, non, non, non. Alex : Allez, Loulou. Jean : Non, non. Alex : Minou, s’il te plait… Jean : Non. Alex : Va chercher du lait et des œufs. Allez, s’il te plait. Jean ? Si tu y vas… Elle lui dit quelque chose à l’oreille. Jean : Alex, y a 30 ans de lutte féministederrière toi. T’as lu tous les bouquins de Simone de Beauvoir. T’asregardé toutes les émissions de Christine Bravo, t’as même fait toutesles manif pour l’avortement, le droit des femmes, l’équité salariale.Et toi, toi qu’est-ce que tu fais ? Tu m’offres une petite pipe contreune petite commission. Franchement, je trouve ça… mais… Okay, j’y vais.J’y vais mais c’est la dernière fois... Et je veux une avance ! Alex : Ah non ! Les courses d’abord. Jean : Elle est forte. Alex : Yes !