Les jeunes avaient passé l’après-midi à consommer de l’alcool et à importuner ou agresser verbalement des habitants du village. Ils avaient été rappelés à l’ordre pour tapage nocturne un peu plus tôt dans la soirée. Ont-ils pensé que les étudiants étaient à l’origine de la venue des gendarmes ? Ils sont en tout cas allés demander des comptes, l’agressivité due à l’alcool semblant prendre le pas sur une réaction xénophobe primaire.
Quand un des étudiants chinois a ouvert la porte, il a été frappé sans sommation. Les coups ont continué sur ses camarades, qui voulaient repousser les assaillants. Au cours de la bagarre qui s’est terminée dans la rue, une bouteille de champagne a été jetée.
Une étudiante de 24 ans, fille d’une personnalité politique chinoise de premier plan, l’a reçue en plein visage. Hospitalisée dans un premier temps à Langon, elle a été transférée au CHU de Bordeaux avec une fracture au nez et à la pommette. Opérée samedi soir, elle était en mesure hier d’être entendue par les enquêteurs et de recevoir de la visite. Deux membres de l’ambassade de Chine à Paris se sont d’ailleurs rendus à son chevet en début d’après-midi.
D’emblée, les faits sont devenus une affaire d’État. Entre États. Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a dénoncé et condamné « avec une grande sévérité cet acte xénophobe dont les auteurs devront répondre devant la justice ». Hier, Stéphane Le Foll, qui s’est brièvement entretenu à Vinexpo avec les deux membres de l’ambassade chinoise, a demandé que la justice soit « ferme sur les sanctions ».
À Paris, l’ambassade de Chine a condamné « vivement », dans un communiqué, ce qu’elle a qualifié « d’attaque du 14 juin ». Elle appelle les autorités à prendre des mesures pour garantir la sécurité des étudiants en France. Cette agression fait en effet suite à la multiplication à Paris de vols et de violences ayant des Chinois pour cible.