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苏轼 文章选登 (中法对照),Jacques PIMPANEAU 译

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2012-7-28 11:54:54

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本帖最后由 toughkid 于 2012-9-1 01:18 编辑

La Falaise Rouge (premier texte)
(前)赤壁赋
    Le seizième jour de la septième lune, à l'automne 1082, avec quelques compagnons, je suis allé en bateau jusqu'au pied de la Falaise Rouge. Soufflait lentement un vent frais qui ne soulevait aucune vague. J'ai levé ma coupe pour inviter mes compagnons à boire et j'ai récité un poème sur la lune qui brillait, chanson charmante. Peu après, la lune s'est levée au-dessus des montagnes de l'Est : elle hésitait entre la Grande Ourse et l'étoile du Bouvier. Une rosée blanche recouvrait le fleuve et l'éclat de l'eau rejoignait le ciel. Notre esquif voguait librement telle une feuille à l'abandon sur l'espace sans fin de l'eau. Il voguait librement comme s'il était emporté dans le ciel. Sans savoir où nous allions, nous avions l'impression de voler comme si nous abandonnions le monde humain, comme s'il nous avait poussé des ailes, et que nous nous élevions, tels des immortels.
    Nous commençâmes alors à boire et devînmes fort joyeux. Nous chantions en battant le rythmes le long du bateau. Notre chanson disait : « Mat de cannelier, rames de magnolia. Nous frappons une eau claire et transparents et remontons le courant qui brille. Mes pensées partent au loin et mon regard se tourne vers une belle femme dans un coin du ciel. » Un de nos compagnons nous jouait de la flûte. Sa musique mélodieuse contenait aussi comme du ressentiment et de la rancœur ; on aurait dit qu'il pleurait et se plaignait, et le son se poursuivait comme un fil qui se déroulait sans se casser. Peut-être faisait-il danser un dragon caché au fin fond des gorges sombres et pleurer une veuve toute seule sur une barque solitaire.
    J'en fus fort attristé et, remettant en ordre mon habit et me redressant sur mon siège, je demandai au musicien : « Pourquoi une telle mélodie ? » Et il me répondit : « La lune brille, les étoiles sont rares, les pies volent vers le sud : ne sont-ce pas là des vers de Cao Cao ? Si l'on ne se tourne vers l'ouest, on voit Xiakou, vers l'est Wuchang ; montagnes et fleuve se fondent en un vert foncé lugubre ; n'est-ce pas ici que Cao Cao a été vaincu par Zhou Yu ? Il s'était emparé de Jingzhou et avait descendu le fleuve jusqu'à Jiangling. Ses bateaux qui suivaient le courant vers l'est s'étendaient sur mille lieues, et ses étendards cachaient la vue du ciel. Il se versa du vin, il s'approcha du fleuve et, sa hallebarde en main, il composa ce poème. Il fut certes le héros de toute une génération, et à présent où est-il ? A plus forte raison, qu'adviendra-t-il de vous, de moi, des pêcheurs et bûcherons au bord du fleuve, de nous qui avons pour compagnons poissons et crevettes, pour amis daims et chevreuils, qui avançons sur un esquif semblable à une feuille, qui levons gourdes et coupes en nous invitant les uns les autre à boire. Nous avons été envoyés dans l'univers comme des éphémères et des paillons de nuit, grains de riz dans l'océan. Je m'attriste du bref instant de ma vie, j'envie l'infini du long fleuve, je voudrais voler à la traîne des immortels, enlacer la lune et durer autant qu'elle. Mais je sais que cela est impossible à obtenir, et je confie ma mélodie au vent triste. » Je rétorquai : « Connaissez-vous aussi l'eau et la lune ? Elles passent comme ce courant, mais sans jamais partir. Le plein et le vide sont comme elles, et finalement il n'y a ni disparition ni prolongation. Si l'on considère ce qui se transforme de soi-même dans l'univers, rien ne résiste, même le temps d'un clin d’œil ; et si l'on considère ce qui reste sans se transformer, alors tout est infini, et moi aussi. Qu'envierions-nous ? En outre, dans le monde, chaque chose a un maître. Si quelque chose ne m'appartient pas, je ne peux en saisir la moindre parcelle. Mais la brise sur le fleuve, la lune sur les montagnes, que mon oreille transforme en sons et mon œil en couleurs, rien ne m'interdit d'y puiser et je peux en profiter sans fin. C'est un trésor infini de la création dont vous et moi pouvons jouir ensemble. »
    Mes compagnons, tout contents, se mirent à rire. Nous avons lavé les coupes et nous sommes reversés à boire ; quand nous eûmes fini la viande et les fruits, tasses et assiettes gisaient en désordre. En se servant mutuellement d'oreillers, nous avons dormi dans le bateau sans nous rendre compte que l'est blanchissait...

原文
  壬(rén)戌 (xū)之秋,七月既望,苏子与客泛舟游于赤壁之下。清风徐来,水波不兴。举酒属(zhǔ)客,诵明月之诗,歌窈(yǎo)窕(tiǎo)之章。少(shǎo) 焉,月出于东山之上,徘徊于斗(dǒu )牛之间。白露横江,水光接天。纵一苇之所如,凌万顷之茫然。浩浩乎如冯 (píng) 虚御风,而不知其所止;飘飘乎如遗世独立,羽化而登仙。
  于是饮酒乐甚,扣舷(xián)而歌之。歌曰:“桂棹(zhào)兮兰桨,击空明兮溯(sù)流光。渺渺兮予怀,望美人兮天一方。”客有吹洞箫者,倚歌而和(hè)之。其声呜呜然,如怨如慕,如泣如诉,余音袅袅(niǎo),不绝如缕。舞幽壑(hè)之潜蛟,泣孤舟之嫠(lí)妇。 
  苏子愀(qiǎo)然,正襟危坐而问客曰:“何为其然也?”客曰:“‘月明星稀,乌鹊南飞’,此非曹孟德之诗乎?西望夏口,东望武昌。山川相缪(liáo),郁乎苍苍,此非孟德之困于周郎者乎?方其破荆州,下江陵,顺流而东也,舳(zhú)舻(lú)千里,旌(jīng)旗蔽空,酾(shī)酒临江,横槊(shuò)赋诗,固一世之雄也,而今安在哉?况吾与子渔樵(qiáo)于江渚(zhǔ)之上,侣鱼虾而友麋(mí)鹿,驾一叶之扁舟,举匏(páo)樽(zūn)以相属(zhǔ)。寄蜉(fú)蝣(yóu)于天地,渺沧海之一粟(sù)。哀吾生之须臾(yú),羡长江之无穷。挟(xié)飞仙以遨游,抱明月而长终。知不可乎骤得,托遗响于悲风。”
  苏子曰:“客亦知夫水与月乎?逝者如斯,而未尝往也;盈虚者如彼,而卒莫消长(zhǎng)也。盖将自其变者而观之,则天地曾不能以一瞬;自其不变者而观之,则物与我皆无尽也,而又何羡乎?且夫天地之间,物各有主,苟非吾之所有,虽一毫而莫取。惟江上之清风,与山间之明月,耳得之而为声,目遇之而成色,取之无禁,用之不竭,是造物者之无尽藏(zàng)也,而吾与子之所共食。”
  客喜而笑,洗盏(zhǎn)更酌 (zhuó)。肴(yáo)核既尽,杯盘狼籍(jí)。相与枕藉(jiè)乎舟中,不知东方之既白。

译文:
  壬戌年秋,七月十六日,苏轼与友人在赤壁下泛舟游玩。清风阵阵拂来,水面波澜不起。举起酒杯向同伴敬酒,吟诵(赞美)明月的诗句,吟唱婉转优美的乐曲。不多时,明月从东山后升起,盘桓在斗宿与牛宿之间。白茫茫的雾气横贯江面,清泠泠的水光连着天际。听任小船漂流到各处,凌于苍茫的万顷江面之上。乘着轻风(在江面上)无所不至,并不知到哪里才会停栖,感觉身轻得似要离开尘世飘飞而去,有如道家羽化成仙。
  这时候喝酒喝得高兴起来,用手叩击着船舷,应声高歌。歌中唱道:“桂木船棹呵香兰船桨,迎击空明的粼波,逆着流水的泛光。我的心怀悠远,想望伊人在天涯那方”。有客人吹起洞箫,按着节奏为歌声伴和,洞箫呜呜作声:有如怨怼有如倾慕,既像啜泣也像低诉,尾声凄切、婉转、悠长,如同不断的细丝。能使深谷中的蛟龙为之起舞,能使孤舟上的寡妇听了落泪。
  苏轼的容色改变,整好衣襟坐端正,向客人问道:“(曲调)为什么这样(悲凉)呢?”同伴回答:“‘月明星稀,乌鹊南飞’,这不是曹公孟德的诗么?(这里)向西可以望到夏口,向东可以望到武昌,山河接壤连绵不绝,(目力所及)一片苍翠。这不正是曹孟德被周瑜所围困的地方么?当初他攻陷荆州,夺得江陵,沿长江顺流东下,麾下的战船延绵千里,旌旗将天空全都蔽住,在江边持酒而饮,横转矛槊吟诗作赋,委实是当世的一位英雄人物,而今天又在哪里呢?何况我与你在江边的水渚上打渔砍柴,与鱼虾作伴,与麋鹿为友,(在江上)驾着这一叶小舟,举起杯盏相互敬酒,如同蜉蝣置身于广阔的天地中,像沧海中的一颗粟米那样渺小。(唉,)哀叹我们的一生只是短暂的片刻,(不由)羡慕长江的没有穷尽。(想要)与仙人携手遨游各地,与明月相拥而永存世间。知道这些终究不能实现,只得将憾恨化为箫音,托寄在悲凉的秋风中罢了。”
  苏轼道:“你可也知道这水与月?流逝的就象这水,其实并没有真正逝去;时圆时缺的就象这月,终究又何尝盈亏。可见,从事物变易的一面看来,天地间没有一瞬间不发生变化;而从事物不变的一面看来,万物与自己的生命同样无穷无尽,又有什么可羡慕的呢?何况天地之间,凡物各有自己的归属,若不是自己应该拥有的,即令一分一毫也不能求取。只有江上的清风,以及山间的明月,送到耳边便听到声音,进入眼帘便绘出形色,取得这些不会有人禁止,感受这些也不会有竭尽的忧虑。这是造物者(恩赐)的没有穷尽的大宝藏,你我尽可以一起享用。”于是同伴喜笑颜开,更换杯盏重新饮酒。菜肴和果品都被吃完,只剩下桌上的杯碟一片凌乱。(苏子与同伴)在船里互相枕着垫着睡去,不知不觉天边已经显出白色(指天明)。
2012-7-28 11:56:22

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本帖最后由 toughkid 于 2012-7-28 13:05 编辑

La Falaise Rouge (deuxième texte)
(后)赤壁赋
    Le quinzième jour du dixième mois de la même année 1082, de mon Pavillon des Neiges, je suis retourné au pavillon Lingao au bord du fleuve. Avec deux compagnons, nous avons franchi la pente de la colline Huangui. Une gelée blanche s'était répandue et les arbres avaient perdu toutes leurs feuilles. Les ombres des hommes s'allongeaient sur le sol et, quand on levait les yeux, on voyait la lune brillante. Quand nous nous retournions, nous étions tout heureux et nous chantions à l'unisson en marchant. « Il y a des amis, mais pas de vin ; et même s'il y avait du vin, il n'y aurait pas de viande. Comment est-ce possible par une si belle nuit avec ce clair de lune et cette brise fraîche ! Soupirai-je. – En fin d'après-midi, rétorqua un de mes compagnons, j'ai attrapé au filet un poisson, un de ceux à la bouche gigantesque et aux fines écailles qui ressemblent aux lottes du Songjiang. Mais où trouver du vin ? » Je suis revenu et j'en ai parlé à ma femme. « J'ai un boisseau de vin, dit-elle, que je garde depuis longtemps au cas où tu en aurais besoin inopinément. »
    Nous avons pris le vin et le poisson, et nous sommes retournés en barque au pied de la Falaise Rouge. Le courant résonnait, les falaises s'élevaient à mille pieds, les montagnes derrière étaient hautes et la lune toute petite, de l'eau coulait entre les pierres. Nous étions venus récemment et pourtant je ne reconnaissais pas le paysage. J'ai relevé mon vêtement et commencé l'ascension de la paroi escarpée, j'écartais les plantes, je m'accroupissais sur les pierres qui ressemblaient à des bêtes fauves, grimpais le long de dragons, m'accrochais aux nids suspendus d'hirondelles et je voyais en bas le palais caché du Dieu du Fleuve. Mes deux compagnons n'avaient pu me suivre. Un long hululement se fit entendre, les plantes en tressaillaient, les montagnes et les gorges le reprirent en écho, le vent se leva, l'eau s'agita. Soudain je me sentis très triste et pris peur. J'étais trop effrayé pour pouvoir rester. Je suis redescendu et remonté sur le bateau, que nous avions laissé glisser au fil de l'eau sans nous soucier où il s'arrêterait et où nous pourrions nous reposer.
    Minuit approchait, tout était silencieux. Tout à coup apparut une grue solitaire qui traversa le fleuve en venant de l'est. Ses ailes étaient comme des roues, sons plumage comme une jupe sombre surmonté d'un corsage clair. En poussant un cri, elle passa très bas, juste au-dessus de notre bateau, et partit vers l'ouest. Très vite mes compagnons s'en allèrent et moi aussi je rentrai me coucher. Je vis en rêve un taoïste en habit de plumes qui avançait comme en volant. Passant au pied du pavillon Lingao, il me salua et dit : « Vous êtes-vous distrait au pied de la Falaise Rouge ? » Je lui demandai son nom, mais il baissa la tête sans me répondre. « Oh là ! je vous reconnais : tout à l'heure dans la nuit, l'oiseau qui est passé au-dessus de moi en criant, n'était-ce pas vous ? » Le taoïste sourit en se retournant. Je me réveillai soudain, ouvris la porte pour regarder, il avait disparu.

原文:

  是岁十月之望,步自雪堂,将归于临皋(gāo)。二客从予过黄泥之坂。霜露既降,木叶尽脱,人影在地,仰见明月,顾而乐之,行歌相答。
  已而叹曰:“有客无酒,有酒无肴(yáo),月白风清,如此良夜何!”客曰:“今者薄暮,举网得鱼,巨口细鳞,状如松江之鲈。顾安所得酒乎?”归而谋诸妇。妇曰:“我有斗酒,藏之久矣,以待子不时之需。”
  于是携酒与鱼,复游于赤壁之下。江流有声,断岸千尺;山高月小,水落石出。曾日月之几何,而江山不可复识矣。予乃摄衣而上,履巉(chán )岩,披蒙茸,踞虎豹,登虬龙,攀栖鹘(hú)之危巢,俯冯夷之幽宫。盖二客不能从焉。划然长啸,草木震动,山鸣谷应,风起水涌。予亦悄然而悲,肃然而恐,凛乎其不可留也。反而登舟,放乎中流,听其所止而休焉。
  时夜将半,四顾寂寥。适有孤鹤,横江东来。翅如车轮,玄裳缟(gǎo)衣,戛然长鸣,掠予舟而西也。须臾客去,予亦就睡。梦一道士,羽衣蹁跹,过临皋(gāo)之下,揖(yī )予而言曰:“赤壁之游乐乎?”问其姓名,俯而不答。“呜呼!噫嘻!我知之矣。畴(chóu)昔之夜,飞鸣而过我者,非子也邪?”道士顾笑,予亦惊寤(wù )。开户视之,不见其处。

译文:

  这一年十月十五日,我从雪堂出发,准备回临皋亭。有两位客人跟随着我,一起走过黄泥坂。这时霜露已经降下,树叶全都脱落。我们的身影倒映在地上,抬头望见明月高悬。向四周看看,心里十分快乐;于是一面走一面吟诗,相互酬答。
  过了一会儿,我叹惜地说:“有客人却没有酒,有酒却没有菜。月色皎洁,清风吹拂,这样美好的夜晚,我们怎么度过呢?”一位客人说:“今天傍晚,我撒网捕到了鱼,大嘴巴,细鳞片,形状就象吴淞江的鲈鱼。不过,到哪里去弄到酒呢?”我回家和妻子商量,妻子说:“我有一斗酒,保藏了很久,为了应付您突然的需要。”
  就这样,我们携带着酒和鱼,再次到赤壁的下面游览。长江的流水发出声响,陡峭的江岸高峻直耸;山峦很高,月亮显得小了,水位降低,礁石露了出来。才相隔多少日子,上次游览所见的江景山色再也认不出来了!我就撩起衣襟上岸,踏着险峻的山岩,拨开纷乱的野草;蹲在虎豹形状的怪石上,又不时拉住形如虬龙的树枝,攀上猛禽做窝的悬崖,下望水神冯夷的深宫。两位客人都不能跟着我到这个极高处。我大声的长啸,草木被震动,高山与我共鸣,深谷响起了回声,大风刮起,波浪汹涌。我也不觉忧伤悲哀,感到恐惧,觉得这里使人害怕,不可久留。回到船上,把船划到江心,任凭它漂流到哪里就在哪里停泊。
  这时快到半夜,望望四周,觉得冷清寂寞得很。正好有一只鹤,横穿江面从东边飞来,翅膀象车轮一样大小,尾部的黑羽如同黑裙子,身上的白羽如同洁白的衣衫,它嘎嘎地拉长声音叫着,擦过我们的船向西飞去。过了会儿,客人离开了,我也回家睡觉。梦见一位道士,穿着羽毛编织成的衣裳,轻快地走来,走过临皋亭的下面,向我拱手作揖说:“赤壁的游览快乐吗?”我问他的姓名,他低头不回答。“噢!哎呀!我知道你的底细了。昨天夜晚,边飞边叫经过我船上的,不就是你吗?”道士回头笑了起来,我也忽然惊醒。开门一看,却看不到他在什么地方。
2012-7-28 11:57:41

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本帖最后由 toughkid 于 2012-7-28 13:07 编辑

Sur Jia Yi
贾谊论
    Ce qui est difficile, ce n'est pas d'avoir du talent, mais de savoir s'en servir. Dommage ! Jia Yi était né avec le talent pour devenir l'assistant d'un empereur, mais il n'a pas su l'utiliser.
    Si ce que veut obtenir l'homme de bien est éloigné, il faut nécessairement attendre. Si ce qu'on veut atteindre est grand, il faut nécessairement être patient. Les anciens sages étaient doués d'un talent suprême, mais finalement ne pouvaient en appliquer que le dix millième. Or ce n'était pas forcément toujours la faute du souverain de l'époque, parfois c'était dû à leur propre comportement.
    Lorsque je lis les essais de Jia Yi, en me fondant sur ce qu'il dit, je pense que même les fondateurs des trois dynasties de l'Antiquité ne l'auraient sans doute pas dépassé de loin. Alors qu'il était né sous un souverain comme l'empereur Wen des Han, il est mort de tristesse faute d'avoir été utilisé. Est-ce que, sans un empereur comme Yao ou Shun, il n'y a finalement pas moyen de faire quoi que ce soit ? Confucius a essayé de servir toute une série de princes et, à moins de tomber dans un pays sans aucune vertu, il s’efforçait de les soutenir, espérant qu'un jour peut-être il pourrait appliquer son Tao. Étant sur le point de se rendre au royaume de Chu, il y envoya d'abord Ran You le précéder et Zi Xia pour y faire part de ses intentions. Car l'homme de bien se donne beaucoup de mal dans le désir d'obtenir un souverain valable. Quand Meng Zi quitta le royaume de Qi, il resta trois nuits à Zhou avant de partir et disait encore : « Peut-être que le souverain va me rappeler. » Telle est la profondeur de l'attachement de l'homme de bien à son souverain qu'il ne peut souffrir de l'abandonner. Quand son disciple Gongsun Chou lui demanda pourquoi il n'était pas content, il répondit : « Pour remettre de l'ordre à présent dans l'empire, qui donc, à part moi, pourrait le faire ? Pourquoi serais-je content ? » L'homme de bien est tout à fait conscient de sa propre valeur et ce n'est que si personne ne sait l'utiliser qu'il se retire sans regret. Mais quelqu'un comme Jia Yi ; ce n'est pas que l'empereur Wen ne sut pas l'utiliser, c'est que lui ne sut pas utiliser l'empereur Wen.
    Le marquis de Jiang prit dans ses propres mains le sceau impérial et le remit à l'empereur Wen ; Guan Ying a pris la tête de plusieurs centaines de milliers de soldats et a remporté une victoire décisive contre les membres de la famille Lv. Mais ils étaient d'anciens généraux de l'empereur Gaozu et avaient déjà établi cette relation entre souverain et vassaux qui est l'équivalent du lien charnel entre père et fils. Jia Yi, jeune homme de Luoyang, voulait en un seul jour faire écarter les anciens membres de la cour et renouveler tout la politique. Mais c'était là trop demander. Quelqu'un comme Jia Yi aurait d'abord dû se gagner les hommes, depuis le souverain jusqu'au vassal le moins élevé : comme le marquis de Jiang et Guan Ying, inspirer peu à peu la confiance, se lier d'amitié profonde avec le Fils du Ciel de façon à ce que celui-ci n'ait plus aucune réticence à son égard, que les grands vassaux n'éprouvent plus de jalousie. C'est seulement ensuite que l'on peut agir sur tout l'empire, faire exactement ce qu'on veux : en moins de dix ans, on peut alors réaliser son ambition. Comment au bout d'une seule conversation peut-on causer de la sympathie ! Je vois qu'en traversant la rivière Xiang, il a composé un texte à la mémoire de Qu Yuan et, prisonnier de sa tristesse, il voulut aussitôt partir au loin. Ensuite, il se fit tellement de mal à pleurer sur son sort qu'il finit par mourir. C'était qu'il ne parvenait pas à affronter une situation défavorable. Si des propositions ne sont pas retenues la première fois, comment peut-on prévoir qu'elles ne le seront pas par la suite ! Il ne savait pas attendre en silence dans changements et il s'est meurtri lui-même à ce point ! Quel dommage ! Il avait un grand idéal, mais ne savait pas jauger les conditions. Il avait plus que le talent nécessaire, mais pas assez d'expérience.
    Parmi les anciens, ceux qui avaient un talent supérieur aux autres étaient obligés de s'impliquer dans les entraves du monde. C'est pourquoi, à moins d'un souverain intelligent et éclairé qui eût confiance en eux, il ne pouvait donner toute la mesure de leur talent. Depuis toujours on loue Fu Jian pour avoir recruté Wang Meng, qui résidait au fin fond de la campagne, et pour avoir, dès le premier jour, complètement écarté ses anciens vassaux afin de faire des plans avec lui. Si un homme ordinaire comme Fu Jian a obtenu à peu près la moitié de l'empire, c'est sans doute grâce à lui ! Je compatis fort à l'idéal de Jia Yi, c'est pourquoi j'ai écrit ce texte, et aussi dans l'espoir qu'un souverain, s'il obtient un homme comme Jia Yi, comprenne sa conduite empreinte de droiture, car s'il ne l'utilise pas même une seule fois, il lui brisera le cœur sans qu'il puisse s'en relever ; mais aussi dans l'espoir que ceux qui ressemblent à Jia Yi fassent plus attention à leur comportement.

原文:

  非才之难,所以自用者实难。惜乎!贾生,王者之佐,而不能自用其才也。
  夫君子之所取者远,则必有所待;所就者大,则必有所忍。古之贤人,皆负可致之才,而卒不能行其万一者,未必皆其时君之罪,或者其自取也。
  愚观贾生之论,如其所言,虽三代何以远过?得君如汉文,犹且以不用死。然则是天下无尧、舜,终不可有所为耶?仲尼圣人,历试于天下,苟非大无道之国,皆欲勉强扶持,庶几一日得行其道。将之荆,先之以冉有,申之以子夏。君子之欲得其君,如此其勤也。孟子去齐,三宿而后出昼,犹曰:“王其庶几召我。”君子之不忍弃其君,如此其厚也。公孙丑问曰:“夫子何为不豫?”孟子曰:“方今天下,舍我其谁哉?而吾何为不豫?”君子之爱其身,如此其至也。夫如此而不用,然后知天下果不足与有为,而可以无憾矣。若贾生者,非汉文之不能用生,生之不能用汉文也。
  夫绛侯亲握天子玺而授之文帝,灌婴连兵数十万,以决刘、吕之雌雄,又皆高帝之旧将,此其君臣相得之分,岂特父子骨肉手足哉?贾生,洛阳之少年。欲使其一朝之间,尽弃其旧而谋其新,亦已难矣。为贾生者,上得其君,下得其大臣,如绛、灌之属,优游浸渍而深交之,使天子不疑,大臣不忌,然后举天下而唯吾之所欲为,不过十年,可以得志。安有立谈之间,而遽为人“痛哭”哉!观其过湘为赋以吊屈原,纡郁愤闷,趯(yuè)然有远举之志。其后以自伤哭泣,至于夭绝。是亦不善处穷者也。夫谋之一不见用,则安知终不复用也?不知默默以待其变,而自残至此。呜呼!贾生志大而量小,才有余而识不足也。
  古之人,有高世之才,必有遗俗之累。是故非聪明睿智不惑之主,则不能全其用。古今称苻坚得王猛于草茅之中,一朝尽斥去其旧臣,而与之谋。彼其匹夫略有天下之半,其以此哉!愚深悲生之志,故备论之。亦使人君得如贾生之臣,则知其有狷介之操,一不见用,则忧伤病沮,不能复振。而为贾生者,亦谨其所发哉!

译文:
    不是才能难得,而是自己把才能施展出来实在困难。可惜啊,贾谊是辅佐帝王的人才,却未能施展自己的才能。
  君子要想达到长远的目标,则一定要等待时机;要想成就伟大的功业,则一定要能够忍耐。古代的贤能之士,都有建功立业的才能,但有些人最终未能施展其才能于万一,未必都是当时君王的过错,也许是他们自己造成的。
  我看贾谊的议论,照他所说的规划目标,即使夏、商、周三代的成就又怎能远远地超过它?遇到像汉文帝这样的明君,尚且因未能尽才而郁郁死去,照这样说起来,如果天下没有尧、舜那样的圣君,就终身不能有所作为了吗?孔子是圣人,曾周游天下,只要不是极端无道的国家,他都想勉力扶助,希望终有一天能实践他的政治主张。将到楚国时,先派冉有去接洽,再派子夏去联络。君子要想得到国君的重用,就是这样的殷切。孟子离开齐国时,在昼地住了三夜才出走,还说: “齐宣王大概会召见我的。”君子不忍心别离他的国君,感情是这样的深厚。公孙丑向孟子问道:“先生为什么不高兴?”孟子回答:“当今世界上(治国平天下的人才),除了我还有谁呢?我为什么要不高兴?”君子爱惜自己是这样的无微不至。如果做到了这样,还是得不到施展,那么就应当明白世上果真已没有一个可以共图大业的君主了,也就可以没有遗憾了。象贾谊这样的人,不是汉文帝不重用他,而是贾谊不能利用汉文帝来施展自己的政治抱负啊。
  周勃曾亲手持着皇帝的印玺献给汉文帝,灌婴曾联合数十万兵力,决定过吕、刘两家胜败的命运,他们又都是汉高祖的旧部,他们这种君臣遇合的深厚情分,哪里只是父子骨肉之间的感情所能比拟的呢?贾谊不过是洛阳的一个青年,要想使汉文帝在一朝一夕之间,就全部弃旧图新,也真太难了。作为贾谊这样的人,应该上面取得皇帝的信任,下面取得大臣的支持,对于周勃、灌婴之类的大臣,要从容地、逐渐地、感情深厚地结交他们,使得天子不疑虑,大臣不猜忌,这样以后,整个国家就会按我的主张去治理了。不出十年,就可以实现自己的理想。怎么能在顷刻之间就突然对人痛哭起来呢?看他路过湘江时作赋凭吊屈原,心绪紊乱,十分忧郁愤闷,大有远走高飞、悄然退隐之意。此后,终因经常感伤哭泣,以至于短命早死,这也真是个不善于身处逆境的人。谋略一旦不被采用,怎么知道就永远不再被采用呢?不知道默默地等待形势的变化,而自我摧残到如此地步。唉,贾谊真是志向远大而气量狭小,才力有余而见识不足。
  古人有出类拔萃的才能,必然会不合时宜而招致困境,这就是所以若非英明智慧、不受蒙蔽的君主,就不能充分发挥他们的作用。古人和今人都称道苻坚能从草野平民之中起用了王猛,在很短时间内全部斥去了原来的大臣而与王猛商讨军国大事。苻坚那样一个平常之辈,竟能占据了半个中国,这道理就在于此吧。我很惋惜贾谊的抱负未能施展,所以对此加以详尽的评论。同时也要使君主明白:如果得到了象贾谊这样的臣子,就应当了解这类人有孤高不群的性格,一旦不被重用,就会忧伤颓废,不能重新振作起来。而像贾谊这种人,也应该有节制地发泄自己的情感啊!
2012-7-28 11:58:37

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本帖最后由 toughkid 于 2012-7-28 13:08 编辑

Sur Chao Cuo
晁错论
    Parmi les malheurs dans un empire, le plus insurmontable est quand on s'accorde pour dire que la paix règne, qu'il ne se passe rien, alors qu'en fait il y a des dangers qu'on ne jauge pas. Si l'on reste assis à regarder les changements sans rien faire, il est à craindre qu'on en arrive à l'irréparable. Si l'on se dresse et qu'on s'efforce d'agir, comme l'empire est supposé être alors en paix, on ne vous croit pas. Seuls des hommes de bien empreints de droiture et des responsables héroïques peuvent alors se manifester pour faire face aux grandes difficultés qui s'annoncent et essayer de faire preuve de grands mérites. Mais ce n'est certes pas ceux qui s'efforcent à tout prix en un temps très court de se faire un nom qui en sont capables.
    Quand, dans une période de paix, se profilent déjà à l'horizon de grandes difficultés, si quelqu'un est capable de les prévoir, de préconiser des remèdes et de s'en expliquer, mais si, une fois ces événements survenus, il veut se retirer et laisser la responsabilité de l'action à d'autres, tous les malheurs du pays ne manqueront pas de retomber sur lui.
    Autrefois Chao Cuo, étant entièrement dévoué à la dynastie Han, cherchait à affaiblir les princes de l'Ouest. Ceux-ci se rebellèrent et réclamèrent l'exécution de Chao Cuo, qui fut sacrifié par l'empereur Jingdi sans y regarder de plus près. Tout le monde plaignit Chao Cuo de subir un tel malheur par loyalisme, et personne ne comprit que c'était lui-même qui avait attiré ce malheur sur lui.
    Ceux qui dans l'Antiquité ont accompli de grandes choses n'avaient pas seulement un talent exceptionnel, ils devaient aussi absolument avoir un idéal tenace et inébranlable. Yu le Grand a dompté les eaux, a creusé le défilé de Longmen, a maîtrisé le Fleuve Jaune et a permis aux eaux de s'écouler vers la mer. Mais avant d'y réussir, il s'est trouvé face à des dangers terrifiants de barrages qui cédaient. Ce n'est que parce qu'il a pu les prévoir et, quand ils sont survenus, les a maîtrisés patiemment sans en avoir peur qu'il a réussi.
    Il n'y a pas de quoi s'étonner que, si l'on veut soudain affaiblir sept principautés puissantes, celles-ci se rebellent. A ce moment-là, Chao Cuo, au lieu de payer de sa personne, de faire face à ces grandes difficultés, de maîtriser les principautés de Wu et de Chu, n'a songé qu'à sa propre sécurité ; il a voulu envoyer l'empereur prendre la tête des armées, tandis que lui restait à l'arrière garder la capitale. Mais qui d'autre que lui avait provoqué cette rébellion des sept principautés ? S'il voulait obtenir une haute réputation, comment pouvait-il fuir alors les responsabilités et les dangers ! Au lieu de prendre lui-même le commandement de l'armée et de faire face aux dangers, il est resté en sécurité à l'arrière alors que lui-même était à l'origine des difficultés, et il a envoyé l'empereur risquer sa vie. Dans ces conditions, il est facile de comprendre pourquoi les membres loyaux et dévoués de la cour et du gouvernement lui en ont voulu et ont été injustes envers lui. Dans ces circonstances, même s'il y avait pas eu Yuan Ang pour l'accuser, il n'aurait pas échappé aux malheurs. Pourquoi ? Comme lui-même voulut rester à l'arrière et envoyer quelqu'un d'autre à sa place prendre le commandement des armées, l'empereur se trouva dans une position très difficile ; il ne pouvait s'opposer à sa proposition et se sentit obligé de le remplacer, c'est pourquoi les paroles de Yuan Ang purent créer de l'inimitié entre eux. Si quand les principautés de Wu et de Chu se rebellèrent, Chao Cuo avait payé de sa personne face aux dangers, jour et nuit avait entraîné les troupes, était parti à l'est se mesurer aux rebelles sans aller jusqu'à impliquer l'empereur, celui-ci se serait appuyé sur lui sans avoir peur et, y aurait-il eu cent Yuan Ang, il n'aurait pas été possible de créer de l'antagonisme entre eux.
    Dommage ! Quand un homme de bien veut s'acquérir des mérites hors du commun, il ne doit pas faire des plans pour se protéger lui-même. Si Chao Cuo avait pris le commandement des armées et lancé une expédition contre les principautés en rébellion, il aurait sans doute eu le mérite de la victoire. Mais parce qu'il ne songea qu'à se protéger, l'empereur fut mécontent et les courtisans félons y virent l'occasion de s'immiscer entre eux. C'est parce que Chao Cuo a voulu se protéger qu'en fait il a créé son propre malheur.

原文:
  天下之患,最不可为者,名为治平无事,而其实有不测之忧。坐观其变,而不为之所,则恐至於不可救;起而强为之,则天下狃於治平之安而不吾信。惟仁人君子豪杰之士,为能出身为天下犯大难,以求成大功;此固非勉强期月之间,而苟以求名之所能也。
  天下治平,无故而发大难之端;吾发之,吾能收之,然后有辞於天下。事至而循循焉欲去之,使他人任其责,责天下之祸,必集於我。
  昔者晁错尽忠为汉,谋弱山东之诸侯,山东诸侯并起,以诛错为名;而天子不以察,以错为之说。天下悲错之以忠而受祸,不知有以取之也。
  古之立大事者,不惟有超世之才,亦必有坚忍不拔之志。昔禹之治水,凿龙门,决大河而放之海。方其功之未成也,盖亦有溃冒冲突可畏之患;惟能前知其当然,事至不惧,而徐为之图,是以得至於成功。
  夫以七国之强,而骤削之,其为变,岂足怪哉?错不於此时捐其身,为天下当大难之冲,而制吴楚之命,乃为自全之计,欲使天子自将而己居守。且夫发七国之难者,谁乎?己欲求其名,安所逃其患。以自将之至危,与居守至安;己为难首,择其至安,而遣天子以其至危,此忠臣义士所以愤怨而不平者也。
  当此之时,虽无袁盎,错亦未免於祸。何者?己欲居守,而使人主自将。以情而言,天子固已难之矣,而重违其议。是以袁盎之说,得行於其间。使吴楚反,错已身任其危,日夜淬砺,东向而待之,使不至於累其君,则天子将恃之以为无恐,虽有百盎,可得而间哉?
  嗟夫!世之君子,欲求非常之功,则无务为自全之计。使错自将而讨吴楚,未必无功,惟其欲自固其身,而天子不悦。奸臣得以乘其隙,错之所以自全者,乃其所以自祸欤!

译者:
    天下的祸患,最不好办的,是表面上太平无事,但实际上却有无法预料的隐患。坐在那里看着事情在变化,却不想办法去解决,恐怕事情就会发展到不可挽救的地步;但一开始就用强制的手段去处理,那么天下的人由于习惯太平安逸,就不会相信我们。只有那些仁人君子杰出人物,才能挺身而出为天下的人去承担大难,以求建立伟大的功业。这当然不是在短时期内由那些只图求名的人所能做到的。
  天下太平,无缘无故挑起大难的开头,我能挑起它,我也要能收拾它,然后才有言辞向天下的人交代。如果事到临头,却想慢慢避开它,让别人来承担责任,那么天下的祸患必然集中在自己身上。
  从前晁错竭尽忠心为汉朝出力,谋划削弱山东诸侯的势力。山东诸侯联合起兵,借诛杀晁错的名义反叛朝廷。但是皇帝不能明察,就杀了晁错来向诸侯解释。天下的人都悲叹晁错因为尽忠朝廷而遭杀身之祸,却不知晁错也有自取其祸的原因。
  古时候能够建立大功业的人,不只具有超出一般的才能,还必须有坚忍不拔的意志。从前大禹治水,凿开龙门堤口,疏通大河,让水流进大海。当他的功业尚未完成的时候,也有堤坝溃决和洪水横冲直闯的可怕灾难。只因为他事先估计到这种必然性,事情来了并不惊慌,而是从容不迫地规划解决,所以最后获得了成功。
  七国诸侯那样强盛,却要一下子削弱它们,他们起来叛乱有什么奇怪的呢?晁错不在这个时候献出自己的全部身心,替天下人做抵挡大难的先锋,控制吴、楚等国的命运,却为保全自己着想,想使皇帝亲自带兵出征,自己在后方防守。那么试问,挑动七国叛乱的是谁呢?自己想求得名誉,又怎能逃避祸患呢?因为亲自带兵出征极为危险,留守后方十分安全,你自己是挑起大难的罪魁祸首,却选择十分安全的事情来做,把极为危险的事情留给皇上去担当,这是忠臣义士愤恨不平的原因哪。
  在这个时候,就算没有袁盎(与晁错为政敌)进言,晁错也未必能免除杀身之祸,为什么这样说呢?自己想留在后方防守,却让皇帝亲自出征。按照常理上说,皇帝已经很难于忍受了,又加上很多人不同意他的建议,所以袁盎的话就能在这中间发生作用。假使吴、楚反叛,晁错挺身而出承担危险,日夜操劳,率兵向东去阻击他们,不至于使自己的君王受牵累,那么皇上将依靠他而无所畏惧,即使有一百个袁盎,可以离间得了吗?
  唉!世上的君子,想要建立不平凡的功业,就不要专门去考虑保全自己的计策。假使晁错自己带兵去讨伐吴、楚,不一定没有成效。只因为他想保全自己,就使得皇上不高兴,奸臣能够乘机进言。晁错用来保全自己的计策,不就是用来自己害自己的么?

toughkid
2012-7-28 12:33
开篇“有不测之忧”,被翻成“ il y a des dangers qu'on ne jauge pas... ”,愚以为值得商榷. 
2012-7-28 11:59:25

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