Les aides au logement baisseront-elles en 2012 ?
Plan de rigueur
Publié le 15 novembre 2011 à 15h33
Mis à jour le 15 novembre 2011 à 15h49
L'aide au logement sera en baisse en 2012. L'Assemblée nationale a voté lundi soir une revalorisation des aides au logement fondée sur la croissance et non plus sur l'inflation. Le PS et le Nouveau Centre craignent une baisse des APL et une augmentation des expulsions.
De 1,75% - soit le taux de l'inflation attendu pour 2012 - la revalorisation de l'aide au logement va désormais se baser sur le taux de la croissance, qui est estimée à 1% l'année prochaine. Ce qui va donc entraîner une baisse de l'aide au logement en 2012. L'initiative est de François Fillon. Elle entre dans le cadre du nouveau plan de rigueur décidé le 7 novembre dernier par le Premier ministre. Celui-ci avance ainsi une économie de 160 millions d'euros en 2012 pour les aides à la personne au logement (allocation de logement familiale, allocation de logement social, aide personnalisée au logement).
Initialement, les aides au logement sont prévues pour les familles les plus modestes. D'ores et déjà, le PS s'inquiète. Le député Jean-Yves Le Bouillonnec a ainsi estimé que la revalorisation réduite des aides allait « entamer la capacité des locataires les plus modestes de payer leur loyer, ce qui va se traduire par une augmentation des expulsions ». Inquiet, il a encore redouté une « baisse des APL » en valeur, vu le nombre de bénéficiaires en augmentation pour 2012. Expression que la ministre du Budget Valérie Pécresse n'a pas apprécié : « Je ne laisserai pas dire que nos allocations logement vont baisser en valeur », a-t-elle ainsi rétorqué. Mais l'opposition n'a pas dit son dernier mot. Cette fois-ci c'est Pierre-Alain Muet (PS) qui attaque. Le député n'a pas manqué de rappeler l'épisode ISF. « Quand il s'agit de faire des cadeaux fiscaux, c'est 1,8 milliard (de réduction de l'ISF, ndrl) pour les plus fortunés, quand il y a réduction des déficits, vous tapez sur les plus modestes ». Au Nouveau Centre, Charles de Courson n'en pense pas moins. Il a jugé que « cette mesure ne va pas dans la bonne direction » alors que « la crise fait que beaucoup de familles sont en difficulté » et que des mesures alternatives auraient permis davantage d'économies.
Actuellement, l'allocation personnelle de logement (APL) est versée à 6 millions de ménages locataires. Elle équivaut à 15 milliards d'euros dépensés par an, dont 5,6 milliards d'euros pris en charge par l'Etat.