Expression
Quand Nicolas Sarkozy malmène le français
Par Juliette Cua, publié le 15/06/2009 09:00
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Le 11 mars 2009 lors du colloque de la Fondation pour la recherche stratégique "La France, la défense européenne et l'OTAN au XXIesiècle" : "Ce que j'ai découvert, c'est que, alors que nous sommes dans l'Otan, car nous y sommes, y a bien peu de personnes qui le savent."
Le discours du 17 mars 2009 à l'usine d'Alstom d'Ornans (Doubs) : "Vous savez dans la crise...(silence) y a beaucoup de gens qui perdent leur sang-froid. Surtout parmi les élites. (Silence) C't' une grande caractéristique. (Silence) On se demande parfois, plus y z'ont fait d'études... (Silence) A part Patrick (Patrick Kron, patron d'Alstom est diplômé des Mines et de Polytechnique). Mais franch'ment, par moments, on s'demande c'est à quoi ça leur a servi toutes ces années pour avoir autant de mauvais sens !"
"J'ai pas été élu pour augmenter les impôt, moi. Si on veut augmenter les impôts dans notre pays, hein, y a tellement de candidats pour les augmenter, vous aurez l'embarras du choix aux prochaines élections. (...) Si y en a que ça les démange d'augmenter les impôts, ils oublient qu'on est dans une compétition (...) J'suis quelqu'un qui dit ce qui pense. Et ça s'arrange pas. J'avais pas prévu de vous dire tout ça mais ça m'a fait plaisir".
Le discours du 17 mars 2009 à l'usine d'Alstom d'Ornans a été rapidement diffusé par Mediapart: le montage vidéo a été vu près de 140 000 fois sur Daylymotion et a lancé une série de papiers dans la presse sur les dérapages grammaticaux de Nicolas Sarkozy.
Le 25 mai 2009, dans l'avion qui l'emmène vers les Emirats, Nicolas Sarkozy dit sa passion pour les "Rougon-Macquart" de Zola ... qu'il prononce "Roujon-Macquart". Information du Parisien, reprise par Le Post et le Nouvel Obs.
Les tics de langage
Le chef de l'Etat multiplie les " ch'sais pas", "ch'uis", "m'enfin", "y a", "hein", "pas vrai".
Il avale très souvent les négations "J'écoute, mais je tiens pas compte !" (Provins, le 20 janvier 2009)
Il prend des libertés avec les accords : "On commence par les infirmières parce qu'ils sont les plus nombreux" (Rambouillet, le 13 mars) et interpelle fréquemment son interlocuteur avec des formes interrogatives.
Il a tendance à tutoyer très facilement et à appeler les gens par leurs prénoms, même lors de discours officiels : "Je parle sous le contrôle d'Hervé, ministre de la Défense" (Provins, le 20 janvier 2009).
Il parle aussi à la première personne, usant et abusant du "moi", moi je", "je". (Sarkozy l'égocrate, Le Monde 2, 24novembre 2007)