L'huile de palme, extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile (Elaeis guineensis), est l'huile végétale la plus consommée au monde (25 %)[1] (42 millions de tonnes sur douze mois en 2008-2009 selon l'USDA). Ingrédient traditionnel des cuisines d'Afrique, d'Amérique du Sud ou d'Asie, elle est désormais surtout utilisée par l'industrie : 80 % dans l'agroalimentaire, 19 % pour les cosmétiques et 1 % pour les biocarburants[1]. La moitié des aliments transformés en contiennent, car elle leur confère du moelleux et facilite leur conservation[1]. Mais l'huile de palme est surtout préférée pour son faible coût de production. Le rendement à l'hectare du palmier à huile est en effet dix fois plus élevé que celui du soja[1]. 100 kg de fruits donnent environ 22 kg d'huile [2].
L'huile de palme brute est le produit végétal le plus riche en β-carotène, ce qui lui donne une teinte jaune orangé à rouge selon sa concentration en caroténoïdes. La cuisson détruit ces molécules : elle devient blanche après avoir bouilli plusieurs minutes. Sa richesse en acides gras saturés la rend semi-solide à température ambiante, son point de fusion se situe entre 35 et 42 °C.
On observe une forte croissance de la consommation mondiale qui pourrait atteindre 40 millions de tonnes en 2020, contre 22,5 millions de tonnes en 2010[1]. Cette explosion de la demande constitue une réelle menace pour les forêts de la zone intertropicale[1]. Les cultures d'huile de palme telles qu'elles sont pratiquées actuellement pour la majeure partie sont les cultures ayant le plus d'impact négatif social et environnemental au monde avec le soja[3]. En raison de sa haute teneur en acides gras saturés après cuisson, cette huile massivement utilisée par l'industrie agro-alimentaire est aussi fortement suspectée de favoriser les troubles cardio-vasculaires chez les populations occidentales.
Impact sur la santé [modifier]
Du fait de son très faible coût de production, on la retrouve aujourd'hui dans un très grand nombre de produits alimentaires. L'huile de palme rouge (non raffinée ni traitée) est considérée comme l'aliment naturel le plus riche en vitamine A: elle en contient environ 15 fois plus que la carotte. C'est également la deuxième huile la plus riche en vitamine E (tocophérols), après l'huile de germe de blé. Ces taux de vitamines diminuent très fortement après raffinage, chauffage et cuisson.
Les dangers de l'huile de palme pour la santé sont de plus en plus évoqués[3]. Un lien statistique existe[3] entre le taux d'acides gras saturés dans l'alimentation, l'hypercholestérolémie et la surmortalité des Occidentaux par maladie cardio-vasculaire si les proportions idéales entre les différents types d'acides gras ne sont pas respectées dans l'alimentation[3]. La consommation de l'huile de palme peut augmenter le taux de LDL-cholestérol dans le sang et entraîner des risques cardiovasculaires, car cette huile est en effet plus riche en acides gras saturés que le gras de porc[10][11]. Pour certains, c'est un danger d'autant plus insidieux que d'une part, les instances de santé ont surtout mis en garde la population contre les gras d'origine animale dans la prévention du cholestérol, et que d'autre part, il n'y a pas à ce stade d'obligation d'affichage (l'huile de palme figurant le plus souvent dans les compositions des aliments sous la discrète mention d'"huile végétale")[10][11][3]. Toutefois, la nocivité de l'huile de palme n'est pas consensuelle, et continue à être contestée, notamment par l'industrie agro-alimentaire[12].