Je n'ai jamais lu la biographie de Gide, mais pour l'expression "l'un près de l'autre, mais non l'un avec l'autre". Il veut dire qu'ils jouaient l'un à coté de l'autre (distance), mais ne jouaient pas ensembles.
Je pense que pour comprendre de quelles "mauvaises habitudes" il parle, il faudrait comprendre ce qu'il entendait par "nous nous amusions autrement"
Je revois aussi une assez grande table, celle de la salle à manger sans doute, recouverte d'un tapis bas tombant; au-dessous de quoi je me plissais avec le fils de la concierge, un bambin de mon âge qui venait parfois me retrouver.
"qu'est-ce que vous fabriquez là-dessous? criait ma bonne.
- Rien. Nous jouons."
Et l'on agitait bruyamment quelques jouets qu'on avait emportés pour la frime. En vérité nous nous amusions autrement: l'un près de l'autre, mais non l'un avec l'autre pourtant, nous avions ce que j'ai su plus tard qu'on appelait "de mauvaises habitudes".
Qui de nous deux en avait instruit l'autre? et de qui le premier les tenait il? Je ne sais. Il faut bien admettre qu'un enfant parfois à nouveau les invente. Pour moi je ne puis dire si quelqu'un m'enseigna ou comment je découvris le plaisir; mais, aussi loin que ma mémoire remonte en arrière, il est là.
Je sais de reste le tort que je me fais en racontant ceci ce qui va suivre; je pressens la parti qu'on en pourra tirer contre moi. Mais mon récit n'a raison d'être véridique. Mettons que c'est par pénitence que je l'écris.
D'après ce passage entier, et du peu que je sais de la vie de Gide (à savoir son homosexualité), je pense que quand ils dit s'amuser sous la table, il s'agit en fait de masturbation (qui est un acte mal vu à l'époque de Gide).
Et quand il dit "l'un près de l'autre, mais non l'un avec l'autre", je pense qu'il veut faire comprendre qu'il ne s'agissait pas encore d'actes homosexuels et qu'ils se masturbaient chacun de son côté.