Trois malfaiteurs ont commis un hold-up éclair samedi dans une bijouterie, emportant un important butin. La veille, un bureau de change avait été pris pour cible. Les braqueurs donnent décidément du fil à retordre à la police lyonnaise. Au point que l'on se demande entre Saône et Rhône à quoi peuvent bien servir toutes ces caméras de surveillance qui font pourtant la fierté du maire socialiste de la ville, Gérard Collomb. Aussi sophistiqué soit-il, ce réseau de «vidéoprotection» n'a pas dissuadé d'agir les équipes qui ont frappé ce week-end dans les beaux quartiers du centre-ville, en plein jour, sans rencontrer la moindre résistance.
«Ils sont partis doucement, sans s'affoler», raconte, stupéfait, un témoin du dernier braquage, samedi matin, en décrivant les assaillants. Trois malfrats, encagoulés et lourdement armés, ont ainsi pu dévaliser, vers 8h20, une bijouterie du VIe arrondissement de Lyon, repartant avec un stock de montres et de bijoux, estimé à plusieurs centaines de milliers d'euros. Ils n'ont pas hésité à braquer leurs armes sur un couple de retraités, bousculant également la gérante des lieux qu'ils menaçaient de rendre infirme en lui tirant dans les jambes si elle n'ouvrait pas. «Fermeture par obligation», indique depuis un écriteau placé sur la porte de ce commerce, qui vient de connaître là son second hold-up en quelques mois.
La veille, c'est un bureau de change du Ier arrondissement qui a été pris pour cible, en plein après-midi. À deux pas de la mairie, dans le quartier le plus touristique de la ville. Les truands ont pu tranquillement découper à la disqueuse thermique les portes du sas blindé censé les arrêter, emportant avec eux un butin chiffré dans un premier temps à 100.000 euros.
La police enquête, explique-t-on à Lyon. Depuis un an, pas moins de 17 attaques similaires ont été recensées dans la cité des Gaules. Et si l'on fait le total de vols à main armée contre des établissements industriels et commerciaux dans le département du Rhône, le chiffre obtenu par l'Observatoire national de la délinquance, 143 faits entre janvier et août 2010, dépasse le score parisien de 142 hold-up sur la même période. Lyon passant devant Paris pour les braquages, voilà une publicité dont la ville se serait bien passée!
La police lyonnaise fait valoir dans la presse locale qu'«une intervention à chaud, face à des malfaiteurs qui dégainent à tout bout de champ, qui s'emparent du premier otage venu, peut provoquer une fusillade aux conséquences incalculables». Bref, que les stopper dans leur course serait «trop risqué».