找回密码
 注册

QQ登录

快捷登录

新浪微博登陆

搜索
CDD 法语助手

【Le Monde侯麦悼文】法国电影传奇,侯麦之死

36
回复
4225
查看
  [ 复制链接 ]
头像被屏蔽

新浪微博达人勋

提示: 该帖被管理员或版主屏蔽
2010-1-15 03:19:33

新浪微博达人勋

【原文】

Mort d'Eric Rohmer, légende du cinéma français

Par:Jacques Mandelbaum

Avec Eric Rohmer, c'est une légende du cinéma français qui s'éteint. Comme toute légende, elle a sa part de lieu commun et sa part de vérité singulière. Vue d'un peu loin, ou prise en mauvaise part, l'œuvre d'Eric Rohmer fait ainsi le lit de deux jugements lapidaires. Le premier est que ce cinéaste serait le représentant d'une forme canonique du cinéma français, cantonnée à la parole, l'intimisme et le marivaudage. La seconde est que cet homme qui participa en première ligne à l'insurrection artistique mise en œuvre par la Nouvelle Vague serait par nature un classique contrarié. Vu d'un peu plus près, le cinéma de Rohmer ne dément pas ces jugements de manière catégorique, mais oblige à grandement les relativiser.

Certes, Rohmer met en œuvre une conception très française de l'art, et du cinéma en particulier. Encore faudrait-il souligner la grandeur de cette tradition, sa subtilité spirituelle, son goût de l'impertinence et de la liberté. Dire plus encore l'intelligence avec laquelle le réalisateur a su la réinventer au cinéma, selon des paramètres qui engagent non seulement la parole, mais aussi bien, indissolublement associées à elle pour en faire jaillir l'esprit, une conception de l'espace et du temps, une incarnation des personnages, un frémissement de la chair, une sensibilité à la nature. "Je ne dis pas, je montre", revendiquait-il.

Quant au classicisme "rohmérien", il est trop entaché d'un refus des conventions, d'une inclination à la fantaisie et d'un goût de l'ambiguïté morale pour revendiquer pleinement ce statut.

Né Jean-Marie Maurice Schérer le 4 avril 1920, à Tulle, ce Corrézien devenu professeur de lettres se destine à une carrière littéraire, comme l'atteste la publication d'un premier roman en 1946, Elisabeth, sous le pseudonyme de Gilbert Cordier. C'est sous un autre pseudonyme et sous d'autres auspices artistiques qu'il fera carrière. Au ciné-club parisien du Quartier latin, qu'il anime dans les années 1950, il fait la rencontre de ses futurs compagnons de la Nouvelle Vague.

En 1957, le voici promu rédacteur en chef des Cahiers du cinéma. A côté des jeunes bourgeois dévergondés et autres graines de délinquants que sont Jean-Luc Godard, François Truffaut ou Claude Chabrol, Rohmer incarne la légitimité universitaire, le magistère de la haute culture. Sa pensée se distingue par le sens de la mesure, le goût de l'analyse. Il ne dédaigne pas pour autant, par haine du conformisme, certaines provocations qui le font passer pour plus réactionnaire que ses camarades.

Ses auteurs de prédilection sont notamment Howard Hawks, Jean Renoir ou Roberto Rossellini, sur l'œuvre desquels il signe d'une plume précieuse des articles pénétrants, recueillis pour certains d'entre eux dans un livre qui porte le titre d'un de ses textes: Le Goût de la beauté (éd. Cahiers du cinéma, 1994).

Ce prologue critique à sa carrière cinématographique préfigure la singularité de celle-ci. Rohmer, homme secret en retrait apparent du monde, obéit de toute évidence à un autre tempérament, une autre temporalité, que ses tempétueux compagnons. Il pense ainsi que la "conservation du passé garantit la possibilité de l'art moderne".

Son éviction des Cahiers du cinéma en 1963, sous les coups de boutoir d'un courant plus moderniste mené par Jacques Rivette, qui lui succédera à ce poste, marque cette différence, en même temps qu'elle signale l'implosion du petit groupe qui avait pris d'assaut la forteresse corporative et esthétique du cinéma français, chacun devant désormais mener seul sa barque. Eric Rohmer est celui qui est parti le plus tôt, réalisant dès 1950 ses premiers courts métrages. Son premier long, Le Signe du lion (1959), est un cruel apologue, qui met en scène un héros soudain déshérité dans le Paris estival. Le film ne trouve pas de distributeur et ne sort que trois ans plus tard, dans une relative indifférence.

POLITIQUE DES AUTEURS

Ainsi Rohmer est-il aussi celui qui se voit reconnaître le plus tardivement, avec le succès de Ma nuit chez Maud en 1969. Cette reconnaissance entérine la logique d'une œuvre dont la régularité et la viabilité ne seront partagées que par très peu d'auteurs de cette génération, Alain Resnais s'imposant sans doute comme le meilleur point de comparaison, selon des modalités sensiblement différentes.

Loin des montagnes russes chabroliennes ou de la révolution permanente godardienne, Rohmer est une incarnation exemplaire de cette politique des auteurs promue par la Nouvelle Vague, dont il se pourrait bien que notre époque porte aujourd'hui le deuil, en même temps qu'elle accompagne le cinéaste à sa tombe.

L'un des principes formels qui ont permis cette joie et cette curiosité incessamment renouvelées des retrouvailles avec ses films est celui de la série, empruntée à ce monde littéraire dont il était féru. Il s'agit encore d'inscrire fortement une démarche d'auteur, par les variations que la série autorise autour d'un même thème, et qui permet au spectateur de déceler la pérennité dans le changement, et vice versa.


Trois cycles se succéderont. Les "Contes moraux": La Boulangère de Monceau (1962), La Carrière de Suzanne (1963), La Collectionneuse (1967), Ma nuit chez Maud (1969), Le Genou de Claire (1970), L'Amour l'après-midi (1972). Les "Comédies et proverbes": La Femme de l'aviateur (1981), Le Beau Mariage (1982), Pauline à la plage (1983), Les Nuits de la pleine lune (1984), Le Rayon vert (1986), L'Amie de mon amie (1987). Enfin, dans les années 1990, les "Contes des quatre saisons".

La transparence et le dépouillement de la mise en scène, servie par des acteurs confirmés (Jean-Claude Brialy, André Dussollier), ou plus souvent débutants (Fabrice Luchini, Pascal Greggory), la tenue des dialogues, l'attention portée aux lieux, conspirent ici à l'élaboration d'un style unique qui porte l'aveuglement sentimental, la sophistique du désir comme le miracle de la vraie rencontre à leur plus haut degré d'incertitude et de charme.

Qui ne se souvient de Ma nuit chez Maud, tenu à juste raison pour l'un des sommets de cette œuvre? Un homme (Jean-Louis Trintignant), moralement engagé avec une femme (Marie-Christine Barrault) en rencontre une autre (Françoise Fabian), pour laquelle il éprouve une irrésistible attirance. La longue nuit passée à ses côtés lui fera-t-elle trahir son serment? Sur le papier, voilà bien la tarte à la crème du dilemme amoureux. Chez Rohmer, cela donne un film hivernal et brûlant, dont l'effet de fascination naît du mélange d'austérité et de sensualité qui le caractérise. Aimantation pulsionnelle des corps et atermoiements de la morale conduisent à une sorte d'électrisation mentale, d'érotisation totale du langage.

Entre ces séries, le cinéaste se permet quelques excursions. Epures stylisées de quelques classiques de la littérature occidentale avec La Marquise d'O (1976), d'après Heinrich von Kleist, Perceval le Gallois (1978), d'après Chrétien de Troyes, ou Les Amours d'Astrée et Céladon (2007), d'après Honoré d'Urfé, fantaisie pastorale gorgée de sève juvénile, qui sera son dernier film. Ou de rares incursions directes et tardives dans l'Histoire avec sa grande hache. Cela produit deux œuvres d'une puissance déconcertante, rétives aux émancipations comme aux aliénations collectives: L'Anglaise et le Duc (2000) pour la Révolution française, et Triple Agent (2004) pour le prologue de la seconde guerre mondiale.

Cette prolifique carrière apparaît comme le fruit d'un curieux mélange entre deux principes antagonistes: la sagesse et la folie. La première tient à la manière dont Eric Rohmer a très tôt construit son autonomie artistique en fabriquant des films peu chers qui trouvent leur public, et en créant, dès 1962, une société de production à laquelle s'adosser, Les Films du losange. La seconde tient à une morale de fabrication d'une austérité tout à la fois altière et bricoleuse, un jansénisme de la prise directe couplé à une jouissance effrénée de la liberté ainsi conquise, en compagnie des nombreuses jeunes filles en fleurs qui peuplent ses films. Là réside sans doute le mystère de son cinéma, comme le secret de sa longévité.
2010-1-15 03:20:13

使用道具 举报

新浪微博达人勋

四季故事中〈春天的故事〉感觉也是哲学的故事
里面主人公话语对白更象是哲学讨论
很是候麦的文化性风格
世上只有一个侯麦。。。。。。
2010-1-16 09:11:41

使用道具 举报

新浪微博达人勋

春天故事 看得久了,印象都很淡了,当时还不能体会侯麦的风格
其实侯麦的不少片子都涉及哲学,比如【穆德家一夜】
只是我个人看他的作品看得不够多,而且对哲学又不懂,所以难以系统地理解他整个作品体系
2010-1-17 02:11:45

使用道具 举报

新浪微博达人勋

对啊 感觉他的好多作品
看完会总会若有所思
我看的第一部是《沙滩上的宝莲》 误会只有在解释后才会释然,不然我们总在猜测
《狮子星座》人物的心理变化及由内心折射出来而显示出来的精神变化描写特别细致
《苏珊的爱情经验》寻寻觅觅寻寻觅觅 有些人一直漫不经心 有些人尘埃落定
《高卢人帕希伐尔》涉及到历史 一部很不一样的电影 里面的布景都是假的 时代的要求
《贵妇与公爵》关于路易十六时代的历史背景故事
《好姻缘》 事实也许并不是你想的那样 有些人也许也并不是你期待的那样
《我女朋友的男朋友》 落花无情 流水有意 有些事情还真是机缘巧合
《春天的故事》 春天的故事  哲学的故事 先验论 先前论 柏拉图 康德。。。。。。
《巴黎的约会》 美丽的巴黎也有不和谐的故事 要想人不知 除非已莫为 谎言终会被戳穿
《面包店女孩》有些事就是那么的没道理
。。。。。。

以上只是个人观感

当然每个人都有自己对他电影的理解

每人一部电影 每人一个理解


再默哀一下这位新浪潮大师
2010-1-17 04:14:45

使用道具 举报

新浪微博达人勋

对啊 感觉他的好多作品
看完会总会若有所思
我看的第一部是《沙滩上的宝莲》 误会只有在解释后才会释然, ...
法语真难学 发表于 2010-1-17 04:14



    你说这些我只看过【沙滩上的宝莲】,【Les nuits de la pleine lune】如果是你说的【巴黎约会】,和【春天故事】
他的有些片子就不是他特有的那种风格了,当然他也想有所改变,但对于热爱他传统对白风格的观众来说,可能就有点找不到那种痴迷的感觉
比如他晚期的【三重间谍】,虽然也是有很多对白,但由于主题和历史比较沉重,感觉就不那么轻松感人了。
不知《高卢人帕希伐尔》和《贵妇与公爵》会不会有类似情况,加入了过多的故事和情节,反而削弱了对白的单纯的力量
有机会要开始看看他其他作品了,有的放电脑里好久了
2010-1-18 04:22:01

使用道具 举报

新浪微博达人勋

秋天的故事和冬天的故事也很好看呀

喜欢秋天的浪漫劲
2010-1-18 23:28:00

使用道具 举报

新浪微博达人勋

秋天的故事和冬天的故事也很好看呀

喜欢秋天的浪漫劲
apang 发表于 2010-1-18 23:28



    【秋天故事】相对而言已经是很成熟的意境了
【夏天故事】可能算更浪漫纯爱些,其实侯麦的【浪漫】都不明显,很含蓄
2010-1-20 05:00:08

使用道具 举报

新浪微博达人勋

你说这些我只看过【沙滩上的宝莲】,【Les nuits de la pleine lune】如果是你说的【巴黎约会】,和 ...
Cogito 发表于 2010-1-18 04:22



   《 巴黎的约会》是〈Les rendez-vous de Paris>
2010-1-21 14:13:46

使用道具 举报

新浪微博达人勋

《高卢人帕希伐尔》〈Perceval le Gallois>和《贵妇与公爵》<L'Anglaise et le Duc>
我个人感觉还好了
有历史背景在里面
人物对话也还算满讲究的
2010-1-21 14:17:18

使用道具 举报

新浪微博达人勋

《高卢人帕希伐尔》〈Perceval le Gallois>和《贵妇与公爵》
法语真难学 发表于 2010-1-21 14:17



    但这种有历史的时代距离感的对白还听起来很有感觉么
毕竟侯大爷那些触动人的对白都是出自现代日常生活的故事
2010-1-22 03:05:46

使用道具 举报

新浪微博达人勋

有时候我觉得历史背景恰好给了电影个升华
当你看的时候
仿佛那些个历史不是在很久以前
好象你就在其中
看完了你还会再回顾下那段背景
其实对白还是现代语
只是背景是以前而已
也许是个人喜好原因吧
我个人还满喜欢某些有历史背景,名家作品改编的电影
有些作品并没有读完,但电影倒是看过呵呵

俺看电影就是个人爱好而已呵呵
影评难免不专业
呵呵
2010-1-22 03:23:34

使用道具 举报

新浪微博达人勋

有时候我觉得历史背景恰好给了电影个升华
当你看的时候
仿佛那些个历史不是在很久以前
好象你就在其中
看完 ...
法语真难学 发表于 2010-1-22 03:23



    嗯,他的历史剧还真没看过,有机会找来看看
现在FDI免费看侯大爷的片子,但怕没座位,毕竟就不到20个显示器。
2010-1-23 02:55:32

使用道具 举报

新浪微博达人勋

恩,得打着精神看才能不睡着
2010-1-23 12:15:50

使用道具 举报

新浪微博达人勋

恩,得打着精神看才能不睡着
rufeng 发表于 2010-1-23 12:15



    和侯大爷这么没缘分。。。
2010-1-24 06:10:18

使用道具 举报

123下一页
您需要登录后才可以回帖 登录 | 注册 新浪微博登陆

本版积分规则

返回顶部